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L'arche de Jackie
3 janvier 2023

Mardi 3 janvier ! une femme d'exception et une "Grande Dame"

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nous fêtons les Geneviève, Gina, Jenny !

Sainte Geneviève, Sainte patronne de la Gendarmerie qui décèda un 3 janvier.
Les gendarmes la célèbre le 26 novembre en l'honneur de Sainte Geneviève des Ardents car ceux-ci jugaient le 3 janvier comme une date non favorable à leur rassemblement.

Sainte Geneviève était reconnue pour secourir les malades et aider les pauvres mais aussi pour avoir rassurer les Parisiens qui avaient peur de l'envahissement des Huns en 451.
Geneviève vient du germain "Geno" et "Wifa" qui signifient "race" et "femme".

"Sainte Geneviève ne sort point, si Saint Marcel ne la rejoint "

"Aimer aide à discerner, à différencier. Dans un bois l'amateur d'oiseaux distingue aussitôt ces gazouillis particuliers à chaque oiseau, que le vulgaire confond"  Marcel Proust

cela s'est passé un 3 janvier :

3 janvier - Naissance de Marguerite Boucicaut

Lorsque Marguerite Guérin est née le 3 janvier 1816, rien ne pouvait laisser présager de son destin hors du commun !

L'Empire de Napoléon 1er venait de s'écrouler, le pays était épuisé, bien des conscrits sont morts à la guerre et les temps sont très durs surtout pour les gens humbles. La petite Marguerite a fait son entrée dans la vie sous de bien mauvais auspices ! En effet, sa mère, Pierrette, doit affronter les remarques sans pitié parce qu'elle est fille-mère ! Pour survivre, elle doit travailler de longues heures avec des travaux de couture dans une pauvre et misérable maison à Mont. Au début des années 1820, Marguerite commence à aider sa mère pour gagner quelques sous en gardant les oies chez des paysans de Mont ou Verjux, en bord de Saône.

Marguerite ne fréquent pas l'école car, à cette époque, elle n'est pas obligatoire et jugée accessoire pour les filles. Sans instruction, une petite fille pauvre n'a guère le choix que de faire comme ses parents, au mieux devenir domestique ou ouvrière en ville. Mais Marguerite eut la chance d'avoir un oncle vivant à Paris où il était porteur d'eau. Elle montera à Paris vers 11 ou 12 ans mais à cet âge que faire à Paris ? Elle serait entrée comme apprentie chez une blanchisseuse du quartier de la rue du Bac où elle passera presque toute sa vie.
D'apprentie, elle deviendra ouvrière et vers 18 ou 19 ans, ayant quelques économies, elle devient gérante d'une petite "crémerie avec plat du jour" toujours dans le même quartier Saint Germain ce qui attire les employés des magasins voisins.

Parmi ceux-ci, Aristide Boucicaut, jeune Normand de 24 ans, venu quelques années auparavant, travailler à Paris au "Petit Saint Thomas", petit magasin de mercerie, toiles et nouveautés. Aristide est né à Bellême dans l'Orne, le 14 juillet 1810 ! Il est fils d'un chapelier, et entre comme commis dans la maison paternelle qu'il quitta à 18 ans pour suivre un marchand ambulant qui débitait des étoffes. A Paris, après avoir été employé au "Petit Saint Thomas", il deviendra chef de comptoir.

En 1835, les jeunes gens se rencontrent régulièrement et Aristide n'est pas insensible au charme de la jeune fille ; ils finissent par unir leurs destins dès l'année suivante.

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Un enfant, Anthony, naît le 2 mars 1839 et fait de Marguerite une fille-mère à son tour puisque Aristide ne le reconnaît que le 7 novembre 1845 avant d'épouser Marguerite le 9 octobre 1848. Cette même année, Aristide perd son emploi au "Petit Saint Thomas" qui a fait faillite à cause de la révolution. Il rencontre M. Videau, propriétaire d'une boutique, située au coi de la rue de Sèvres et de la rue du Bac et employait une douzaine de commis dans quatre rayons. Elle avait pour enseigne "Au Bon Marché". Videau et Boucicaut s'associent en 1853 et grâce aux nouvelle méthodes de vente instaurées par Aristide Boucicaut, le chiffre d'affaire sera multiplié par 15 en dix ans.

Au fil des jours de janvier... Screen15

Ces méthodes sont particulièrement innovantes à l'époque : l'entrée libre dans le magasin sans obligation d'achat ce qui ne se faisait que sur les marchés, des marchandises étiquetées avec le prix affiché, des marges bénéficiaires réduites au profit de la vente en grandes quantités, la division de magasin en rayons toujours plus nombreux, la mise en place de soldes pour liquider les marchandises et ainsi racheter de nouveaux produits, la livraison au domicile des clientes évitant ainsi de se promener les bras chargés de paquets, la création de catalogues et la vente par correspondance sans oublier la possibilité de retourner les articles qui ne convenaient pas.

Au fil des jours de janvier... Screen12

Au fil des jours de janvier... Catalo11 catalogue du "Bon Marché"

En 1863, Aristide Boucicaut devient le seul propriétaire du "Bon Marché". Ses idées exceptionnelles et fructueuses pour l'époque seront imitées par certains employés ("Le Printemps", "Les Galeries Lafayette") mais aussi dans le monde entier. Boucicaut fera preuve de modernité exemplaire dans sa façon de diriger ses employés : intéressement du personnel aux ventes, promotion interne au mérite, dimanches non travaillés, congés payés, création de dortoirs et cantine pour le personnel, mise en place d'une caisse de secours mutuel et enfin création d'une caisse de retraite. En fait tout ce qu'il a créé à la fin du 19ème siècle servira de modèle au commerce actuel.

