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L'arche de Jackie
21 avril 2020

mardi 21 avril - Enfin reconnues pour un droit si longtemps réclamé !

avril

nous fêtons les Anselme, Ancel, Ancelin, Anceline, Selma !

Saint Anselme de Canterbury. Né à Aoste en 1033, Saint Anselme se rend en France où il devient abbé de l'Abbaye du Bec en Normandie, puis il est élu archevêque de Canterbury. Ses ouvrages font de lui un docteur de l'Eglise. Il est mort en 1109.

"Tel temps à la Saint Anselme, tel temps pendant une semaine "

cela s'est passé un 21 avril : ce qui nous paraît une évidence aujourd'hui... a demandé des décennies de luttes et des femmes courageuses pour y arriver ! et c'est encore loin d'être l'égalité dans tous les domaines...
21 avril 1944 - En France, les femmes gagnent enfin le droit de vote.
C'était le 21 avril 1944. Les femmes devenaient électrices et éligibles, comme les hommes. Un an plus tard, le 29 avril 1945, elles votaient pour la première fois après une lutte durement menée pour obtenir le droit d'être citoyenne.
"Les femmes sont électrices et éligibles dans les mêmes conditions de l'homme." Grâce à cette ordonnance signée le 21 avril 1944, le général De Gaulle a élargi le droit de vote aux femmes. Un an plus tard, le 29 avril 1945, les femmes ont pu voter pour la première fois lors des élections municipales.

premier_vote_femmes_france_1945

Le précurseur du droit de vote des femmes est dunkerquois
Pourtant, dès 1906, un projet de loi avait été déposé par Paul Dussaussoy, député de Boulogne-sur-Mer né à Dunkerque. (reportage France3 Hauts de France)
/regardez://

Une longue lutte

Longtemps évincées des droits civiques, les femmes ont bataillé pour obtenir l'égalité avec les hommes. En réponse à la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, ne prenant pas en compte les femmes, Olympes de Gouges rédige la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, dont est extraite la célèbre citation :« La femme a le droit de monter sur l’échafaud, elle doit avoir également le droit de monter à la tribune. »
Lorsqu’elle s’adresse à Marie-Antoinette en septembre 1791, pour compléter la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen par une Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, Olympes de Gouges est la première à demander l’égalité des droits civiques entre les femmes et les hommes. Son combat sera relayé par plusieurs féministes, qui au cours du 19ème siècle investiront l’espace public, en quête de reconnaissance des droits civiques.

Grâce aux actions de ces femmes, la question du droit de vote a été relancée sous la IIIe République. À de nombreuses occasions l’extension du droit de suffrage aux femmes a été examinée par les chambres, se heurtant encore et toujours à la fronde anti-féministe qui sévissait au Sénat de l’époque.

Après la Première Guerre Mondiale, après avoir durement travaillé pour remplacer les hommes partis au front, les femmes réclament le droit de vote. En 1919, un projet est déposé pour accorder le droit de vote aux femmes. Mais les sénateurs le rejettent, malgré l'accord de la Chambre des députés. Un rejet qui n'est pas unique, loin de là. Il se renouvellera en 1925, 1932 et 1935 !
Dans les années 1930, à l'instar des suffragettes anglo-saxonnes, des femmes revendiquent l'accès à la citoyenneté, ne pouvant se résoudre à la résignation. Louise Weiss notamment multiplie les actions féministes. Après s'être présentées aux élections législatives de 1935, bien que n'étant pas éligibles, elles entraînent avec elles des suffragettes à l’hippodrome de Longchamp pour réclamer le droit de vote et "conquérir un nouveau statut civil et politique" :
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Un reportage radiodiffusé le 29 juin 1936 depuis l'hippodrome de Longchamps. Le speaker de la radio interview Madame Louise Weiss qui vient d'interrompre la course. Au moment où est diffusé ce reportage, Léon Blum est Président du Conseil depuis moins d'un mois, et pour la première fois en France, il a nommé 3 femmes ministres, bien que celles-ci n'aient toujours pas le droit de vote.

En 1936, alors même qu'elles ne sont pas électrices, trois femmes entrent au gouvernement de Léon Blum, dont Irène Joliot-Curie, nommée sous-secrétaire d’Etat à la recherche scientifique, et Cécile Brunschvicg, sous-secrétaire d’Etat à l’Education nationale :
"C’était un paradoxe extraordinaire de penser qu’elles étaient bonnes pour faire des ministres, et pas pour être des citoyennes à part entière." Yvonne Dornès

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C’est finalement le combat civique des femmes dans la résistance pendant la seconde guerre mondiale qui servira au mieux la cause de l’égalité des droits.

