Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
L'arche de Jackie
30 décembre 2020

Mercredi 30 décembre - Guignol et sa famille 🎭

decembre

 

Nous fêtons les Roger, Timeo, Timon !

Saint Roger, Saint légendaire de Barletta dans les Pouilles italiennes. Le prénom Roger vient du germain "hrod" et "gari" qui signifient respectivement "gloire" et "lance". 

🖋 Le dicton du jour : "Année de givre, année de fruits"

Cela s'est passé un 30 décembre  :

30 décembre 1844 : Mort de Laurent Mourguet, créateur du théâtre de Guignol à Vienne (Isère).

Laurent Mourguet est né le 3 mars 1769 à Lyon. Issu d'une famille de tisseurs pauvres. Il sera donc canut, autrement dit un ouvrier de la soie.

mourguet

 

Mais à la Révolution, l'avenir semble bouché. Du haut de ses 20 ans, le jeune et insouciant Laurent n'a pour seule école que les rues du Vieux Lyon. Il ne saura jamais écrire (il ne signera même pas lui-même son acte de mariage). Peu éduqué certes, mais malin et vif. Il fait feu de tout bois, et de petits boulots en métiers à la petite semaine, il gagne sa vie bon an, mal an en suivant les foires et les fêtes de sa région. Ainsi le retrouve-t-on "maître gazier" puis "ouvrier en soye", forain ou marchand de chaussons

La révolte des canuts éclata en novembre 1831 et fut la première insurrection sociale caractérisée au début de l’ère de la grande industrie. Elle fut écrasée par le duc d’Orléans et Soult à la tête de 20 000 hommes, le 5 décembre 1831.

Le 22 novembre 1788, en l'église Saint-Georges, il épouse Jeanne Esterle dont il aura dix enfants. Deux d'entre eux prendront d'ailleurs a relève en tant que marionnettistes.

Est-ce pour s'élever socialement ou pour se stabiliser qu'il devient arracheur de dents après avoir exercé plusieurs métiers dont celui de vendeur de picarlats (petits fagots de bois) ?  Le métier de "dentiste" n'existe pas encore à l'époque et relève plus du numéro de cirque que de la faculté... 

Naissance d’un marionnettiste

En 1797, Laurent arrache donc les dents, en place publique... gratuitement, pour pouvoir vendre ses anti-douleurs après l'opération. Pour mieux attirer le chaland, il crée un petit théâtre de marionnettes, type de spectacle déjà très en vogue à Lyon. C'est avec Polichinelle, et non Guignol, qu'il fera ses débuts. En 1804, il abandonne définitivement la tenaille et devient marionnettiste professionnel,  , dans le jardin du Petit Tivoli, assisté du père Thomas, un comédien-amuseur fameux et bon vivant, avec lequel il fera un bout de chemin. Il crée Gnafron, à l’image de celui-ci, cordonnier lyonnais aimant un peu trop le beaujolais.

Ceci ne l’empêche pas pour autant, révolutionnaire dans l’âme, d’interpeller parfois le peuple sur la place publique et de l’informer des fourberies de la société de l’époque, même s’il lui en coûte à plusieurs reprises d’aller en prison où les premières ébauches d’un certain personnage lui germeront dans la tête.

N’étant alors plus satisfait du personnage de Polichinelle qu’il juge trop vulgaire et pas assez proche du peuple, lui vient l’ingéniosité de créer Guignol, un personnage à son image, et tout un répertoire issu de la vie de tous les jours, ce qui lui permit, par la suite, de régler ses comptes avec la société tout en amusant un public d’adultes, et d’avoir raison de la censure.

IMG_0102-1024x768

La Trinité : Gnafron, Guignol et Madelon, les 3 premières marionnettes créées par Laurent Mourguet (musée Gadagne de Lyon

Entre 1820 et 1840, Mourguet multiplie les tournées dans toute la France avec sa troupe (constituée essentiellement de ses enfants).  Vers 1830, son fils Etienne s'installe au Café du Caveau, place des Célestins. En 1840, Laurent Mourguet se retire à Vienne dans l'Isère où il meurt le 30 décembre 1844, mais ses enfants poursuivent le chemin.

