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L'arche de Jackie
10 février 2020

lundi 10 février - Se battre pour la dignité...

fevrier

nous fêtons les Arnaud, Arno, Arnault, Arnold !

Le prénom Arnaud est d'origine germanique, formé du mot "arn" qui signifie "aigle" et de "waldan" qui signifie "gouverner".

Il est fêté deux fois dans l'année : le 10 février et le 14 mars en l'honneur de Bienheureux Arnaud, Abbé de Sainte-Justine de Padoue. Selon le temps qu'il fait à la St Arnaud, on adopte au choix le dicton qui dit : "Au soleil de Saint Arnaud, volent les moineaux" ou celui qui conseille "A la Saint Arnaud, on reste près du fourneau".

"Quand la bise oublie février, elle arrive en mai "

cela s'est passé un 10 février : et parce que j'ai eu l'immense honneur de le connaître et de la côtoyer, je ne peux que rendre hommage à ce grand médecin qui se battit sa vie durant pour la qualité des soins offerts aux malades et pour faire avancer les soins palliatifs à une époque où rares étaient ceux qui y croyaient ! un grand Homme, un Humaniste et un grand Médecin !

10 février 1924 - Naissance de Maurice Abiven - Médecin et initiateur des soins palliatifs en France

Ce grand humaniste, spécialiste de médecine interne, restera dans l’histoire pour avoir créé la première unité de soins palliatifs française, inaugurée par François Mitterand en 1987, à l’hôpital international de la Cité universitaire.

Maurice Abiven est né à Brest le 10 février 1924 dans une famille ouvrière, son père étant contremaître à l’Arsenal. Toute son enfance, il rêve d’être officier de marine jusqu’à ce jour funeste, où son père, lors d’une fête foraine, s’étonne, alors qu’il s’apprête à faire un carton sur un stand de tir, qu’il vise avec l’œil gauche alors qu’il est droitier. Emmené chez un ophtalmologue, celui-ci confirme que l’ oeil droit de Maurice est trop deficient pour entrer à l’Ecole Navale. Même si sa déception est immense, Maurice Abiven poursuit une scolarité brillante mais ne sait vers quelle carrière s’orienter. Finalement, sa grand-mère, analphabète et ne parlant que Breton, va le pousser à faire médecine.

En 1940, Maurice Abiven entre donc dans une école préparatoire à Angers avant d’entamer ses etudes de médecine à Nantes. Las, alors qu’il est en deuxième année, il est frappé par la tuberculose et envoyé dans un sanatorium des environs de Grenoble réservé aux seuls étudiants et où il peut poursuivre son cursus.

Lors de ce séjour, il va voir de nombreux maladies, parfois des amis, mourir. Une experience inoubliable qui le décide à être un médecin entièrement au service des maladies, indifférent aux titres et aux honneurs.

En 1945, Abiven trouve un poste de remplaçant au dispensaire de la Cité universitaire. Il restera 45 ans dans les lieux, jusqu’à sa retraite en 1989. Le dispensaire devient en 1963 l’Hôpital international de Paris et Maurice Abiven qui a gravi patiemment les échelons devient chef du service de médecine interne et commence à s’intéresser aux conditions de vie des maladies en phase terminale.

Quelques années plus tard, au cours d’un voyage au Canada, il découvre la première unité de soins palliatifs existant dans le monde. A son retour, après avoir convaincu le ministre de la Santé d’alors, Edmond Hervé, Maurice Abiven peut enfin créer une unite de soins palliatifs au sein de l’hôpital international de la Cité universitaire.

En 1989, le médecin breton participe à la creation de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs qu’il va présider de 1989 à 1993 avant d’en devenir president émérite.

Les efforts de Maurice Abiven et de quelques autres médecins convaincus ont aété aussi à l’origine de la loi du 9 juin 1999 qui garantit un droit d’accès aux soins palliatifs pour toute personne en fin de vie.

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Une lutte pour le bien-être des malades

Il a été, durant plusieurs décennies, l'ardent défenseur du développement des soins palliatifs à une époque où cette approche médicale novatrice de la fin de vie était considérée, au choix, comme une pratique marginale sans intérêt ou comme un péché contre la dignité humaine.

Sans doute restera-t-il à comprendre les raisons, personnelles et profondes, qui conduiront ce médecin catholique spécialiste de médecine interne à élargir sa pratique en développant, au début des années 1980, un intérêt de plus en plus marqué pour l'«accompagnement» des malades en fin de vie.

On se souvient que cette pratique, qui consiste à prendre en compte, dans toutes ses composantes, la souffrance du mourant et de ses proches, était née une décennie auparavant dans les pays anglo-saxons, sous l'effet notamment de la multiplication des cas d'acharnement thérapeutique. Mais on se souvient aussi qu'il y a un quart de siècle, le corps médical français n'était guère intéressé par cette "thérapeutique de l'agonie".

Après avoir enquêté au Royaume-Uni, en Suisse et en Belgique, le Dr Abiven eut les moyens de créer, en 1987, la première unité française de soins palliatifs au sein de l'hôpital international de la Cité universitaire. En 1989, il participe à la fondation de la Société française d'accompagnement et de soins palliatifs, qu'il présidera de 1989 à 1993 avant d'en devenir le président émérite. Il a également signé de nombreux ouvrages dans lesquels il souligne l'importance d'associer la pratique de l'accompagnement et des soins.

"Je ne pense pas que ce soit un progrès, pour une société, de tenter de résoudre un problème auquel elle est confrontée, quelles que soient la difficulté et la gravité de ce problème, en y répondant par le fait de donner la mort, écrivait-il, en 1991 dans "Le Monde".

"La nôtre a, jusqu'ici, considéré comme un progrès de supprimer la peine de mort. Il faut que le fait de donner la mort à autrui reste un interdit absolu. Si quelqu'un est conduit en conscience à transgresser cet interdit, il saura qu'il commet une transgression qu'il aura à régler avec sa propre conscience, mais que ce faisant, il ne s'accorde pas là une liberté qu'autoriserait la loi."

Alors que des pressions de plus en plus vives se manifestent, en France et ailleurs, pour obtenir la légalisation d'un "suicide" qui serait "médicalement assisté" le rappel – après leur mort – du message essentiel de ces deux humanistes nous semble plus que jamais – et sans doute durablement – d'actualité.

A L'ORIGINE DE LA LOI DE 1999

Poursuivant sa réflexion dans ce domaine, il participe en 2000 au groupe Paroles, cercle d'intellectuels catholiques laïques qui a publié des textes de réflexion sur des questions sociales ou religieuses.

Il a également signé de nombreux ouvrages dans lesquels il souligne l'importance d'associer la pratique de l'accompagnement et des soins. C'est le cas notamment de : "Pour une mort plus humaine. Expérience d'une unité hospitalière en soins palliatifs" (en collaboration, Masson, 2004) ; "Euthanasie. Alternatives et controverses" (en collaboration, Presses de la Renaissance, 2000) ; "Une éthique pour la mort" (Desclée de Brouwer, 1995) ; "Vivre avec celui qui va mourir. Comment entourer et accompagner les derniers moments de la vie" (en collaboration, Bayard, 1990 ; "Humaniser l'hôpital"

Maurice Abiven est mort le 27 mai 2007 à l’âge de 83 ans.

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