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L'arche de Jackie
20 avril 2021

Métier d'art, "Ennoblisseur textile" - Rubans de velours au sabre (1ère partie)

Métier d'art, "Ennoblisseur textile"

L’ennoblisseur textile confère aux étoffes leurs couleurs, leur aspect et certaines propriétés d’usage. Il blanchit la matière brute, la teint avec des colorants ou des pigments d’origine végétale, l’imprime avec tout type de décors et l’apprête pour donner des effets moirés, lustrés, gaufrés ou satinés.

Le gaufreur sur textile produit des décors en relief à l'aide d'une planche ou d'un cylindre en cuivre gravé et d'une contrepartie entre lesquels le tissu ou le velours est comprimé. La pression exercée, associée à une température élevée, génère un décor en relief par laminage.

Le moireur utilise un procédé mécanique qui consiste à écraser le grain du tissu tout en le portant à une température élevée. Il crée ainsi des zones mates et des zones brillantes produisant des reflets souvent de forme onduleuse ou concentrique.

Avec une craie, un fusain ou un calque, le peintre décorateur sur tissu reproduit le patron sur une pièce textile lavée et séchée au préalable. Il peint le modèle avec pinceaux, brosses, pochoirs ou éponges en séparant parfois les zones de couleurs par une matière naturelle (gutta…).

Plissés soleil, accordéon, écaille, paon, fleur... le plisseur met en oeuvre une immense diversité de plis façonnés sur étoffe. il place le tissu dans un moule en carton puis chauffe l'ensemble dans une étuve pendant plusieurs heures, fixant ainsi les plis sur le tissu.

Suivant le tissu sur lequel il travaille, le sabreur de velours coupe les fils de chaîne en soie ou de trame en coton à l'aide d'une lame de rasoir, créant ainsi des zones veloutées en relief. Les étoffes ainsi réalisées sont respectivement destinées à la haute couture ou à l'habillement.

Après avoir déterminé les pigments nécessaires à l'obtention du coloris souhaité, le teinturier les mélange dans un bain bouillonnant. Il effectue plusieurs tests sur des échantillons avant d'immerger l'ensemble du tissu dans le bain, qu'il mélange constamment. L'étoffe est ensuite essorée puis tendue pour le séchage.

Emploi et débouchés

L’ennoblissement textile pratiqué dans le secteur des métiers d’art n’est absolument pas représentatif de l’ennoblissement textile du secteur industriel ou même de certaines unités artisanales dont la production est quantitativement importante. À titre d’exemple, certaines entreprises peuvent traiter en une heure l’équivalent du métrage de tissu ennobli en une année dans un atelier d’artisanat d’art.


L’ennoblissement textile du secteur des métiers d’art regroupe un petit nombre d’entreprises, celles-ci employant au maximum une dizaine de personnes. Leur activité est essentiellement centrée sur l’ennoblissement de tissus d’exception destinés à la haute couture et au prêt-à-porter haut de gamme ainsi qu’aux arts décoratifs. Elles présentent une grande diversité de techniques : broderie, plissage, moirage, sabrage, gaufrage, impression en relief, impression, teinture, peinture.
Dans les années 1950, on pouvait recenser plus de 150 plisseurs. Aujourd’hui, on compte moins d’une dizaine d’ateliers entièrement dédiés au plissage. Toutefois, ce savoir-faire est toujours très prisé des créateurs de mode et stylistes.

On dénombre aujourd’hui moins de cinq ateliers de teinture artisanale travaillant à la commande.

la technique du velours au sabre

Mise en œuvre dès le milieu du XIXe siècle par le soyeux stéphanois Charles Rebour, la technique du velours au sabre fit les grands jours de la maison Staron. Aujourd’hui, le sabrage est toujours pratiqué notamment pour Hermès, maison qui, à partir des années 1990, a initié la transmission de ce savoir-faire au sein de ses ateliers lyonnais. Ainsi, une des dernières détentrices de ce métier a formé une vingtaine de sabreuses de velours.

Mise au point dans les Manufactures Royales d’Amiens au XVIIIe siècle, la technique d’impression en relief a été sauvegardée par un artisan d’art spécialisé dans l’ennoblissement des velours et tissus d’ameublement haut de gamme. Après des années de recherches et l’acquisition d’un outillage ancien, il a ainsi redécouvert cette technique patrimoniale. De nos jours, seul l’atelier Benoît Toscan propose des velours gaufrés et/ou imprimés réalisés à la planche ou au cylindre de cuivre gravés.
On dénombre moins d’une dizaine d’ateliers d’ennoblisseurs textiles dont l’activité est tournée vers la recherche et la création d’effets de matière.

Le métier de peintre décorateur sur tissu est rare. Le peintre décorateur est généralement un travailleur indépendant qui réalise des modèles uniques en tenant compte des tendances de la mode tout en possédant un univers propre au métier de peintre.

