lundi 12 août ! histoire de la machine à coudre, aide précieuse de toutes les couturières...

nous fêtons les Chantal, Clarisse, Jeanne, Karl, Isidore !

Sainte Jeanne-Françoise de Chantal, fondatrice de l'ordre de la Visitation, morte en 1641 et grand-mère de Mme de Sévigné.
Chantal est un des rares prénoms qui découle non du prénom mais du nom de famille d'une Sainte.
La date de fête des Chantal a changé plusieurs fois : c'était le 21 août autrefois, puis le 12 décembre. Enfin depuis 2003, c'est désormais le 12 août que l'on fête les Chantal.

Sainte Clarisse abbesse du Saint-Mont. Clarisse a emprunté son nom à l'ordre qui l'a recueillie (l'ordre des Pauvres Dames, dont les membres sont aussi appelées "[i]clarisses " fondée par Claire)[/i] après qu'elle eût été sermonnée par son confesseur en raison de son caractère indiscipliné.

"S’il pleut à la sainte Clarisse,
c’est souvent comme vache qui pisse."

cela s'est passé un 12 août :
12 août 1851 - Début de la production de la première machine à coudre domestique inventée par Isaac Singer

La machine à coudre, inventée au XIXe siècle par le tailleur français Barthélemy Thimonnier, qui en déposa le brevet en 1830. révolutionna, en son temps, les métiers de la couture, du textile et de la mode.

Le Petit journal, Supplément du dimanche, 1er septembre 1907

Barthélemy Thimonnier naît en 1797 à L’Arbresle (Rhône). Il est tailleur de profession et est considéré comme le premier inventeur de la machine à coudre. En observant des ouvrières broder avec un crochet dans son atelier à Amplepuis, près de Saint-Etienne, il a l’idée d’une machine pour coudre plus vite.
Pendant quatre ans, il met au point une machine en bois qui coud uniquement le point de chaînette à l’aide d’une aiguille à crochet. Les coutures ne sont pas très solides car les points ne sont pas noués. Il l’appelle "couture mécanique" ou "couseuse". Sa machine est mise au point en 1829 et il dépose le premier brevet d’invention le 17 avril 1830, avec l’aide financière d’Auguste Ferrand. Elle est présentée à la foire de Paris (16 mai-1er juin 1830), ce qui va permettre de lui trouver des investisseurs. Barthélémy Thimonnier évoquait alors une "mécanique à coudre" ou un "métier à coudre".

Ainsi, en 1830, Thimonnier passe une convention avec la société Maison Germain Petit & Cie, rue de Sèvres à Paris. Les 80 machines de l’atelier confectionnent principalement des vêtements militaires. Les ouvriers tailleurs ne considèrent pas la machine comme une aide mais comme une concurrente. Une émeute détruit les machines et menace Thimonnier. Il se retire de la société en 1831. La société est dissoute l’année suivante, quelques mois après la mort du principal financier, Mr. Bonnier.

Malchanceux et désargenté mais pas découragé, Thimonnier s’associe, en 1845, à Jean-Marie Magnin, avocat, pour financer les brevets de perfectionnement, déposés le 19 août 1845 et le 17 octobre 1847, et surtout pour investir dans la fabrication des machines. Magnin devient ainsi à tort co-inventeur de la machine à coudre. Elle est nommée "couso-brodeur".

Elle coud avec un fil continu et une aiguille et brode. Elle coud environ 300 points à la minute contre 200 points pour la "couture mécanique". Cette machine est présentée à l’exposition universelle de Paris de 1855 et remporte la médaille de première classe. Thimonnier meurt dans la misère en 1857.
Au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, les expositions universelles permettent de faire connaître et de diffuser la machine à coudre. Les idées de Thimonnier sont reprises, améliorées ou réinventées par ses successeurs, principalement américains.
Entre 1846 et 1857, de nombreux brevets sont déposés en Amérique, en Angleterre et en France sur des améliorations techniques, notamment par les Américains Walter Hunt, Elias Howe, Morey et Johnson, Wheeler et Wilson, et, le plus connu, Isaac Merritt Singer. De nombreux procès ont lieu pour contrefaçon, plagiat ou utilisation frauduleuse du nom de Singer.

