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L'arche de Jackie
10 juin 2020

mercredi 10 juin - Et Versailles renaît...

juin

nous fêtons les Landry, Foulques !

Saint Landry, évêque de Paris, mort en 656.

Le prénom Landry vient du mot "rik" qui signifie "riche" et du mot "land" qui signifie "pays" (étymologie germanique).

Saint Foulques, évêque de Reims. Saint Foulques, outre ses activités religieuses, a protégé sa ville des invasions en faisant construire des fortifications et a soutenu le roi Charles le Simple contre son cousin Eudes. Il fut assassiné en 900 par le comte Baudoin de Flandre.

  • S’il tonne le jour de la saint Landry, tant pis si c’est un vendredi, et le jour où change la lune, tu n’auras de récolte aucune.

cela s'est passé un 10 juin :

10 juin 1837 : Le palais de Versailles retrouve sa splendeur

Le 6 octobre 1789, lorsque Louis XVI, Marie-Antoinette et la famille royale sont contraints de quitter Versailles, le Château est déserté et cesse définitivement d’être une résidence royale.

Après la Révolution de 1830 qui chassa du pouvoir Charles X, le dernier frère de Louis XVI, son cousin Louis-Philippe d'Orléans fut proclamé roi des Français. Par une décision prise en 1833, le nouveau souverain afficha sa volonté de trouver une nouvelle affectation à Versailles. Il lui ôta sa qualité de résidence royale (qualité qui ne correspondait plus à la réalité depuis 1789) et transforma le Château en musée. Passionné d’histoire, discipline qui devenait alors une véritable science, il décida d’y rassembler toutes les images peintes, sculptées, dessinées et gravées illustrant des événements ou des personnages de l’histoire de France depuis ses origines.

Pour ce faire, Louis-Philippe puisa dans les fonds des anciennes collections royales, princières, privées et institutionnelles qu’il compléta par des copies et par des œuvres rétrospectives commandées aux artistes contemporains. Il chargea son architecte, Frédéric Nepveu, de concevoir et de mener les transformations nécessaires. Nepveu, interprète de la volonté royale, fut amené à opérer de grands bouleversements dans le château, surtout dans les ailes du Nord et du Midi, où l’ensemble des appartements qui, sous l’Ancien Régime, accueillaient les princes et les courtisans, fut sacrifié (cependant, les boiseries et éléments décoratifs les plus insignes furent démontés pour être conservés). De résidence, le Château se transforma en musée.

Héritier de la famille d’Orléans, Louis-Philippe a peu d’histoire commune avec le Versailles de l'Ancien Régime mais marque son intérêt pour le palais dès son accession au trône en 1830. Le nouveau roi des Français s’attache à transformer ce bâtiment monarchique en un monument national dédié « à toutes les gloires de la France ». Il imagine un musée ouvert à tous, à la portée pédagogique, dans lequel les tableaux se lisent comme un livre d’image. Son but est une véritable manœuvre politique : réconcilier les Français, profondément divisés, mais surtout inscrire son règne dans l’histoire nationale. Les collections, surtout composées de peintures et de sculptures, sont enrichies jusqu’au début du XXe siècle.

Louis-Philippe s'impliquera directement dans les travaux qui ont abouti à l'inauguration des Galeries Historiques le 10 juin 1837 alors que le palais de Versailles retrouve sa splendeur. Ce jour-là, à l'occasion du mariage du prince héritier Ferdinand-Philippe d'Orléans, le roi Louis-Philippe inaugure en son sein un Musée de l'Histoire de France. Au fronton des deux ailes du palais est gravée la formule : "À toutes les gloires de la France". Victor Hugo, Alexandre Dumas ou encore Eugène Delacroix se trouvaient parmi les nombreux invités.

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Le "roi-bourgeois" a formulé le projet de ce musée quatre ans plus tôt, dans un esprit d'oecuménisme, afin de rassembler les Français de toutes tendances politiques autour de leur Histoire commune...

Le "Palais de marbre rehaussé d’or" au complet

La Révolution épargne l’Opéra royal mais le laisse vidé de son mobilier, de ses glaces, de son luminaire et de ses décors. Louis-Philippe ordonne sa remise en état au moment de la création du musée de Versailles. Si la scène et sa machinerie sont peu touchées par cette campagne de travaux, la salle en revanche subit des transformations qui altèrent sa disposition originelle (surtout au niveau de la loge privée du roi) et son aspect (une uniforme peinture rouge à croisillons d’or et encadrement de faux marbre griotte vient recouvrir les couleurs du XVIIIe siècle. Pour la représentation donnée le 10 juin 1837 à l’occasion de l’inauguration du musée de Versailles, un somptueux décor a été réalisé par le célèbre décorateur de l’Opéra de Paris, Pierre-Luc-Charles Ciceri (1782-1868). Évoquant la galerie des Batailles, ce "Palais de marbre rehaussé d’or" servait de cadre au ballet final du spectacle. Il ne fut utilisé qu’une seule fois.

En 1855, Napoléon III  renoue avec les fastes de l’Ancien Régime en y offrant un banquet à la reine Victoria, puis une représentation de gala au roi consort d’Espagne en 1864.

