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L'arche de Jackie
13 avril 2021

Ercuis ! Artisanat d'art et arts de la table...

Il y a peu, j’ai découvert une histoire comme je les aime ! Celle d’un artisanat d’art et d’objets du (presque) quotidien, fort connus mais dont beaucoup, comme moi, ignoraient les origines ! Celle-ci est originale et passionnante...

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L’histoire d’Ercuis (Oise) et de l’argenterie !

À l’origine, ce sont des objets religieux qui vont voir le jour grâce à l’ingéniosité du père Pillon.

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En 1837, tout jeune abbé, il arrive dans un village dévasté par un incendie. Il encourage les habitants à reconstruire leurs habitats. En 1855, il crée le journal Le Rosier de Marie qui lui assure de confortables revenus et il va se lancer dans une création étonnante : une orfèvrerie !

Des objets religieux

C’est en 1867, alors âgé de 53 ans, que le père Adrien Céleste Pillon a l’idée de créer une usine de pantographie voltaïque* qui devient une entreprise d’orfèvrerie d’objets religieux décorés d’émaux en relief mais aussi argentés ou dorés par électrolyse. Son entreprise est lancée mais il lui faut financer les investissements. Les autorités religieuses, avec lesquelles il n’est pas très aux ordres et dont les propos de son journal déplaisent, le démettent de ses fonctions. En outre, dans son support, il propose de la publicité !

Mais cela n’arrête ce génial entrepreneur, qui va se tourner vers les arts de la table et de l’argenterie. Il a déjà établi une cité ouvrière à Ercuis, où la main-d’œuvre afflue, et maintenant il ouvre une boutique à Paris en 1880rue de Bondy (rue René-Boulanger). Il développe vers la province puis vers l’étranger son orfèvrerie qui connaît une grande renommée.

Le village d’Ercuis se développe considérablement autour de l’usine et de la cité ouvrière.

En 1886, il passe une convention avec Georges Maës, maître verrier, qui introduit le poinçon le Centaure, qui était l’emblème de sa cristallerie à Clichy. Le Centaure est apposé, encore aujourd’hui, sur les produits de l’orfèvrerie. Les grands hôtels auront recours aux services de table Ercuis, ils deviendront des clients importants, entre autres les grands hôtels de la Riviera et de la côte basque.

Une nouvelle société

Le 20 mai 1908, c’est le fils de Georges Maës, Henri qui crée la société nouvelle de l’Orfèvrerie, dont il devient administrateur. Il lance des bons de souscription de 100 F avec un rendement de 5 %. Il en profite pour moderniser l’entreprise, les logements du personnel, et crée une société de secours mutuelle.

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L’hôtellerie est un débouché important, et ce début de siècle est une période de croissance. Ercuis s’exporte en partout en Europe et sur les rivage de la Méditerranée. La Première Guerre mondiale va ralentir la croissance de la production.

La fabrication reprend sa cadence d’avant le conflit. Déjà à l’origine, le père Pillon avait employé la publicité pour faire connaître son activité, celle-ci est relancée pour la promotion de nouvelles collections.

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Les expositions internationales de 19251931 et 1937 permettent une abondance de nouveautés. Des formes nouvelles apparaissent combinées au métal avec des bois précieux.

La consécration

En 1935, le ministère de la Marineles Compagnies des Chargeurs réunis et la Générale Transatlantique se tournent vers la société pour leur argenterie. La classe touriste du paquebot Normandie, dont c’est la première traversée pour New York, arbore les couverts Ercuis à sa table.

D’autres comme le l’Île-de-France ou la Ville-d’Alger seront pourvus par l’orfèvrerie Ercuis. La Seconde Guerre mondiale reproduit les mêmes maux que le précédent conflit. L’activité se relance doucement et en 1962, c’est le paquebot France qui aura l’honneur d’afficher le savoir-faire français.

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Pot à lait avec le monogramme VSOE (Venise-Simplon Orient Express)

La famille Maës dirige toujours la société et se tourne vers des modèles aux formes plus contemporaines, le couvert Cîteaux paraît à cette époque avec une ligne très épurée et très dépouillée, comme selon le vœu Bernard de Cîteaux. La consécration en 1978, le Comité Colbert accueille Ercuis en son sein !

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Les grands noms du luxe français et de l’exception deviennent le brevet d’excellence de la société qui occupe une place prépondérante dans le cercle du raffinement. Le train de rêve, le Venise-Simpon Orient-Express, fera appel à l’orfèvre pour créer, dans l’esprit des années folles de 1920, une ligne originale de couverts gravés VSOE, toujours en service aujourd’hui.

En 2015, l’orfèvrerie Ercuis est acquise par le groupe Arturus leader des arts de la table. 

 

Orfévrerie artistique, émaux en relief, cuivrage, étamage, zingage, argenture, dorure et tréfilerie, par l'application de la pile Volta (première pile électrique inventée par Alessandro Volta).

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Commentaires
J
une belle découverte pour moi
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M
J'ai vu récemment un reportage, très beau savoir faire
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