Isaac Meritt Singer - Un mécanicien-comédien
Isaac Merritt Singer est né le 27 octobre 1811 à Pittstown, dans l'État de New-York, de parents venus d’Allemagne. C’est une période de forte immigration aux États-Unis où l’esprit pionnier encourage les initiatives individuelles. Il est le fils d'un immigrant juif allemand, devenu constructeur de moulins. Il passe les trente-neuf premières années de sa vie dans la précarité. Vers l’âge de 20 ans, alors qu’il exerce le métier de mécanicien, il assiste à une représentation d’une petite troupe de théâtre et rêve alors de devenir comédien. Il se fait embaucher par la troupe, mais n’obtient jamais le succès sur scène.

L’invention
En 1839, il invente une machine à forer la roche qui lui rapporte 1.000 dollars. En 1846, il met au point une machine à découper les caractères d'imprimerie. Il a la chance de rencontrer George Zieber, un ancien libraire reconverti dans les affaires, qui l’entretient et soutient sa dernière invention, qui ne trouve cependant aucun preneur.
En 1850, Phelps, un propriétaire d'un petit atelier de construction de machines à Boston, tente de développer un modèle de machines à coudre à partir des travaux de deux inventeurs américains. Il fait appel à Singer, en lui promettant des gains très importants.
Onze jours plus tard, au terme d'une succession de nuits blanches, Singer met au point la première machine à coudre.
L’intuition qui a fait sa fortune : il remplace le mouvement rotatif de l'aiguille par un mouvement de va-et-vient en ligne droite.
Singer met au point la machine à coudre moderne. Il dépose un brevet pour une machine à navette dotée d’une aiguille avec œil près de la pointe, deux fils, inférieur et supérieur, et le point noué, plus solide que le point de chaînette. Walter Hunt l’avait inventé avant lui mais n’avait pas déposé de brevet.

A partir de 1850, son essor entraîne une véritable révolution dans les domaines de la confection de vêtements et de la fabrication de chaussures. Elle permet des gains de productivité importants. Mais le revers de la médaille, comme chaque fois, est plus noir ! comme une machine à coudre remplace 20 personnes... cette mécanisation provoque d'importantes résistances ouvrières qui peuvent aller jusqu'à la casse des machines. Cependant, elle permet aux femmes à la maison, non seulement de coudre très rapidement des vêtements pour toute la famille, mais également - et là les professionnels ont un atout financier en main - de travailler "à la pièce", à domicile, pour les fabricants qui fournissent le tissu et les patrons !

Mais, à New York, les tailleurs ne veulent pas non plus de machines qui leur enlèveraient leur travail. Singer, en fin observateur, se rend compte que la machine à coudre intéresse les femmes. Il développe une forme de crédit pour permettre au plus grand nombre de posséder une machine à coudre en fonction de ses moyens. Ainsi, la machine à coudre devient une précieuse aide pour confectionner des vêtements à toute la famille. Il utilise également la franchise : les machines sont fabriquées en Europe ou au Japon au plus près des acheteurs potentiels. En 1855, une filiale Singer s'ouvre à Paris.
en 1855, à l'occasion de l'Exposition Universelle de Paris, Singer obtient une médaille d'or en présentant sa machine. Trois ans plus tard, Singer, meilleur commerçant qu'inventeur de génie, en a déjà vendu 100 000 !

Pour vendre ses machines, les vendeurs s’installent dans la rue, font des démonstrations et prennent les adresses des gens intéressés. Il a aussi recours aux vitrines, aux publicités peintes sur les murs, aux petits cadeaux lors d’un achat, et aux cours gratuits. C’est ainsi que la machine à coudre surnommé "New Family" arrive dans les foyers à partir de 1865.
Si Singer n’a pas inventé la machine à coudre, seulement des perfectionnements, il a permis sa diffusion dans les foyers. Il devient, grâce à ses techniques de vente, leader sur le marché face à d’autres fabricants comme New Home aux États-Unis, Vigneron ou Peugeot en France, ou Pfaff en Allemagne.

