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L'arche de Jackie
21 janvier 2020

mardi 21 janvier - Alix, Lefranc et tous les autres...

janvier

nous fêtons les Agnès, Aina, Aïssa, Ania en l'honneur de Sainte Agnès de Rome. Elle sacrifia sa vie humaine à treize ans afin de se consacrer à Dieu et pour ne jamais renoncer à sa foi. On ne savait pas excatement son nom, c'est pourquoi on l'a appelé "l'agneau de Dieu" d'où son nom Agnès.

Ce prénom est d'origine grecque "hagnos" et signifie "pureté".

Aina, Aïssa et Ania ont la même origine qu'Agnès.

"Froidure de Sainte Agnès, n'est que caresse"

cela s'est passé un 21 janvier :

24 janvier 2010 - décès de Jacques Martin, auteur de bandes dessinées

Il aurait aimé être architecte, acteur de théâtre, décorateur ou aviateur - comme son père -, confiait-il, en 2001, dans un long entretien accordé à deux journalistes belges intitulé A propos de Lefranc (éd. Casterman). Devenu auteur de deux bandes dessinées parmi les plus connues de la galaxie classique franco-belge (Alix et Guy Lefranc), Jacques Martin a réalisé finalement une grande partie de ces rêves professionnels.

Né à Strasbourg, le 25 septembre 1921, Jacques Martin fait partie des derniers "monstres sacrés" de la BD classique d'après-guerre. Le nom de cet auteur français, qui rejoint la Belgique après la mort de son père, juste avant la seconde guerre mondiale, reste également lié à ceux d'Hergé, Edgar P. Jacobs ou Bob De Moor, fondateurs et piliers du journal Tintin né en 1946.

"ALIX L'INTRÉPIDE"

Mais avant Tintin, avant Hergé, l'adolescent Jacques Martin étanche ses passions pour l'art en admirant les tableaux du Titien et de Piranese, pour la BD de jeunesse en dévorant Bibi Fricotin et Zig et Puce, pour les grands textes et les grands personnages de l'Histoire, en esquissant deux spectacles sur François Villon et Gilles de Rais (Barbe-Bleue), restés à l'état de projets.

Il dessine beaucoup mais bien qu'il veuille en faire son métier, ses tuteurs décident de lui faire suivre des études d'ingénieur à l'Ecole des arts et métiers d'Erquelinnes, en Belgique. Il y gagne une précision et une rigueur de trait et un sens aigu des perspectives.

Pendant la guerre, affecté au titre du service du travail obligatoire (STO) aux usines Messerschmitt, à Augsbourg, il en ramène des carnets de croquis récemment publiés (Carnets de guerre, éd. Casterman). A son retour, il collabore à l'hebdomadaire belge Bravo ! pour lequel il crée Monsieur Barbichou.

L'échec du lancement d'un nouveau magazine de jeunesse, qu'il avait conçu, Jaky, incite Jacques Martin à se tourner vers le responsable de cet échec : le tout nouveau titre Tintin... Il s'y porte candidat et, en 1948, fort de sa passion et de ses connaissances historiques, y fait naître Alix l'Intrépide, l'histoire du fils d'un chef gaulois adopté par un centurion romain. Le succès est tel que Martin invente la suite : Le Sphinx d'or (où apparaît le jeune Enak) et L'Ile maudite. Il devient, avec Hergé et Jacobs, l'un des trois "grands prêtres" de l'école de Bruxelles, berceau de la future ligne claire (trait souligné, minutie du décor, couleurs franches, réalisme).

Puis vient Lefranc. Jacques Martin y pense au cours d'un voyage dans les Vosges. Il découvre une ancienne rampe de V1 (missiles allemands) laissée en l'état, préparée pour attaquer Paris, et mijote un scénario politico-catastrophique, La Grande Menace, dans lequel se démène un reporter un peu chevalier sans peur et sans reproches, blond comme Alix et baptisé Lefranc en écho aux Francs...