Screenshot_2020-06-10 Pierre-Luc-Charles Cicéri (1782-1868) – La Tribune de l'Art Screenshot_2020-06-10 Pierre-Luc-Charles Cicéri (1782-1868) – La Tribune de l'Art(1) Screenshot_2020-06-10 Pierre-Luc-Charles Cicéri (1782-1868) – La Tribune de l'Art(2)

Après la chute du Second Empire, le Sénat, s’installant dans l’Opéra royal, fit procéder au débarras de la scène et de ses dépendances et ce décor fut, lui aussi, transféré à Compiègne. Retrouvé et identifié en 1998, il fut de nouveau transporté à Versailles, mais dans un état, hélas, incomplet : si les châssis avaient été conservés, la toile de fond ainsi que les frises avaient été vendues par l’administration des Domaines en 1877. Conscient de l’exceptionnelle valeur patrimoniale de ce décor (dernier de cette taille subsistant en France), le château de Versailles a décidé, à l’occasion de l’exposition Louis-Philippe, d’en faire percevoir toute la splendeur au public. L’absence de frises et de toile de fond risquait néanmoins de rendre le propos décevant et peu lisible,la scène s’accommodant mal d’une présentation archéologique. Montrer les vingt-quatre châssis seuls n’aurait pas suffi à faire comprendre ni l’organisation ni la cohérence ni l’ampleur de ce décor. La nécessité de le compléter s’est donc naturellement imposée. Considérant que le théâtre a toujours été un espace de liberté, cette dernière option a été privilégiée, tout en respectant au plus près la description donnée par les inventaires. Fort d’une expérience similaire et réussie au Théâtre de la Reine à Trianon, Antoine Fontaine a participé à la restitution de l’oeuvre. Le résultat, impressionnant, témoigne du relief tout particulier que Louis-Philippe entendit donner aux fastes inauguraux du musée de Versailles en 1837.

Un "Palais gothique" dans le théâtre de Marie-Antoinette

Enfin, le Théâtre de la Reine à Trianon, utilisé lui aussi par Louis-Philippe pour quelques représentations à caractère privé, accueillera le magnifique et inédit "Palais gothique". Le château de Fontainebleau a très généreusement accepté de prêter ce décor, dû lui aussi au pinceau de Ciceri, dont l’histoire a pu être retracée au prix d’une longue enquête dans les registres des Archives nationales. Créé vers 1845, il était destiné au théâtre provisoire installé sous une tente dans le parc du château d’Eu. Cependant, les circonstances firent qu’il n’y fut jamais envoyé. Il fut conservé, à Paris, au Garde- Meuble, puis au théâtre du château de Saint-Cloud. La destruction de ce dernier sur ordre de Napoléon III, en 1863, entraîna son transport au château de Fontainebleau. Jamais utilisé, conservé dans d’excellentes conditions, le "Palais gothique" se trouve aujourd’hui dans un état de fraîcheur incomparable. L’oeuvre pour laquelle il avait été conçu, reste inconnue. On pense aujourd’hui à "La Dame blanche", mais, selon les usages du temps, il aurait fort bien pu servir à plusieurs ouvrages du répertoire. Toujours est-il que l’on demeure surpris de la vivacité de ses coloris et de l’inventivité de son dessin. Ces trois décors témoignent de la richesse du patrimoine théâtral du xixe siècle encore conservé dans les collections des palais nationaux et permettent de comprendre les goûts de la monarchie de Juillet dans ce domaine.

un musée dédié à la réconciliation nationale

Pour Louis-Philippe, ce musée, inauguré en juin 1837 et dédié "à toutes les gloires de la France" devait contribuer symboliquement à la réconciliation des partisans des différents régimes qui s’étaient succédé depuis 1789 et à renforcer ainsi sa propre légitimité de roi de tous les Français, rassemblés autour de l’histoire nationale dont le nouveau souverain se revendiquait l’héritier et le continuateur.

Après la chute de Louis-Philippe en 1848 et la Deuxième République, c’est Napoléon III qui fait terminer les aménagements du musée, mais la guerre de 1870-1871 marque un nouveau coup d’arrêt au développement de l’ensemble. Versailles est occupé par les Prussiens, de septembre 1870 à février 1871, et l’Empire allemand est solennellement proclamé dans la galerie des Glaces, le 18 janvier 1871. L'Assemblée nationale vient s'y installer en mars 1871, rejointe par les ministères pendant la Commune, et la Troisième République y est instaurée le 30 janvier 1875. À la fin du XIXe siècle, le conservateur Pierre de Nolhac s’attache à rendre à Versailles son caractère de résidence royale et à réorganiser les collections. Il démonte une partie des installations du musée de Louis-Philippe, entame un redéploiement des collections et met en place une politique active d’acquisitions.

Menaçant ruine à la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’Opéra royal est restauré de fond en comble sous la direction de l’architecte André Japy et inauguré solennellement le 9 avril 1957 en présence de sa majesté la reine Elisabeth II. Si cette restauration peut être considérée comme une réussite du côté de la salle, c’est un désastre pour la scène : la machinerie originelle qui subsistait encore pour l’essentiel a été détruite dans sa plus grande partie, tandis qu’un aberrant mur coupe-feu et un rideau de fer faisait disparaître le premier plan sur toute la hauteur du bâtiment. D’importants travaux conduits entre 2007 et 2009 ont heureusement permis la suppression de cet ensemble et la restitution du premier plan.

Aujourd’hui, Versailles offre donc deux visages à la fois distincts et complémentaires : celui de la résidence royale d’Ancien Régime et celui du musée du XIXe siècle.

"Ce que Louis-Philippe a fait à Versailles est bien. […] C’est avoir donné à ce livre magnifique qu’on appelle l’histoire de France, cette magnifique reliure qu’on appelle Versailles." - Victor Hugo

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