Ses enfants reprennent le flambeau et deviennent comme lui « guignolistes », tout d'abord au Café du Caveau de 1837 à 1848, puis au Castelet du théâtre de Guignol de 1852 à 1873, dans le Petit Passage de l'Argue (fermé en 1927).

Laurent Mourguet ne savait ni lire, ni écrire. Les pièces constituant le répertoire de Guignol nous sont parvenues, en majorité, grâce à un magistrat, Jean-Baptiste Onofrio, habitué des spectacles de Guignol joués dans les café-théâtres.  Dès 1865, il publie un recueil de 20 pièces intitulé « Théâtre Lyonnais de Guignol ». Le répertoire classique y est partiellement repris mais de façon très assagie. Guignol devient présentable et le public s'élargit alors à la bourgeoisie lyonnaise.

De 1872 à 1875, c'est le marionnettiste Pierre Rousset qui oeuvre au Petit Passage de l'Argue. Grand interprète du répertoire de Guignol, il reprend certains sujets des pièces écrites par Mourguet et les adapte avec des variantes. Dix de ses pièces manuscrites ont été acquises en 2006 au nom de la ville de Lyon par le Musée International de la Marionnette (Musées Gadagne).

En 1908, Pierre Neichthauser (marié en 1903 avec Eléonore Josserand arrière petite-fille de Laurent Mourguet) décide de célébrer le centenaire de la marionnette. Dès lors, le Guignol lyonnais des frères Pierre et Ernest Neichthauser (au Théâtre du Gymnase du quai Saint Antoine) connait un succès national et même international, qui s'essouflera après la seconde guerre mondiale.

Origine du nom Guignol.

L’origine de son nom fait l’objet de controverses : il viendrait de l’expression “c’est guignolant” voulant dire pour certains « c’est drôle » et pour d’autres “avoir la guigne” ou serait un dérivé du nom d’un village de Lombardie, Chignolo (d’ailleurs dans certaines pièces, son cousin Gnafron l’appelle souvent “Chignol”).

Guignol est homme à tout faire : canut, domestique, marchand ; ce qui témoigne une certaine instabilité financière car les temps sont durs aux début du XIXe siècle.
Mais la pauvreté dans laquelle il baigne ne le démoralise pas pour autant, il trouve toujours à rire de ses malheurs et à retourner la situation à son avantage.
Et bien qu’il soit souvent « sans le sou », il n’hésite jamais, grand cœur qu’il est, à offrir un canon de beaujolais à Gnafron ou à partager son repas (cf. la pièce « Les frères Coq »).
Guignol est avant tout un gentil garçon à qui l’on donnera toujours 20 ans, proche du peuple, contre l’injustice et redresseur de tort.

Aujourd'hui petits et grands se tordent encore aux aventures de Guignol et aux coups de bâton reçus par le gendarme.

guignol2673b

 

 

Pour retrouver Guignol et ses congénères 

Au Véritable Guignol du Vieux Lyon et du Parc Tête d'Or était un théâtre itinérant fondé par Joseph Moritz au XIXème siècle, il est définitivement installé au parc de la tête d'Or en 1948 par Antoine Moritz et sa femme Yvonne, et fait la joie des enfants.
..Au véritable Guignol - place Guignol
..Parc de la Tête d'or, Lyon 6e
..http://www.theatre-guignol.com

Musée des marionnettes du monde (Musées Gadagne) : le musée conserve la plus ancienne marionnette connue de Guignol et possède dans ses réserves plus de 2.000 marionnettes et un grand nombre de castelets : une visite s'impose.
..Musées Gadagne - 1 place du petit Collège, Lyon 5e
..Infos : 04.78.42.03.61 - Résa. : 04.37.23.60.46
..http://www.gadagne.musees.lyon.fr

Le Petit Musée Fantastique de Guignol présente différentes pièces originales dont des automates géants présentant l'un, Laurent Mourguet divertissant ses clients, et l'autre, Gnafron, en train de fabriquer des marionnettes. A découvrir, en passant rue Saint-Jean.
..Disagn'Cardelli - 6 rue Saint Jean, Lyon 5e
..tél : 04.78.37.01.67

Publicité
Publicité
Commentaires
Newsletter
25 abonnés
Publicité
L'arche de Jackie
Archives
Pages
L'arche de Jackie
Visiteurs
Depuis la création 329 056
Publicité