à l'époque une centaine de fabricants se sont livrés une guerre commerciale à travers les affiches avec des arguments et des images publicitaires ! c'est cette lutte qui est raconté grâce à la vingtaine d'affiches proposées dont la lithographie naissante a permis la duplication de milliers d'exemplaires à des coûts très réduits

l'avènement de la machine à coudre est une révolution qui a donc non seulement fait entrer les femmes en masse dans les ateliers mais également transformé le monde du vêtement en rendant possible la "confection" c'est-à-dire le "prêt à porter" ! autre grande révolution, les femmes qui fabriquaient les vêtements, pouvaient se les acheter ou les reproduire chez elle !

Le développement de la machine à coudre est tel que, vers 1890, 8 foyers français sur 10 en possèdent une. Parfois utilisée comme simple objet de décoration jusqu’à la fin de la Grande guerre, elle est supplantée par le phonographe dans les Années folles.

Singer (1892)

Le métier de couturière à domicile va commencer à se développer pour les plus douées. Jusqu’ici, le fonctionnement de la machine était mécanique, fonctionnait à pédale, avec une manivelle qu’on tournait à la main. Dans les années 1920, l’électricité arrive dans les maisons. En 1921, apparaît la première machine à coudre avec moteur électrique par The Singer manufacturing.

Au niveau du design, jusqu’à la fin des années 1940, les machines sont noires avec des ornements en or, argent et incrustées de nacre ; les matériaux utilisés sont la fonte ou l’acier, parfois récupérés de matériel de guerre. Dans les années 1950, les machines à coudre prennent des couleurs, puis à partir des années 1960, elles deviennent blanc cassé et en matière plastique. Elles sont compactes, légères et transportables dans des valisettes.
(1963)

La machine à coudre, est, dans l’histoire de la technique, la seule invention qui a été mise au point pour un usage domestique, avant de l’être dans les ateliers de couture. Par peur de la concurrence, elle a été rejetée à ses débuts par les ouvriers-tailleurs à Paris comme à New York. Aujourd’hui encore, elle tient peu de place dans les ateliers de haute couture mais est très utilisée dans l’industrie textile.

The Singer manufacturing Company
En 1850, il crée la "Jenny Lind Sewing Machine", du nom d’un chanteur d’opéra en vogue, qui devient la "I.M. Singer Company" puis "the Singer Manufacturing Company" en 1865. C’est un juriste, Edward Clark, qui s’occupait des brevets de Singer, qui est à l’origine de l’expansion de la compagnie en optant pour la production et la consommation de masse et l’installation en Europe.
Isaac Singer ne parvient pas à intégrer l’élite des entrepreneurs américains du fait de ses frasques conjugales. Il doit partir en Europe à la fin de sa vie, afin de fuir l’ostracisme auquel il est soumis.

 L'étonnante histoire des premières machines à coudre

Machines à coudre - Visites privées

 Musée de la machine a coudre d'Aix les Bains

Comments

[Jackie89]

c'est vrai qu'elles ont un charme fou ! ma mère en possédait une qu'elle a utilisé, d'abord pour son métier, puis pour sa famille et tous ceux pour lesquels elle a cousu, vêtements, rideaux, revêtements de fauteuils et autres objets... elle a fini par avoir une machine électrique, plus sophistiquée, mais avec laquelle elle n'a jamais vraiment retrouvé le plaisir et l'adresse de son ancienne machine ! celle-ci est partie... à une époque où je n'aurais pas pu la prendre et je le regrette infiniment !

j'ai moi-même une machine électrique qui bien sûr offre des avantages mais qui n'aura jamais le charme de ces machines anciennes à la fois belles et pratiques ! des oeuvres d'art mêlant bois parfois précieux, marqueterie et volutes en fer forgé magnifiquement dessinées !

[c]

Quel charme ces anciennes machines à coudre. j'ai déjà failli en acheter une comme simple objet de décoration, mais bon , il faut être sage, j'ai déjà un piano très ancien, malheureusement il n'y a pas de place dans une maison pour tout acquérir :(