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L'arche de Jackie
11 avril 2023

Mardi 11 avril ! Mise en service de lignes d’omnibus dans Paris ! 🚋

 hello avril

Nous fêtons les Stanislas !

Saint Stanislas, évêque de Cracovie, mort en martyr. Parce que Saint Stanislas l'avait excommunié, le roi Boleslas, dit le Cruel, l'égorgea en personne au pied de l'autel durant la messe en 1079. Le prénom Stanislas vient du mot "stan" qui signifie "être debout" et du mot "slava" qui signifie "gloire". (étymologie slave).

🖋 Le dicton du jour : "S'il gèle à la Saint Stanislas, on aura deux jours de glace "

📕 La citation du jour : "Est-on maître d'aimer ? Pourquoi deux êtres s'aiment, Demande à l'eau qui court, demande à l'air qui fuit." Victor Hugo

Cela s’est passé un 11 avril :
11 avril 1828 - l’Entreprise Générale de l’Omnibus de Baudry met en service dix lignes à travers Paris

Stanislas Baudry est né en Loire Atlantique en 1780. Il entame des études de médecine qu’il délaisse bientôt pour s’engager dans l’armée. Pendant la Restauration, alors qu’il se retrouve colonel en demi solde à Nantes, il achète une minoterie dans le quartier de Richebourg.

Il y utilise la première machine à vapeur de la région. Cette machine produisant un grand volume d’eau chaude, il a l’idée d’ouvrir un établissement de bains tout à côté.

Malheureusement, ces bains ne rencontrent pas le succès escompté. Serait-ce dû à l’éloignement du centre ville ? Très vite, Stanislas Baudry s'aperçoit que les Nantais utilisent sa ligne de transport pour leurs propres besoins et non pour les bains. Il comprend qu'il y a là une perspective de marché. Permettant le transport de seize passagers, elles sont toujours pleines mais les bains, eux, demeurent désespérément vides.

Il ne faudra pas longtemps à Baudry pour changer son fusil d’épaule : il ferme minoteries et bains pour se consacrer tout entier aux transports en commun. C'est ainsi qu'il obtient de la municipalité de Nantes l'autorisation d'ouvrir la première ligne régulière d'omnibus ! Baudry crée le 10 août 1826 un service de voitures publiques reliant le centre de Nantes à Richebourg. Ces voitures prennent très rapidement le nom d’omnibus.

Omnibus omnibus Baudry

Omnibus, un mot plein d'avenir
À Nantes, au début du XIXe siècle, un jeune homme, Étienne Bureau, imagine de transporter les employés de son grand-père, un armateur, entre ses bureaux de la rue Jean-Jacques Rousseau et les services de la Douane, dans le quartier de Salorges.
Le véhicule stationne devant la boutique d'un chapelier nommé Omnès, dont l'enseigne indique "Omnes Omnibus", ce qui signifie en latin de cuisine : "Omnès pour tous !". C'est ainsi que les usagers de la ligne prennent l'habitude de dire : "Je prends (ou je vais à)... l'omnibus !". Le mot va faire le tour du monde et se décliner de toutes les façons possibles dans toutes les langues : bus, autobus...

Le 30 janvier 1828, le préfet de police Debelleyme donne l’autorisation à Baudry d’ouvrir plusieurs lignes d’omnibus à Paris. L’autorisation avait été sollicitée quelques mois plus tôt mais systématiquement rejetée par les prédécesseurs de Debelleyme car l’on craignait que les lourdes voitures (tirées par trois chevaux de front) n’encombrent les rues étroites - pré-haussmanniennes - de la capitale.
L'entrepreneur étend son activité à Paris en inaugurant l'Entreprise Générale des Omnibus. Le succès est là aussi au rendez-vous, les omnibus se révélant beaucoup moins coûteux que les fiacres (l'équivalent de nos modernes taxis).

