Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
L'arche de Jackie
27 septembre 2021

Lundi 27 septembre - Louise de Bettignies, "Jeanne d’Arc du Nord"

e2abc1dc64b306df7bb4818769a4055a

Nous fêtons les Vincent !

Saint Vincent de Paul, fondateur de la congrégation de la Mission et des Filles de la Charité. Inlassablement, il consacra son énergie à apporter soutien et aide aux oubliés de la société : malades, galériens, réfugiés, illettrés, enfants trouvés. Il est mort en 1660. Le prénom Vincent vient de "vincens" qui est le participe présent du verbe "vincere" qui signifie "vaincre" (étymologie latine).

🖋 Le dicton du jour : "Orages de septembre, neige en décembre"

📕 La citation du jour : "La vie est un sommeil, l'amour en est le rêve, et vous aurez vécu si vous avez aimé." Alfred de Musset

Cela s'est passé un 27 septembre

27 septembre 1918 - décès de Louise de Bettignies (agent secret français) 

 "Melle Louise de Bettignies, en captivité à Cologne, y a succombé après trois ans du plus dur martyre". 

C’est par ces quelques mots que "Le Figaro" annonce en novembre 1918, la disparition de Louise de Bettignies. La jeune femme, âgée de 38 ans, est morte deux mois plus tôt, le 27 septembre 1918 dans une prison en Allemagne, à quelques semaines seulement de la fin de la première guerre mondiale. Celle qui a été surnommée la "Jeanne d’Arc du Nord" avait été condamnée en 1916 pour espionnage.

louise10

Rien ne prédestinait pourtant cette fille de bonne famille à un tel destin, héroïque. Louise de Bettignies voit le jour le 15 juillet 1880 à Saint-Amand-les-Eaux, dans le Nord, dans une famille noble et catholique, mais désargentée.

Elle suit cependant des études en Angleterre. Polyglotte, elle maîtrise aussi bien l’anglais, l’italien et l’allemand et se débrouille en russe, en tchèque ou encore en espagnol. Elle gagne ensuite sa vie comme préceptrice auprès de grandes familles d’Europe.

Lorsqu’éclate la guerre, elle s’illustre déjà comme infirmière. Elle soigne les blessés lors des bombardements de Lille en octobre 1914. Mais la ville tombe entre les mains des Allemands.

Louise de Bettignies est vite repérée par les services de renseignements britanniques. Ses compétences en matière de langues sont recherchées, et elle fait preuve d’un patriotisme à toute épreuve. Elle suit une véritable formation d’espionne en Angleterre et prend le pseudonyme d’Alice Dubois.

Exfiltrée en zone occupée, elle monte avec son amie Léonie Vanhoutte dite Charlotte, un réseau nommé "Ramble" qui compte jusqu’à 80 personnes. "L’extension et l’organisation de ce genre de réseaux se faisait au tout venant en fonction des besoins : passage de frontière, hébergement, observation notamment des trains et des mouvements de troupes et de matériel, mais aussi du passage de courriers, parfois de presse clandestine", décrit l’historienne Elise Julien, maître de conférences à Sciences-Po Lille. "Il y avait aussi dans un second temps des évacuation d’hommes et des observations et transmissions de renseignements sur l’occupant."

De février à octobre 1915, la jeune femme n’hésite pas à traverser les lignes ennemies. Sa mission principale est alors d’identifier les mouvements de troupes allemandes dans la région lilloise.

À l’automne, elle envoie un dernier message où elle annonce aux Britanniques qu’une importante opération militaire est prévue à Verdun au début de l’année 1916.

Le 20 octobre, son action est stoppée net. Elle est surprise lors d’un contrôle à Froyennes, près de Tournai, en Belgique, alors qu’elle tente de passer la frontière.

Quelques mois plus tard, elle est jugée et condamnée à mort. Comme le rapporte Le Figaro, cette catholique pratiquante adresse alors une lettre à la supérieure des Carmélites d’Anderlecht. On y perçoit toute sa détermination : "La décision du Conseil de guerre n'est pas discutable. J'accepte ma condamnation avec courage. Lors de mon opération, j'ai envisagé la mort avec calme et sans effroi, j'y joins aujourd'hui un sentiment de joie et de fierté, car j'ai refusé de dénoncer qui que ce soit, et j'espère que ceux que j'ai sauvés par mon silence m'en sauront gré."

Après la vague de réprobations suscitée par l’exécution de l’infirmière britannique Edith Cavell et de la résistante belge Gabrielle Petit, sa peine est finalement commuée en travaux forcés à perpétuité, à Siegburg, près de Cologne.

Là encore, lors de son incarcération, Louise de Bettignies se montre encore une fois intransigeante envers l’ennemi. "Elle a fait de l’opposition. Elle refusait de parler ou de travailler pour l’industrie de guerre allemande. Elle avait un comportement insolent", explique Élise Julien.

En raison de son attitude, ses conditions de détention se durcissent. "Les geôliers l’enfermèrent dans un cachot. Elle était mourante quand elle en sortit. Si vous aviez vu son visage et ses yeux ! Seule la foi la soutenait. Elle nous disait encore : ‘Ne faites rien contre votre pays, rien contre votre conscience, rien contre l’honneur'", a raconté dans les années 1930 au journal Paris-Soir l’une de ses codétenues.

Louise de Bettignies succombe finalement le 27 septembre 1918 des suites d’un abcès pleural mal opéré.

 

Publicité
Publicité
Commentaires
J
Pour moi aussi ce fut une découverte ! Quel curieux et dramatique destin <br /> <br /> J’ai encore appris un peu de notre histoire aujourd'hui 😉
Répondre
M
Découverte de cette espionne française, courageuse, déterminée jusqu'à la mort.
Répondre
Newsletter
25 abonnés
Publicité
L'arche de Jackie
Archives
Pages
L'arche de Jackie
Visiteurs
Depuis la création 329 175
Publicité