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L'arche de Jackie
4 septembre 2021

Samedi 4 septembre - le solitaire de Lambaréné

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Nous fêtons les Rosalie, Iris ! 

Sainte Rosalie, Patronne de la ville de Palerme en Sicile, morte en 1170.

Le prénom floral Iris, dont l'étymologie est particulièrement jolie puisque "iris" signifie "arc-en-ciel" (étymologie grecque).

🖋 Le dicton du jour : "Pluie de septembre, pluie de novembre, seront gelées en décembre"

📕 La citation du jour : "Les gens qui ne rient jamais ne sont pas des gens sérieux." Alphonse Allais

Cela s’est passé un 4 septembre 

4 septembre 1965 - décès d’Albert Schweitzer (médecin français)

Fils d’un pasteur, Albert Schweitzer était né à Kaysersberg (Haut-Rhin), le 14 janvier 1875, mais c’est à Gunsbach qu’il se fixa après ses études à Mulhouse, Strasbourg et Paris.

Dès l’âge de 3 ans, il se passionna pour la musique à la suite d’un concert dans un temple protestant. À 5 ans, il jouait du piano et ses progrès furent tels qu’il devint l’élève de Vincent d’Indy et de Charles-Marie Widor, qui l’initia à l’orgue.

Sa thèse de doctorat de philosophie est consacrée à la philosophie religieuse de Kant. Il reçoit la chaire de théologie protestante à l’Université de Strasbourg (1901-1902) et assure la prédication à l’église Saint-Nicolas. Schweitzer se lie d’amitié avec Romain Rolland et le germaniste Henri Lichtenberger.

À Bayreuth, où il se rend régulièrement pour le Festival, il entre en rapport avec Cosima Wagner et son fils, Siegfried Wagner. C’est à ce moment qu’il publie divers ouvrages religieux.

Dans le même temps, à l’instigation de Widor, qui déplorait qu’il n’existât pas, en France, de livre d’initiation à la musique de Bach, il publie en 1905 un ouvrage intitulé Jean-Sébastien Bach, le musicien-poète.

À 30 ans, après avoir consacré sa vie à la philosophie et à la musique, il ressent l’impérieux besoin de se dévouer et de contribuer personnellement à soulager la souffrance humaine. Une brochure de la Société des Missions évangéliques de Paris lui signale la grande pénurie de médecins au Gabon. Il décide de changer complètement de vie et de faire sa médecine pour pouvoir aller soigner les Africains.

Un spectacle l’avait bouleversé : les bas-reliefs de la statue de l’amiral Bruhat que Bartholdi avait édifiée à Colmar : la misère des Noirs lui apparaissait soudain comme insupportable. Son père déjà lui avait décrit les Noirs comme « les hommes les plus abandonnés de la terre ». On rappelle à ce propos que tout entant il lui arrivait de ne pas déjeuner parce que d’autres enfants n’auraient rien à manger.

En 1911, il passe brillamment sa thèse de docteur en médecine.

Le 18 juin 1912, il épouse Hélène Bresslau, fille d’un historien strasbourgeois. Des tournées de concerts et de conférences lui permettent de réunir les fonds nécessaires pour créer un hôpital à la Mission évangélique de Lambaréné, au Gabon.

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L’appel de l’Afrique

La région n’est pas sûre. Un médecin belge y a disparu deux ans auparavant, victime des sorciers. Le 26 mars 1913, Schweitzer s’embarque à Bordeaux pour l’Afrique avec sa femme. Soixante-dix caisses de matériel et 2 000 marks en or l’accompagnent. Avant son départ, il avait pu achever, en collaboration avec Widor, une édition critique des préludes et fugues pour orgue de Jean-Sébastien Bach.

À son origine, l’hôpital de Lambaréné n’était qu’une baraque de huit mètres sur quatre, recouverte de feuillage. Le docteur Schweitzer y était assisté d’un infirmier africain et de sa femme, qui avait fait des études d’infirmière.

Son premier assistant, un ancien aide-cuisinier, lui sert d’interprète, Il a un langage pittoresque pour traduire les affections des malades : « Celui-là souffre beaucoup gigot droit. Lui, douleurs côtelettes gauches ». Les Pahouins ont surnommé le docteur blanc « Oreille d’éléphant » !…

La guerre de 1914 survient. Restés Allemands, Schweitzer et sa femme sont internés comme sujets étrangers. Après le conflit, naît sa fille Rhéna, mariée en Suisse à un facteur d’orgues.