Le 11 avril 1828, l’Entreprise Générale de l’Omnibus de Baudry met en service dix lignes à travers Paris, bientôt imitée par d’autres compagnies. Leurs voitures se distinguent par des variations de couleurs et des noms pittoresques telles que les Dames Blanches, les Favorites ou les Citadines, Favorites, Tricycles, 0rléanaises, Batignollaises...
Plus tard arrivent les Hirondelles, les Gazelles, les Excellentes et les Constantines. Ces véhicules offrent tous quinze places, sans impériale.Le succès est immédiat pour d’évidentes raisons économiques, le prix de la course étant fixé à 25c quel que soit la longueur du trajet. Si les classes aisées aiment à s’encanailler en prenant l’omnibus, ce moyen de transports reste d’abord destiné aux classes laborieuses comme l’a bien précisé Baudry dans sa demande de concession.

Malheureusement, victime de la concurrence (en 1830, 10 compagnies administrent 40 lignes à Paris), d’une gestion pas toujours heureuse de son capital et du terrible hiver 1829 qui fait grimper le prix du fourrage et tue les chevaux par centaines, Baudry se retrouve brutalement ruiné. Quelques jours avant de se suicider, il rédige son testament, destiné à être lu à ses associés : "... une fatalité épouvantable s’est attachée à cette malheureuse affaire, et j’ai le chagrin, l’indicible tourment après m’être ruiné d’avoir compromis la fortune de plusieurs de mes amis. Je leur en demande pardon, mille fois pardon et je les prie même de croire que je ne pensais jamais faire une chose hasardeuse..."
Stanislas Baudry est très vite laminé par la concurrence.

En février 1830, Stanislas Baudry se tire une balle dans la tête avant de basculer dans le canal Saint-Martin. Le drame a lieu quai de Jemmapes, devant les écuries de l’Entreprise Générale de l’Omnibus, compagnie dont il est le directeur. Triste fin pour l’inventeur du premier réseau urbain de transports en commun...

L’omnibus fera bientôt des émules à travers le monde, en commençant par Londres et New York.
Image omnibus parisien 1850

Peu à peu, l'activité se concentre et en 1855, les transports en commun à Paris ne sont plus le fait que d'une seule compagnie, la Compagnie générale des Omnibus. À cette époque, l'idée a déjà fait le tour du monde...

Image omnibus parisien 1855

Blaise Pascal déjà...
Au XVIIe siècle, en France, les gens de bien pouvaient faire appel à des chaises à porteur pour se déplacer en ville.
Mais vers 1617, un certain Nicolas Sauvage, facteur des maîtres des coches d'Amiens, a l'idée des premières voitures de louage, les ancêtres des taxis. Il ouvre vers 1640 un dépôt à Paris, rue Saint-Martin, pour une vingtaine de voitures. Comme le dépôt est situé en face d'un hôtel à l'enseigne de Saint Fiacre, les voitures ne tardent pas à emprunter le nom de ce saint, patron des jardiniers et des bonnetiers.

L'idée de liaisons urbaines régulières est inventée un peu plus tard par le génial Blaise Pascal, qui n'en est pas à une invention près. Le savant s'associe pour l'occasion avec le duc de Rouanez et les marquis de Sourches et de Crénan.
Il obtient par lettres patentes du roi Louis XIV le privilège d'ouvrir cinq lignes au départ du palais du Luxembourg, avec des horaires fixes. L'une d'elles doit faire le tour de Paris par le Luxembourg, la porte Saint-Antoine, Saint-Roch, Montmartre et la Bastille.
L'exploitation des cinq lignes débute le 18 mars 1662 (Pascal, qui a investi sa fortune et ses dernières forces dans le projet décèdera quelques mois plus tard).

Image carrosse à 5 sols (XVIIème siècle)

Le parcours de base coûte cinq sous (ou sols), soit l'équivalent d'une livre de viande. Précisons que le salaire moyen d'un ouvrier de manufacture se situe à l'époque aux alentours de 8 sols par jour. Tout serait allé pour le mieux si les parlementaires ne s'en étaient mêlés. Ces nouveaux nobles imbus de leurs privilèges ne supportent pas la perspective de partager les « carrosses à cinq sols » avec des gens de peu. Ils ne les autorisent qu'à la condition que « soldats, pages, laquais et autres gens de bras » en soient exclus !
Soit en raison de cette interdiction faite à une partie des citadins, soit en raison du prix élevé du parcours de base, la compagnie ne tarde pas à péricliter. Elle arrête son activité au bout de 15 ans.

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Commentaires
C
On ne gagnait vraiment pas grand chose à l'époque :(
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