Croustillons

je profite de l'occasion du Mardi Gras pour vous donner la recette -si vous ne la connaissiez pas- des croustillons ! ces petites bouchées, gonflées, chaudes, sucrés et craquantes faisaient les délices de mon enfance lorsque nous allions, en famille le dimanche ou avec ma mère et mes soeurs le jeudi après-midi, à la Foire Saint Romain, au moment de la Toussaint ! institution rouennaise qui avait lieu sur les boulevards au coeur de cette belle ville normande !

pour réaliser des croustillons...

Ingrédients (environ une vingtaine de croustillons)
125 g de farine
10 g de levure fraîche
1 cuillère à café de sucre
1 pincée de sel
10 g de beurre
1 oeuf
100 ml de lait tiède
sucre glace

Préparation :
Faire tiédir le lait
Délayer la levure dans le lait avec le sucre
Mettre la farine dans un plat puis ajouter le lait avec la levure
Ajouter le jaune d'oeuf , le sel et le beurre fondu
Bien mélanger le tout pour éviter les grumeaux
Battre le blanc en neige et l'ajouter délicatement au mélange précédent
Couvrir le saladier d'un torchon et laisser lever pendant une heure à température assez chaude (ou dans un four préchauffé à 60°) - le mélange doit doubler de volume

Puis mélanger à nouveau au bout d'une heure
Faire chauffer l'huile de la friteuse
Avec une cuillère, faire des petites boules de pâte (environ un oeuf de caille) et les plonger dans la friteuse pendant 1 mn environ et les retourner puis laisser cuire encore 1mn ; les croustillons doivent être bien dorés mais pas brûlés - ne pas en faire plus de deux à la fois pour ne pas les coller les uns autres
Déposer sur une feuille absorbante et saupoudrer de sucre glace - servir immédiatement

petit retour sur la Foire Saint Romain (et un petit clin d'oeil à "ma" ville)
La foire Saint-Romain de Rouen puise ses origines dans une fête religieuse du Moyen-Âge, où une légende évoque l'évêque Saint-Romain voulant vaincre une gargouille.
l’origine de cette fête était donc religieuse… et attachée à des reliques. La vocation a certes quelque peu changé au XXI^e siècle, mais l’esprit badaud du public, lui, demeure, comme s’il s’était transmis de génération en génération chez les Normands.
À l’origine, un évêque, une gargouille et un condamné à mort
Un évêque, une gargouille, un condamné à mort : tels sont, très schématiquement résumés, les préludes fondateurs de la foire. Un événement religieux, avec Saint-Romain dans le rôle d’un évêque du VII^e siècle, qui voulait vaincre une Gargouille. La légende raconte que la dite gargouille avait trouvé refuge à Rouen et que, pour s’en débarrasser, Saint-Romain fit appel à des condamnés à mort.
Leur mission : capturer et tuer la Gargouille, en échange de leur liberté. La légende était née : chaque année un condamné à mort était libéré…C’est ainsi que les reliques de l’évêque Saint-Romain, déposées plus tard à la Cathédrale ont marqué le début d’une manifestation annuelle, à laquelle se pressait le public d’alors.

La deuxième foire la plus importante après Paris
À la même époque et débutant traditionnellement le 23 octobre de chaque année, est née la Foire du Pardon, certainement en lien avec cette histoire de condamné à mort libéré pour tuer la gargouille. C’était la plus grande foire de la région au Moyen-Âge et elle était l’occasion de se fournir en vêtements et objets en tous genres avant l’hiver. C’est aussi la plus ancienne et la plus importante foire de province, la deuxième après celle de Paris. Elle perdure aujourd’hui, même si, depuis le XIX^e siècle, les marchandises, denrées et vêtements, ont laissé la place aux manèges et attractions foraines, confiseries et autres  restaurants, qui font le bonheur des Rouennais.
Le temps des boulevards et de la place du Boulingrin
Si les jeunes générations identifient la foire Saint-Romain comme se déroulant sur les quais, entre les rives droite et gauche de Rouen, les plus anciens vous diront que, selon eux, l’âge de gloire de la foire correspond à l’époque où elle déroulait ses fastes sur les boulevards entre la rue Cauchoise et la place Saint-Hilaire et la place du Boulingrin… là où se tenait le cirque construit en 1894 et qui donnait lieu à des séances de cinéma durant la Saint-Romain.
La Saint-Romain au temps du Front Populaire, en 1936
Les archives en ligne de Haute Normandie viennent justement de publier sur leur site, un document exceptionnel sur la foire Saint-Romain en 1936 ! Muet et en noir et blanc, ce film réalisé par Robert Viel a été numérisé : on y voit les forains d’alors, qui vivaient dans des roulottes en bois… et si la forme des attractions a évidemment beaucoup changé, modernisme et technicité obligent, on se rend compte au fond, que l’esprit reste le même.
(pour la voir, cliquer ici - http://www.archivesenligne.fr/chronologie/item/1936-foire-saint-romain )

Les loteries qui faisaient alors gagner quelques bouteilles de vin existent toujours, sauf qu’aujourd’hui, ce sont les peluches qui s’étalent à la convoitise des passants. Les manèges à sensation, aussi prometteurs de frissons qu’ils soient aujourd’hui, offraient déjà, en 1936, leur lot d’adrénaline. On aperçoit d’ailleurs sur les images, l’indémodable chenille, toujours en bonne place dans les fêtes foraines de notre ère. Enfin, petit et bref clin d’œil de ce document : les auto-tamponneuses, déjà les reines de la fête foraine dans les années 30 et qui continuent de s’entrechoquer de nos jours…

Place aux croustillons et pommes d’amour
chaque année, les manèges font résonner la ville de leurs musiques et l’illumineront de leurs mille et une lumières, tandis que des parfums de croustillons et de pommes d’amour embaument les quais de Seine. Et finalement, si la fête est désormais associée aux manèges et réjouissances qu’ils procurent, le côté religieux de l’événement n’a pas totalement disparu : les forains de la Saint-Romain sont en effet très attachés à la traditionnelle messe des forains, qui se tient sur leurs métiers, chaque année, quoi qu’il arrive…

Cette année, la Foire Saint Romain devrait avoir lieu du 16 octobre au 15 novembre

Comments

[Jackie89]

Rien que d’y penser, j’en rêve et replonge dans les balades avec ma mère et mes sœurs dans les allées de la foire Saint Romain ou les repas d’hiver ! Je connais les bugnes pour en avoir mangées lors de nos vacances à Lyon chez un de mes oncles. Toutes ces douceurs sont excellentes !

[La musaraigne]

Moi, je suis originaire de la région Rhône-Alpes et chez nous, pour Mardi-gras, ce sont des bugnes que nous degustons, c'est plutôt une pâte mi sablée ,mi briochée qui se découpe en losanges avant d'être plongées dans la friture.

Tes croustillons sont bien tentants.