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L'arche de Jackie
16 avril 2021

Vendredi 16 avril - un chemin au joli nom mais à l’histoire tragique

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Nous fêtons les Benoît-Joseph, Bernadette, Marie-Bernard, Nadine !

Saint Benoît-Joseph Labre, pèlerin, mendiant, mort en 1783. Par l'exemple de sa vie, il est le saint patron des sans-domicile fixe, des pauvres et des exclus.

Sainte Bernadette Soubirous, à qui la Sainte Vierge serait apparue 18 fois entre février et juillet 1858 à Lourdes dans les grottes de Massiabelle. Bernadette Soubirous est morte en 1879. Le prénom Bernadette signifie "ours fort" (étymologie germanique). Sainte Bernadette est fêtée deux fois dans l'année, le 18 février et le 16 avril.

🖋 Le dicton du jour : "Si pluie d'avril vaut son pesant d'or, quand le tonnerre va, c'est un trésor"

📕 La citation du jour : "Celui qui ne se lève pas avec le soleil ne jouit pas de la journée." Miguel de Cervantès

cela s'est passé un 16 avril : triste et dramatique épisode de l'histoire... je l'ai toujours pensé et continuerai jusqu'à la fin de ma vie ! la guerre n'a jamais servie les hommes mais seulement certains par orgueil, folie, tyrannie ou mégalomanie !
16 avril 1917 - L'offensive du Chemin des Dames

Le 1er septembre 1914, les troupes arrivent au Chemin des Dames et poursuivent leur progression vers Paris. Sur la Marne à la mi-septembre, elles sont battues par les troupes françaises et le corps expéditionnaire britannique. Sous la pression des troupes alliées, les Allemands sont alors obligés d’effectuer un repli  et s’arrêtent sur les crêtes du Chemin des Dames.  Commence alors la première bataille du Chemin des Dames (du 12 septembre au 30 septembre) qui voit les Allemands résister et même contre-attaquer parfois pour garder des positions sur les hauteurs et ainsi dominer leurs adversaires.

Le Corps expéditionnaire britannique va quitter le Chemin des Dames à la mi-octobre 1914 pour combattre dans le Nord de la France et en Belgique. Le front du Chemin des Dames va alors s’endormir  avec  de temps en temps, des sursauts d’activité. En effet, les Allemands  lancent des attaques pour améliorer leurs positions (reprise du village de Vailly le 30 octobre 1914, puis de celui de Chavonne le 3 novembre 1914. Prise de la future Caverne du Dragon appelée alors "La Creute" sur l’isthme d’Hurtebise le 25 janvier 1915 et attaque au Bois des Buttes en mars 1916). La guerre des mines débute à la côte 108 près de Berry-au-Bac mais aussi à Troyon, près de Cerny-en-Laonnois.

Le 16 avril 1917, l'armée française lance une grande offensive en Picardie, sur le Chemin des Dames. Mal préparée, mal engagée, elle va entraîner un profond ressentiment chez les soldats avec une reprise en main des questions militaires par le gouvernement.

 (1917 - année cruciale...)

 avril 1917 débute au Chemin des Dames l’offensive française commandée par le Général Robert Nivelle. L’objectif est de briser les lignes allemandes pour s’emparer de la ville Laon, noeud ferroviaire stratégique allemand. Mais l’échec est terrible. Après cette journée sanglante, on note pour la première fois dans l’histoire l'emploi des tanks par l’Armée française.

Le 5 mai 1917, l’offensive est relancée par le général Nivelle . Les combats se déroulent au Moulin de Laffaux, à Braye-en-Laonnois, à Cerny-en-Laonnois, à Ailles, à Hurtebise, aux Plateaux des casemates et de Californie, situés au dessus des villages de Craonnelle et Craonne. 

Vers la mi-mai débutent aussi les refus d’obéissance mais les combats continuent. Le 25 juin 1917, la Caverne du Dragon est prise par les Français. Les combats vont alors redoubler de violence et les contre-attaques allemandes succèdent aux attaques françaises. Le 26 juillet 1917, les Allemands reprennent une partie de la Caverne du Dragon.

