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L'arche de Jackie
5 septembre 2019

jeudi 5 septembre : un évènement historique et politique... aux poils !

septembre

nous fêtons les Raïssa, Ira, Bertin !

Sainte Raïssa, martyre morte durant la persécution de Dioclétien, à Alexandrie au 4ème s.
Le prénom Raïssa, tout comme le prénom Irène, vient du mot "eirini" qui signifie "paix" (étymologie grecque).

"Du premier au 8,
l'hirondelle fuit."


cela s'est passé un 5 septembre : un évènement historique et politique... aux poils ! :lol:

5 septembre 1698 : le tsar Pierre le Grand de Russie instaure un impôt sur la barbe !
Le tsar Pierre le Grand (1672-1725) est dans l’histoire le tsar qui a occidentalisé la Russie. Après un long voyage en Europe, ses premières mesures d’occidentalisation ont concerné la vie quotidienne
Lui-même s’habillait plus léger, ne portait plus de perruque ou alors des perruques légères. Il se fit couper la barbe, ne gardant qu’une fine moustache, et interdit le port de la barbe. Il se heurta à une forte résistance contre le sacrifice de cet ornement masculin, notamment de l’église qui voyait dans la barbe un symbole biblique. Jésus portait une barbe, c’est un Christ barbu qui était représenté sur les icônes.
Il ordonna que les vêtements soient coupés à l’occidentale et il interdit le port du caftan, long vêtement traditionnel aux larges manches.

Une des réformes ramenées d’Europe concernait le style : à la fin du XVIIe siècle, les aristocrates russes (boyards) portaient de longues barbes et des kaftans massifs. Ils se distinguaient tellement de la noblesse qu’il avait connue en Europe, que Pierre le Grand prend le taureau par les cornes pour transformer l’apparence de ses sujets. Le lendemain de son arrivée, il coupe publiquement la barbe de plusieurs représentants des plus grandes familles du pays en pleine assemblée.
Image Gravure populaire russe du XVIIIe siècle.

Toutefois la barbe bien rasée ne s’enracine pas au sein de la société. Qui plus est, le clergé refuse de donner sa bénédiction aux hommes rasés.
Le 5 septembre 1698, pour financer de grands travaux de modernisation de la Russie, le tsar Pierre crée de nouveaux impôts : les moulins, les bains, les ruches d’abeilles, les fours et l’impôt le plus bizarre sur les hommes portant la barbe.
En guise de quittance, un jeton de bronze spécial est introduit pour attester que l’heureux propriétaire d’une barbe a bien payé le doit de la porter et qui servit également de monnaie d'échange. L'inscription annonce : "La taxe a été perçue" ("Dengi vziaty"), et l'image représente une barbe. Parfois apparaît la devise : "La barbe est un fardeau inutile".

Les plus récalcitrants étaient les gens du peuple. Ils payent leur écot et demeurent persuadés qu'ainsi ils sont de "vrais mâles et de vrais chrétiens". Ils doivent s'acquitter par an d'une taxe proportionnelle à leur rang social :

  • 100 roubles pour les nobles et les hauts fonctionnaires
  •   60 roubles pour les courtisans et commerçants
  •   30 roubles pour laquais et cochers
  •   1/2 kopeck à l'entrée et à la sortie de chaque ville pour les paysans.

À partir de 1705, tous les Russes, exception faite des moines et des paysans, doivent se raser la barbe et la moustache. Le montant de l’impôt dépend désormais de la classe sociale, de 30 (pour les citadins) à 600 roubles (pour les fonctionnaires) par an. La mesure ne s’applique pas aux paysans, ces derniers devant pourtant payer 1 kopeck en entrant dans la ville en raison de leurs poils au menton. Ils étaient tenus de porter sur eux les jetons et de les présenter à chaque réquisition. Le jeton était à renouveler chaque année. Mais par la suite beaucoup de nobles et de commerçants trouvant la charge trop lourde, finissent par se raser.

L’impôt était de 60 roubles annuel, il donnait droit de porter une barbe (une vache valait 2 roubles). Une pièce en bronze avec une barbe gravée devait être cousue sur les vêtements pour prouver le paiement de la taxe. Mais beaucoup se séparèrent de leur chère barbe en raison de la lourde charge fiscale, tout en la conservant religieusement pour se faire enterrer avec elle. La taxe sur la barbe a été abolie en 1772 par Catherine la Grande.

Image
Des pièces dorées (à la place du bronze traditionnel) étaient souvent utilisées par les riches négociants qui ont désiré embellir leur preuve d'impôt payé et se distinguer des autres couches sociales.

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