Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
L'arche de Jackie
2 mars 2021

Mardi 2 mars - Temps de travail au XIXème siècle, un changement en marche

mars

 

Nous fêtons les  Charles, Carlo, Carlos, Charlène, Charley, Charlez, Charlie, Charline, Charlot, Charly, Karl, Karol !  

Bienheureux Charles le Bon, fils du roi Knut IV, comte des Flandres, de Picardie et d'Artois. Connu pour sa bonté, il fut assassiné par les puissants qu'il gênait par sa défense des humbles, en 1127. Le prénom Charles signifie "fort", "viril" (étymologie germanique).

🖋 Le dicton du jour : "Si mars commence en courroux, il finira tout doux, tout doux"

📕 La citation du jour : "Quand mes amis sont borgnes, je les regarde de profil." Joseph Joubert

2 mars 1848 : La France limite la journée de travail

En 1841, les ateliers ouvraient à 5 heures du matin, pour fermer le soir à 8 ou 9 heures, et l’adulte travaillait 15 heures avec une heure et demie de pause pour les repas.  

Atelier-Teinturerie

Le 2 mars 1848, un décret du jeune gouvernement provisoire de la IIème République (24 février - 9 mai 1848), sous la présidence de Louis Blanc, le réduit d'une heure la journée de travail parce que, selon ses termes, « un travail manuel trop prolongé non seulement ruine la santé mais en l'empêchant de cultiver son intelligence porte atteinte à la dignité de l'homme ». La journée de travail tombe à... dix heures à Paris et à onze en province (serait-ce que le travail est plus éprouvant à Paris qu'ailleurs ?).

"Décret du 2 mars 1848
Sur le rapport de la commission du gouvernement pour les travailleurs,

Considérant :

1° Qu’un travail manuel trop prolongé, non seulement ruine la santé du travailleur, mais encore, en l’empêchant de cultiver son intelligence, porte atteinte à la dignité de l’homme ;

2° Que l’exploitation des ouvriers par les sous-entrepreneurs ouvriers, dits marchandeurs ou tâcherons, est essentiellement injuste, vexatoire et contraire au principe de la fraternité ;

Le gouvernement provisoire de la république décrète :

1° La journée de travail est diminuée d’une heure. En conséquence, à Paris, où elle était de onze heures, elle est réduite à dix, et en province, où elle avait été jusqu’ici de douze heures, elle est réduite à onze.

2° L’exploitation des ouvriers par des sous-entrepreneurs ou marchandage, est abolie.

Il est bien entendu que les associations d’ouvriers qui n’ont point pour objet l’exploitation des ouvriers les uns par les autres, ne sont pas considérées comme marchandage."

Déclaration de la Commission du 3 mars 1848
Considérant que le décret du 2 mars 1848, qui fixe la durée du travail effectif, a donné lieu à des demandes d’explications de la part de quelques ateliers, où le travail est exceptionnellement de douze heures ;

Considérant que l’intention du gouvernement provisoire, telle qu’elle résulte des termes mêmes du décret, a été de ménager les forces du travailleur, et de faire une part de temps à son intelligence ;

Les président et vice-président de la commission du gouvernement pour les travailleurs font savoir :

La durée du travail effectif, dans Paris et la banlieue, est fixée à dix heures pour toutes les professions.

Déclaration de la Commission du 9 mars 1848
Informés que certains patrons élèvent des difficultés sur l’exécution du décret du 2 mars 1848, qui fixe à dix heures la durée du travail effectif et qui abolit le marchandage,

Les président et vice-président de la commission de gouvernement pour les travailleurs rappellent que la stricte et loyale exécution des mesures arrêtées par le gouvernement provisoire est une affaire de salut public, et qu’il y sera pourvu avec fermeté.

Ils préviennent aussi le public, en réponse à de nombreuses questions qui leur ont été adressées, que le décret relatif à la fixation de la journée de travail s’applique non seulement au travail des hommes, mais aussi à celui des femmes.

Arrêté du gouvernement du 21 mars 1848
Sur le rapport de la commission du gouvernement pour les travailleurs,

Considérant que le décret du 2 mars qui détermine la durée du travail effectif et qui supprime l’exploitation de l’ouvrier par voie de marchandage n’est pas universellement exécuté en ce qui touche à cette dernière disposition ;

Considérant que les deux dispositions contenues dans le décret précité sont d’une égale importance, et doivent avoir force de loi, le gouvernement provisoire de la république, tout en réservant la question du travail à la tâche,

Arrête :

Toute exploitation de l’ouvrier par voie de marchandage sera punie d’une amende de cinquante à cent francs pour la première fois ; de cent à deux cents francs en cas de récidive ; et, s’il y avait double récidive, d’un emprisonnement qui pourrait aller de un à six mois. Le produit des amendes sera destiné à secourir les invalides du travail.

D0phJBiXgAA1yi6

Mais, cette mesure sera abrogée 6 mois plus tard, le 9 septembre, et ne sera jamais appliquée, à la suite d’un changement à l’Assemblée. En effet, en avril 1848 est élue à l'Assemblée une majorité de députés issue de la bourgeoisie de province. Elle considère d'un mauvais oeil les réformes sociales et ne craint pas de massacrer les manifestants ouvriers lors des journées dramatiques de juin.

La loi ne fut cependant pas abolie mais la durée légale fut fixée à 12h alors qu'elle n'était précédemment pas limitée.

Quarante ans plus tard va s'amplifier, dans le monde industrialisé, la revendication des « trois huit », soit huit heures par jour pour le travail, huit pour les loisirs et autant pour le sommeil.

tar9_doumenq_001f

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Newsletter
25 abonnés
Publicité
L'arche de Jackie
Archives
Pages
L'arche de Jackie
Visiteurs
Depuis la création 329 019
Publicité