C’est ainsi jusqu’au 2 novembre 1917… Ce jour-là l’Armée allemande se replie sur les hauteurs de l’Ailette après la perte du Fort de La Malmaison le 23 octobre 1917. Cette bataille dite "de la Malmaison" est une victoire pour l’armée française désormais commandée depuis le 15 mai 1917 par le  général  Philippe Pétain.

En février et mars 1918, dans le secteur de la Malmaison, Braye-en-Laonnois  arrive la 26e Division d’Infanterie. Ces Américains chaperonnés par les soldats français sont là pour acquérir un peu d’expérience. Ils quittent ensuite le secteur pour se rendre au sud de Verdun.

À la mi-mai 1918, quatre divisions britanniques arrivent à leur tour pour se reposer  et tenir un secteur de Craonnelle à Juvincourt.

Le 27 mai 1918, après un bombardement d’artillerie à gaz terrible, les troupes allemandes déclenchent une nouvelle offensive. Les troupes françaises et britanniques sont balayées par les troupes d’assaut adverses. Le Chemin des Dames est repris en cinq heures par les soldats du kaiser !

Ce n’est qu’ à la mi-septembre 1918 que les troupes françaises, aidées par le 2ème Corps d’Armée Italien, reprennent le Chemin des Dames. Le bataillon des Fusiliers marins reprend le Moulin de Laffaux le 14 septembre ; les ruines du Fort de la Malmaison sont reprises le 28 septembre 1918 par les Chasseurs à Pieds du 25ème BCP. Le 11 octobre 1918, les Italiens reprennent Cerny après avoir conquis les villages de Soupir et de Braye-en-Laonnois.

Le 13 octobre 1918, la ville de Laon est libérée par les troupes françaises. Cette ville avait été l’objectif de l’offensive du général Robert Nivelle le 16 avril 1917.

Échec sanglant
L'échec de l'offensive est consommé en 24 heures malgré l'engagement des premiers chars d'assaut français (une quarantaine). On n'avance que de 500 mètres au lieu des 10 kilomètres prévus, et ce au prix de pertes énormes : 30 000 morts en dix jours.
Le général Robert Nivelle, qui a remplacé le général Joseph Joffre à la tête des armées françaises le 12 décembre 1916, en est tenu pour responsable.

Lors de la conférence interalliée de Chantilly, le 16 novembre 1916, il assurait à tout un chacun que cette offensive serait l'occasion de la « rupture » décisive tant attendue grâce à une préparation massive de l'artillerie qui dévasterait les tranchées ennemies en profondeur. « Je renoncerai si la rupture n'est pas obtenue en quarante-huit heures  » promettait-il aussi !
Mais le lieu choisi, non loin de l'endroit où s'était déroulée la bataille de la Somme de l'année précédente, n'est pas le moins du monde propice à la progression des troupes, avec ses trous d'obus et ses chemins défoncés.
Qui plus est, avant l'attaque, les Allemands ont abandonné leurs premières tranchées et construit un nouveau réseau enterré à l'arrière, plus court, de façon à faire l'économie d'un maximum de troupes : la ligne Hindenburg.

Une offensive parallèle est menée par les Anglo-Canadiens au nord de la Somme, près d'Arras et de la crête de Vimy. Plus chanceux que leurs alliés, ils avancent dès le premier jour d'un à cinq kilomètres, les Allemands ayant allégé leur dispositif pour concentrer leurs efforts sur le Chemin des Dames.

La chanson de Craonne
Le ressentiment et le désespoir des poilus s'expriment dans "la Chanson de Craonne", sur un air de bal-musette. Soulignons que cette chanson dérive d'une valse d'amour composée en 1911 par le père de Jean Sablon : Bonsoir, M'Amour !

Adieu, m'amour ! adieu, ma fleur !
Adieu toute mon âme !
Ô toi qui fis tout mon bonheur (...)


