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L'arche de Jackie
9 décembre 2022

Vendredi 9 décembre - une institution du Moyen-Age toujours actuelle... 💶

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nous fêtons les Léocadie, Gorgonie !

Ces prénoms ont une étymologie grecque. Léocadie vient de "Leukada" qui est une île grecque. Gorgonie vient de "gi" qui signifie "la terre" et de "ergon" qui signifie "le travail".

🖋 Le dicton du jour : "Si décembre et janvier ne font leur chemin, février fait le lutin"

📕 La citation du jour : "Partout où l'homme a dégradé la femme, il s'est dégradé lui-même." Charles Fourier

cela s'est passé un 9 décembre 

9 décembre 1777 - réouverture du Mont de Piété en France

Le Mont-de-piété est une création italienne remontant au XVe siècle. En prêtant gratuitement ou à faible taux contre le dépôt d’un objet, son objectif est de lutter contre l’usure, pratiquée par les prêteurs sur gage et qui cause des ravages depuis le Moyen-âge.

À Pérouse (Italie), en 1462, le moine Barnabé de Terni entreprend de combattre l'usure, c'est-à-dire le prêt avec un intérêt à taux très élevé. Cette pratique est au Moyen Âge surtout le fait des juifs. Les principales victimes en sont les pauvres.

Le moine crée un établissement bancaire qui accorde sur gages des avances sans frais et sans intérêt. C'est ce qu'il appelle un "crédit de piété" (en italien, monte pietà, que les Français ont - mal - traduit par... mont-de-piété ; on trouve aussi mont-de-pitié !).

En France, le premier Mont-de-piété nait en 1610 à Avignon, alors terre pontificale. Le prêt sur gage est légalisé par l’approbation pontificale du Pape Paul V en 1612. Cette même année, Lille, alors sous tutelle des Pays-Bas espagnols, crée à son tour un Mont-de-piété financé par Bartholomé Masurel "bourgeois et manant de la ville de Lille". C’est dans un contexte de disettes, d’épidémies et de crise économique que s’ouvre cette institution charitable. En 1628, s’ouvre un second Mont-de-piété lillois. L'institution se répand dans les États pontificaux avant que Théophraste Renaudot ne l'acclimate en France, à Paris, avec un premier essai qui naît en 1637. Mais l'expérience française tourne court dès 1644.

Le Mont-de-piété de Marseille est créé par des notables avec la collaboration de l’Evêque de la ville en 1673 et établi par lettres patentes de Louis XIV en 1696.

Louis XVI y revient en 1777. Afin de faciliter les prêts d’argent pour les plus démunis, cet établissement de prêt sur gage, installé 16 rue des Blancs-Manteaux à Paris, le 9 décembre 1777, tire son nom d’une mauvaise traduction de l’italien monte di pietà.

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On raconte que l'un des fils du roi Louis-Philippe 1er, le prince de Joinville, se trouva un jour contraint de laisser sa montre en gage au mont-de-piété pour payer des dettes de jeu. À la reine Marie-Amélie qui lui demanda ce qu'était devenue la montre, il dit l'avoir oubliée "chez sa tante". L'expression devint aussitôt synonyme de mont-de-piété !

Le Mont-de-piété de Bordeaux est inauguré le 1er décembre 1801. Celui de Nice est créé en 1809 grâce à un fonds provenant d’un prélèvement sur le reliquat de la loterie. Les Mont-de-piété de Lyon et de Nantes sont fondés par décrets impériaux en 1810 et 1813.

Sous la Restauration, on assiste à un mouvement d’ouverture d’établissements de prêt sur gage : Toulon en 1821, Boulogne-sur-Mer, Reims et Dijon en 1822, Strasbourg, Nîmes et Rouen en 1826 et Toulouse en 1867. Le Mont-de-piété de Nancy ouvre ses portes en 1834 et enfin Roubaix se dote de son établissement en 1870.

En 1804, Napoléon 1er décrète la fermeture des maisons de prêt sur gage et offre ainsi aux Mont-de-piété le monopole de l’activité. Il en existait 22 en 1790 et 45 étaient en activité en 1850.

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Du Mont de Piété au Crédit Municipal...

Le terme Crédit Municipal est l’appellation donnée en 1918 aux anciens monts-de-piété. Les Monts-de-piété prennent le nom de "Caisses de Crédit Municipal" au sortir de la guerre, en 1918, dans une période de grande difficulté économique qui les encourage alors à se tourner vers les activités plus diversifiées.

 Des objets d'hier et d'aujourd'hui....

Au XIXe siècle, les objets les plus fréquemment déposés en gage sont des vêtements, toutes sortes de linges, des matelas et des outils (pour la classe ouvrière). Les ouvriers ne sont pas les seuls à avoir recours aux Monts-de-piété, les commerçants et petits bourgeois sont très nombreux, ils y déposent plutôt des petits bijoux, des meubles, des pendules.

La haute bourgeoisie et l’aristocratie momentanément dans le besoin, font également appel aux Monts-de-piété, les objets déposés sont le plus souvent des bijoux de grand luxe. Aujourd’hui comme hier le prêt sur gage est ouvert à tous. Ce sont majoritairement des bijoux qui sont déposés. On y engage aussi de l’argenterie, des tableaux, des livres, des timbres, etc.

"Une semaine chez ma tante" le feuilleton du JT13h du 18 mai 2012

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