En 1923, il publie en Allemand "la Philosophie de la civilisation", où il dégage comme base de l’éthique le principe du « respect de la vie », qui déterminera désormais ses vues humanitaires et ses conceptions politiques.

Schweitzer a été beaucoup critiqué pour ce souci poussé à l’extrême de sauver la vie sous toutes ses formes. Il avait la pêche et la chasse en horreur. 

Pendant plusieurs années. Il fait de nombreuses tournées de conférences en Suède, en Angleterre, au Danemark, en Tchécoslovaquie, et donne des récitals d’orgue pour réunir des fonds qui lui permettront, en février 1924, de repartir en Afrique pour reconstruire l’hôpital de Lambaréné.

Il lui faudra deux ans d’efforts pour défricher la forêt et édifier de ses propres mains un hôpital bien plus vaste que le premier. Il pourra y accueillir bientôt quelque deux cents malades.

L’accueil délirant des Etats-Unis 

De 1927 à 1939, il partage son temps entre des séjours d’un ou deux ans en Afrique et des voyages en Europe dans les pays protestants et anglo-saxons, où il donne concerts et conférences.

Les Américains lui font un pont d’or pour faire un film sur sa vie et son œuvre. Schweitzer refuse. 

Pourtant, par une réaction assez tardive, on découvre son œuvre. Schweitzer devient à la mode, passant de l’ombre à une lumière aveuglante. L’édition, le théâtre, le cinéma en font, une gloire française. Le prix Nobel de la paix lui est décerné en 1952.

L’Assemblée nationale demande au gouvernement de citer le docteur Schweitzer à l’Ordre de la nation comme exemple de dévouement et d’abnégation.

À partir de 1954, dans la presse anglaise, dans les conférences, il dénonce le péril atomique. En 1957, il lance à la radio norvégienne un appel à l’opinion mondiale pour forcer les gouvernements à conclure un accord pour arrêter les essais atomiques. Nouvel appel l’année suivante aux États-Unis. En 1958, il publie en allemand et en français une plaquette Paix ou guerre atomique.

Au cours de l’été 1959, il effectue un dernier voyage en Europe pour repartir définitivement en Afrique où il a déjà vécu trente ans de sa vie.

Il était membre de l’Académie des sciences morales et politiques, où il occupa le fauteuil du maréchal Pétain, et officier de la Légion d’honneur, mais pour lui, ces honneurs officiels ne comptaient pas plus que les impératifs de la vie moderne. Par exemple, il n’a jamais voulu que le téléphone ou l’électricité soient installés à Lambaréné.

Son personnage a été très discuté et, parfois en des termes assez abrupts. Notamment par son petit-neveu, Jean-Paul Sartre. Il est certain que Schweitzer était un homme d’un autre âge : une sorte de paternalisme teinte son comportement ; mais il ne faut pas oublier que son épouse est aussi celle qui vit parfois certains abus du colonialisme. Schweitzer reste, malgré tout, celui qui a voulu donner une leçon au monde matérialiste : « Nous portons notre civilisation et le fardeau d’une immense dette, a-t-il déclaré. Nous ne sommes pas libres de répandre ou de ne pas répandre, à notre choix, des bienfaits sur ces hommes : c’est notre devoir. Ce que nous faisons n’est pas bienfaisance, mais réparation ».

« Chez moi, c’est la Société des Nations » aimait-il à dire en montrant ces médecins hongrois, américains, suisses ou français, qui venaient se dévouer dans cet extraordinaire et déroutant caravansérail qu’est Lambaréné.

Albert Schweitzer, le « médecin de la forêt vierge », le solitaire de Lambaréné, est mort le 14 septembre 1965, à l’âge de 90 ans, dans ce coin d’Afrique où il avait choisi de « vivre pour la science et l’art en se dévouant au service direct de l’humanité ».

 

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Commentaires
J
Merci à tous deux pour votre commentaire ! Merci Matti pour l’information sur la variante finlandaise d’Iris <br /> <br /> Bon dimanche à vous tous 😘
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M
Bonjour Jackie.<br /> <br /> <br /> <br /> Quel article époustouflant pour m'apprendre l'histoire. J'ai trouvé plus sur le mot Iris. Wikipedia dit : "L'iris est une membrane circulaire et contractile de la face antérieure du globe oculaire". En Finlande est Iris est connu et c'est wrirret avec deux I . Iiris.<br /> <br /> <br /> <br /> Merci beaucoup. Bon dimanche! Matti
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M
Un homme remarquable au service de l'humanité
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