Il travaille en étroite collaboration avec le décorateur d’intérieur, la haute couture ou les institutions comme le théâtre pour lesquels il réalise une partie d’un décor ou d’un costume. Les éléments de décorations forment une composition au service de l’ornementation d’un fauteuil, d’une tenture murale, d’un rideau, d’une tête de lit, d’un abat- jour ou d’un vêtement. Ces pièces uniques font appel au talent du peintre qui sait retrouver les secrets perdus des techniques anciennes et les combiner délicatement aux techniques modernes qui offrent une meilleure conservation.

Quelques peintres décorateurs connaissent la notoriété et travaillent avec une clientèle aisée qui va au-delà des demeures particulières en décorant les hôtels, bureaux, boutiques, restaurants et châteaux.
Le milieu amateur de la peinture sur tissu est très développé et montre un intérêt particulier pour la peinture sur soie.

L'histoire du velours

Le velours est une étoffe qui a traversé les siècles, des tenues d’apparat de François Ier aux défilés de mode d’aujourd’hui, en passant par la redingote des bourgeois et le pantalon largeot des ouvriers.

Venu d’Orient, ce tissu commence à se répandre dans les grandes villes italiennes de Gênes, Venise, Milan et Florence dès le XIVe siècle.
Il s'agissait alors d'étoffes de soie où des motifs végétaux ou géométriques se détachaient en velours sur un fond de satin ou, à l'inverse, en satin sur un fond velouté.
Cette étoffe était la plus luxueuse de l’époque pour sa douceur au toucher et la lenteur de son tissage.

Il faudra attendre le XIXe siècle pour que ce tissu se démocratise : les ouvriers adoptent alors le pantalon largeot en velours côtelé de coton ou de laine pour sa chaleur et sa solidité.

Aujourd’hui encore, cette étoffe s’invite sur les podiums et dans les collections haute couture des plus grands créateurs, faisant fi des diktats de la mode et du temps qui passe…

La fabrication du velours

On peut fabriquer du velours dans différentes matières premières : velours de soie, de coton ou de laine pour l’ameublement. Le tissu obtenu est plus ou moins rigide selon la matière utilisée, mais il est toujours très solide.

Les étoffes bon marché ont pour base un tissage en armure toile, tandis que celles de meilleure qualité ont un fond en sergé.Il faut aussi distinguer les "velours par chaîne" surtout utilisés en ameublement et les "velours par trame" surtout utilisés dans le domaine vestimentaire.

Après le tissage, ce tissu subit différents traitements d'apprêt : l'envers de l'étoffe peut être encollé ou traité à la cire afin de fixer le poil. Ce tissu peut aussi subir un vaporisage, un brossage et parfois un tondage pour lui donner sa souplesse et son luisant.

A noter : le velours a un sens et, selon le sens des fils, le tissu apparaît plus clair ou plus foncé ; cette incidence de la lumière sur l’étoffe est appelée double ton. C’est l’une des raisons pour lesquelles cette étoffe est appréciée dans les domaines de la mode et de l’ameublement.

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La technique du sabrage

Le velours au sabre, ou sabrage, est utilisé pour créer des motifs veloutés en relief.

Il s'agit d'un procédé d'ennoblissement du textile.Cette technique a été développée dans les années 1830 par un soyeux stéphanois, Charles Rebour.

Elle a d'abord été utilisée pour les rubans, pour ensuite être appliquée à la soierie, sur les satins de soie tissé "double chaîne" ou "satins à sabrer".

Le sabrage est réalisé une fois que l'étoffe a été tissée. Il consiste à donner un aspect velouté aux motifs du satin à sabrer qui, après tissage, sont plats et mats. Le sabrage va consister à couper minutieusement la première épaisseur du tissage au moyen d'un petit rasoir très effilé ou "sabre". Cette opération demande une grande maîtrise, car une seule erreur gâcherait complètement la pièce de tissu. Après avoir réalisé le sabrage, on redresse les fils en les brossant à chaud avec une brosse en poils de sanglier. Ce brossage permet alors de faire apparaître le motif en relief.

Un extrait du film "Les Rubans de Rozier" Un documentaire sur la fabrication du ruban des arlésiennes. Élément majeur du costume d'Arlésiennes.

Fabrication de velours au sabre

Yvette Faure, meilleure Ouvrière de France

Le Sabrage du Velours - Arles - 12 novembre 2010 : Stage dirigé par Madame Yvette Faure, meilleure Ouvrière de France ! Maison des Associations d'Arles

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Commentaires
J
Merci à toutes 😘 et merci Dany pour m’avoir fait découvrir le sabrage du velours et donner envie de voir ce que domaine cachait de passionnant 😉😘
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M
Quel art, c'est magnifique. Dommage que ces métiers se perdent.
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D
A deux ce n'est que mieux !!!!! les grands esprits se rencontrent bonne journée,@+
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L
Très intéressant article sur le tissu, merci de nous faire redécouvrir ces métiers anciens.<br /> <br /> Bonne journée !
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