Nous sommes en 1952 : le premier album de Guy Lefranc, inscrit dans la proche histoire contemporaine (les traces de l'Occupation, les débuts de la guerre froide), est un immense succès : "Elle s'est même vendue en Amérique du Sud", s'extasie Jacques Martin. Pour lui, toutefois, pas question de série. Mais son éditeur, les lecteurs, les représentants du Lombard réclament d'autres Lefranc... Au point que Martin ("piégé par Lefranc", dit-il) doit appeler à la rescousse des collègues de Tintin, Bob De Moor, puis Gilles Chaillet (futur auteur de Vasco) et Christophe Simon, pour dessiner les aventures du reporter.

Parallèlement, Hergé demande à Jacques Martin d'intégrer le Studio Hergé et de le seconder sur certains albums de Tintin. Il y reste dix-neuf ans, pendant lesquels il enrichit scénario et décors de L'Affaire Tournesol, Coke en stock, Tintin au Tibet, Les Bijoux de la Castafiore ou encore Jo, Zette et Jocko. Ce qui ne l'empêche pas d'alterner la parution d'une aventure de Lefranc et d'une d'Alix, quasiment chaque année, au risque de décevoir, à ce rythme, les lecteurs nostalgiques des premiers albums, que déçoit la nouvelle production au scénario parfois hâtif.

Le succès est toutefois la norme, pimenté par de mini-scandales. La proximité de la fin de la guerre d'Algérie fait que La Griffe noire et Les Légions perdues, deux aventures d'Alix, sont interdites d'exposition pour incitation à la haine et à la violence. C'est René Goscinny, ami de Jacques Martin, qui règle la question. Plus tard, les seins nus d'une héroïne, l'amour d'une femme de 40 ans pour Alix ou encore le fait que JeanJean, jeune compagnon de Lefranc, n'aille jamais à l'école, irritent les bonnes consciences... L'homosexualité supposée du couple Alix-Enak et Lefranc-JeanJean aussi. "Il n'y a dans mes albums aucune vignette provocatrice, expliquait-il. Mais je ne peux empêcher certains lecteurs d'imaginer, d'affabuler et même de fantasmer."

QUINZE MILLIONS D'EXEMPLAIRES

Désireux de couvrir tous les champs de la BD historique, Jacques Martin crée de nouveaux personnages : Jhen, qui vit pendant la guerre de Cent Ans ; Arno, pendant la période napoléonienne ; Keos, au temps de l'ancienne Egypte ; Orion, en pleine antiquité grecque et, enfin, Loïs, à l'époque de Louis XIII... En outre, fort de ses études, le "père" d'Alix, qui rêvait de le voir adapté au grand écran, accumule les monographies de villes (Lutèce, Athènes...) notamment en marchant sur les traces de ses héros, créés pour en tisser les fils d'Ariane. Il publie aussi des croquis de voyages (voyages d'Alix, de Jhen, de Loïs, etc.) que ce soit pour son label, Orix, ou chez ses éditeurs (Casterman d'abord, Dargaud, Bagheera...).

Ce travail de titan - en plus du "tronc" Alix et Lefranc, il a cosigné plus d'une centaine d'albums, vendus à 15 millions d'exemplaires, traduits en plus de dix langues, dont le latin -, Jacques Martin ne pouvait l'accomplir seul, d'autant qu'une maladie oculaire, la macula dégénérative, le frappe en 1991. Fidèle au travail d'équipe qu'il avait mis au point dès Lefranc, l'auteur de BD au visage d'empereur romain a donc formé une cohorte de jeunes dessinateurs et scénaristes - de Rafael Moralès à Olivier Pâques, en passant par Pierre de Broche ou Christophe Simon - susceptibles de poursuivre son oeuvre, en accord avec ses ayants droit.

Il meurt le 21 janvier 2010, à l'âge de 88 ans, à son domicile de Suisse romande, des suites d'un oedème pulmonaire.

9782203118096  9782203148956

9782203166608

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