Tout le monde s'accorde à dire que Marguerite Boucicaut a très largement influencé son mari, n'oubliant jamais ses origines et sa pauvreté. Grâce aux améliorations apportées par Aristide Boucicaut dans les méthodes commerciales du "Bon Marché" et à l'accroissement de son chiffre d'affaires, les locaux deviennent trop petits.

A cette époque, Napoléon III avait confié au Baron Haussmann la reconstruction de Paris. Boucicaut profite de terrains libérés par l'Assistance Publique et la création de nouvelles avenues pour décider de construire progressivement un nouveau magasin. L'architecte Louis-Charles Boileau et l'ingénieur Gustave Eiffel accompagnent Aristide Boucicaut dans la réalisation d'une véritable cathédrale de verre et d'acier qui sera le premier édifice uniquement et entièrement dédié au grand commerce de nouveautés. La première pierre sera posée par Marguerite Boucicaut le 9 septembre 1869.

Au fil des jours de janvier... Vue_gz11   Au fil des jours de janvier... Bon_ma11

La construction s'échelonnera sur dix huit ans pour s'achever en 1887 peu avant la mort de Marguerite. Mais Aristide ne verra pas non plus l'achèvement de son oeuvre puisqu'il meurt brutalement le 26 décembre 1877. Un malheur n'arrivant jamais seul, leur fils Anthony s'éteint à son tour le 18 octobre 1879.

Marguerite Boucicaut se retrouve veuve et sans héritier, à la tête d'une immense entreprise commerciale mais elle est décidée à développer l'oeuvre de son mari. Afin de garantir la pérennité de l'entreprise, elle confie la gestion à un conseil composé d'anciens cadres sûrs, expérimentés et dévoués. Leur laissant la gestion, elle choisit de consacrer son immense forture au service des employés, des déshérités et des oeuvres de bienfaisance comme elle le faisait avec Aristide depuis le début de leur vie commune.

Le 5 février 1880, Marguerite prend l'engagement de donation suivant :
"Je, soussignée Marguerite Guérin, veuve de M. Aristide Boucicaut, demeurant à Paris, rue du Bac n° 115, déclare me substituer à la commune de Verjux, au sujet de l'acquisition pour laquelle elle a promesse des frères Genelot, moyennant deux mille cinq cent francs, d'un terrain sis sur ladite commune destiné à la construction d'une maison d'école. En conséquence, je m'engage à accepter la cession qui me sera faite de ce terrain à mon profit et à édifier à mes frais sur ce terrain les constructions nécessaires à la création d'une maison d'école, d'une salle d'asile, et d'une salle pour la Mairie, d'après les plans et devis dressés par mon architecte, et qui seront soumis au Conseil des bâtiments civils et approuvés par lui ; et après l'entier achèvement des travaux, je m'engage à faire donation des dits terrain et constructions à ladite commune de Verjux".


Au fil des jours de janvier... Screen16

Lors de l'inauguration le 18 septembre 1881, à laquelle Marguerite Boucicaut était présente, Verjux disposait alors d'écoles aussi modernes et aussi bien équipées qu'à Paris, d'une Mairie toute neuve et d'une crèche pour les jeunes enfants. Les conseils municipaux qui se sont succédé depuis 1881, ont su entretenir, voire embellir ce patrimoine public exceptionnel pour faire de Verjux l'un des villages les mieux dotés pour sa taille.

Au moment de cet évènement, il semble que Marguerite Boucicaut ait été impressionnée lors de sa traversée de la Saône qui se faisait grâce au bac, unique moyen depuis des siècles de passage entre Gergy et Verjux. Aussi dès 1886, elle demanda la construction d'un pont en pierres maçonnées sur la Saône. Elle confie le projet à Boileau, son architecte, qui débuta les travaux en 1888 pour se terminer en 1890. Mais elle ne vit jamais son oeuvre, inaugurée le 24 août 1890 soit trois jours après le décès de Marguerite. Cet ouvrage est considéré comme une innovation très remarquable dans l'art de la construction des ponts en maçonnerie. Mais ce pont fut détruit pas les Allemands le 4 septembre 1944 et le bac repris du service jusqu'en 1957 afin la construction d'un pont métallique à voie unique toujours en service.

Parmi les oeuvres de Marguerite et les dispositions de son testament figurent celles-ci :
- un legs à chacun des 3000 employés du "Bon Marché" (jusqu'à 10000 francs pour certains soit une fortune)
- des legs aux bureaux de bienfaisance de Paris, Bellême, Cannes, Fontenay-aux-Roses, Verjux (qui reçut 100 000 francs)
- la création de fondations pour les filles-mères (la maternité Boucicaut à Chalon-sur-Saône) ou les vieillards et un hôpital à Paris
- des leges aux artistes, journalistes en difficulté et aux divers cultes connus alors même que leurs confessions n'étaient pas la sienne
- la désignation comme légataire universelle, l'Assistance Publique

Marguerite Boucicaut - Visites privées

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