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L'arche de Jackie
20 avril 2021

Métier d'art, "Ennoblisseur textile" - le teinturier (3ème partie)

La teinture des tissus

Terme désignant l'industrie de la teinture (ensemble des procédés permettant de donner des couleurs déterminées aux matières textiles, fils ou étoffes), le métier de teinturier ou encore l'établissement où ce dernier exerce. Jusque vers 1800, les teintureries étaient des entreprises soumises à concession ("banalités"), donc protégées.

Teinturerie et blanchiment (qui sont des aspects du finissage ou ennoblissement) sont liés à l'évolution de l’industrie textile  : l'essor de celle-ci au XIXe s. les fit sortir de l'ère artisanale; son déclin dans les dernières décennies du XXe s. les mit en crise.

La teinture est connue depuis l'Antiquité. Certaines fibres (draperie,  soierie) réagissent directement aux colorants, d'autres doivent subir un traitement chimique préalable en surface ou en profondeur (mordançage); de nombreuses couleurs ne s'obtiennent que par surteinture. Il existait différentes techniques, qui exigeaient beaucoup de savoir-faire et qui sont documentées dès le Moyen Age. Dans les centres textiles, on vit apparaître des métiers spécialisés: teinturiers en petit teint (noir), teinturiers en grand teint (couleurs vives), teinturiers sur soie.

Avant la découverte des colorants synthétiques (dès 1856), on ne disposait que de substances d'origine végétale et animale (plantes industrielles), généralement importées (par exemple le pastel venait de Thuringe) : garance et cochenille (rouge), pastel (bleu), safran et carthame (jaune), noix de galle (noir).

Dès le XVeme siècle, le commerce d'outre-mer procura de nouvelles substances (bois de Brésil, bois de Campèche) et en rendit d'autres plus accessibles (indigo). Comme mordants, on utilisait des lessives à base de cendres et de chaux, de l'alun et de l'urine. Les couleurs favorites étaient au Moyen Age le noir et le bleu, à l'époque moderne l'écarlate, au XVIIIe s. le bleu et le rouge turc. Mais les étoffes blanches eurent longtemps la préséance: à Saint-Gall, centre de la toilerie, les plus belles toiles étaient blanchies, foulées et calandrées ; seuls les produits de moindre qualité étaient teints.

La teinture progressa dès le XVIIeme siècle parce que l'on commença à trouver trop long le blanchiment sur pré ou à l'ozone et à cause de la vogue des indiennes.

La teinture impliquait une série d'opérations (lavage, mordançage, bain colorant, rinçage, essorage et séchage) ; l'équipement d'un atelier comprenait donc diverses cuves, une chaudière pour chauffer l'eau de lavage et les bains (bouillons), des séchoirs. Echeveaux et tissus étaient plongés dans le bain colorant, suspendus soit à des bâtons en bois, soit à un tour entraîné par une manivelle. Les teintureries employaient beaucoup d'eau (qu'elles polluaient, d'où leur implantation à la limite des villes) et de bois de chauffe. Les blanchisseries avaient besoin d'espace pour étendre les toiles; elles se trouvaient donc hors des villes.

teinture4

Après avoir déterminé les pigments nécessaires à l'obtention du coloris souhaité, le teinturier les mélange dans un bain bouillonnant. Il effectue plusieurs tests sur des échantillons avant d'immerger l'ensemble du tissu dans le bain, qu'il mélange constamment. L'étoffe est ensuite essorée puis tendue pour le séchage.

On dénombre aujourd’hui moins de cinq ateliers de teinture artisanale travaillant à la commande. 

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