Elle a été reprise et adaptée par les poilus à leurs différentes épreuves : Lorette, Verdun... et pour finir, le Chemin des Dames et le plateau de Californie, au-dessus de Craonne.  Jugée défaitiste et antimilitariste, elle a été interdite par la censure militaire et même interdite d'antenne jusqu'en 1974.

Écoutez la chanson de Craonne !  (Extrait dans le film "Un long dimanche de fiançailles")

Désespoir et mutineries
Après l'attaque du Chemin des Dames, au cours de laquelle sont morts pour rien 29 000 soldats français, la désillusion est immense chez les poilus. Ils ne supportent plus les sacrifices inutiles et les mensonges de l'état-major.

Des mutineries éclatent çà et là. En fait de mutineries, il faudrait plutôt parler d'explosions de colère sans conséquence pratique (aucun soldat n'a braqué son arme sur un gradé ; aucune compagnie n'a déserté). Elles surviennent à l'arrière, dans les troupes au repos qui, après s'être battues avec courage mais inutilement, apprennent que leurs supérieurs veulent les renvoyer au front sans plus d'utilité.
Le général Nivelle, qui n'a pas tenu sa promesse d'arrêter les frais au bout de 48 heures, est limogé le 15 mai 1917 et remplacé par le général Pétain, auréolé par ses succès de l'année précédente à Verdun. Il s'en faut de beaucoup que ce changement ramène la discipline dans les rangs et les mutineries se reproduisent en assez grand nombre jusqu'à la fin du printemps.

Le nouveau commandant en chef s'applique en premier lieu à redresser le moral des troupes. Il sanctionne avec modération les faits d'indiscipline collective, limitant à quelques dizaines le nombre d'exécutions.

L'historien Guy Pedroncini chiffre le nombre de condamnations à 3 500 environ et les exécutions effectives à 60 ou 70. Les autres condamnés voient leur peine commuée en travaux forcés (ils échappent du même coup à la guerre !). L'historien Jean-Baptiste Duroselle évalue à 250 le total des mutineries sur le front français au printemps 1917. Elles auraient impliqué un maximum de 2 000 soldats et se seraient soldées par 27 exécutions pour faits d'indiscipline collective.

Les mutineries du printemps 1917 sont passées pratiquement inaperçues des contemporains et n'ont suscité l'intérêt des historiens qu'à partir des années 1930.

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Pourquoi le Chemin des Dames ?

Ce champ de bataille porte un nom qui contraste profondément avec l’affreux drame qui s’y est joué pendant quatre ans. Pour retrouver ses origines, il faut se tourner vers le XVIIIe siècle et vers Mesdames Adelaïde et Victoire, filles de Louis XV, car c’est en effet à elles que l’on doit ce nom.

Elles empruntèrent ce chemin pour se rendre au château de la Bôve, actuellement sur la commune de Bouconville-Vauclair. Ce château avait été acheté en 1776 par Françoise de Narbonne-Lara, alors dame d’atours de Madame Adélaïde. Élevé au rang de dame d’honneur par cette dernière en 1780, avec le titre de duchesse, Françoise de Narbonne-Lara invita sa bienfaitrice et ses sœurs à venir lui rendre visite, et pria les Ponts et Chaussées d’élargir le chemin allant de l’Ange-Gardien à Corbeny avec un embranchement au niveau de la ferme d’Hurtebise qui permettrait de gagner plus facilement Bouconville et son château. Les travaux commencèrent durant l’été 1784 et Mesdames Adélaïde et Victoire purent ainsi se rendre auprès de la duchesse de Narbonne-Lara entre septembre et octobre.

C’est cependant la seule visite que l’on ait pu attester, ce qui écorne quelque peu la légende des voyages réguliers qu’auraient pu faire les filles de Louis XV sur ce chemin qui porte encore aujourd’hui leur nom. Quand les prémices de la Révolution française commencèrent à secouer la France, le renforcement de ce chemin par un cailloutis n’était que partiellement achevé, mais la postérité lui gardera le nom de Chemin des Dames, bien que celles-ci ne l’aient jamais vu terminé.

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