À la fin du mois de janvier 1944, l’Assemblée Consultative d’Alger commença à débattre de la future organisation des pouvoirs publics en France.

Fernand Grenier, à l’origine du droit de vote des femmes

La question du vote des femmes fut posée au mois de mars 1944 par le député Fernand Grenier. Se référant aux déclarations du général de Gaulle pendant la guerre, Fernand Grenier souhaitait que l’Assemblée Consultative reconnaisse le droit de vote et d’éligibilité des femmes « afin que nous lui manifestions notre solidarité et notre volonté de ne plus la traiter en mineure, en inférieure ».

Cependant, malgré la volonté affichée par le Général de Gaulle dès 1942, un grand nombre de réticences virent le jour lors des débats sur le vote de l’amendement défendu par le député Grenier du 24 mars 1944 à l’Assemblée consultative provisoire. L’amendement sur le droit de vote et d’éligibilité fut fermement défendu par le député Grenier et grâce à sa ténacité, l’article 16 de l’amendement fut adopté le 24 mars 1944 à la majorité de 51 voix contre 16 sur 67 votants et devient l’article 17 de l’ordonnance du 21 avril 1944 signée par De Gaulle ; l'ordonnance portant organisation des pouvoirs publics en France après la libération – donne aux femmes le droit de vote et d’éligibilité dans les mêmes conditions que les hommes. Il est le résultat d’un combat de plusieurs siècles et d’un processus législatif de courte durée.

21 avril 1944 : le droit de vote accordé
La France, pays de la Déclaration universelle des droits de l'Homme et du citoyen, tarde bien à accorder le droit de vote aux femmes. Après la Finlande, la Norvège, le Danemark, l'Islande, l'Allemagne, l'Estonie, la Lettonie, la Pologne, la Lituanie, le Royaume-Uni ou encore la Bulgarie... Le 21 avril 1944, Charles De Gaulle signe l'ordonnance accordant le droit de vote aux femmes, suite à la décision collégiale prise par l'Assemblée consultative d'Alger, comme le souligne l'historienne Christine Bard dans cet article de Libération.
Les femmes se sont engagées dans la Résistance. "Il me semblait absolument insupportable de ne pas être mobilisée comme les hommes" se souvient Geneviève de Gaulle-Anthonioz. Gilberte Brossolette, de son côté, se rappelle avec émotion du courage des femmes engagées dans la Résistance :
"Quand on dit que c’est le général de Gaulle qui a donné le droit de vote aux femmes, c’est inexact. C’est la Résistance. Vous savez que les femmes se sont magnifiquement conduites pendant toute la Résistance. J’en ai connu des quantités. Il y en a eu 8 000 ou 10 000 qui ont été déportées pour faits de résistance, sans compter toutes les déportées raciales. Elles se sont acharnées, elles ont travaillé à l’ombre des hommes. Toutes les besognes difficiles, toutes les choses dangereuses, les liaisons, aller chercher ce qu’il y avait dans les boîtes aux lettres de la Résistance, aller repérer des lieux pour des parachutages ou pour que des avions puissent se poser clandestinement, prendre des trains dans des conditions impossibles." Gilberte Brossolette

29 avril 1945 : elles votent pour la première fois
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Dans ce documentaire radiophonique de Patrice Gélinet, on entend des reportages de 1945 avec les réactions à chaud des votantes. Gilberte Brossolette se souvient de ce jour : “J’ai pensé que, enfin, nous avions le droit de donner notre avis. Enfin, nous étions des êtres humains à part entière.” De son côté, Soeur-Marie-Thérèse se souvient de l'émotion du vote autant que du trajet hors du couvent pour se rendre au bureau de vote.
Françoise Giroud se rappelle également du sentiment qu'avaient certaines femmes se sentant désemparées devant ce nouveau droit. S'adressant à ses consœurs féminines en 1945, elle disait :
"Nous voilà électrices, lancées dans la politique. (…). Relayez-vous avec une ou deux amies pour garder les enfants, pour préparer le déjeuner ou le goûter. Et si pour distraire une heure le jour du vote, il vous faut faire quelque effort, pensez que pour vous permettre de voter, des hommes et des femmes luttent depuis un siècle."
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