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L'arche de Jackie
25 février 2020

Histoire de la rubanerie

J'ai découvert une entreprise familiale qui perpétue son art de génération en génération, depuis plus de 155 ans ! J'ai surtout découvert une corportation dont j'ignorerai le nom et je partage donc cette découverte avec toutes celles et tous ceux qui s'intéressent, de près ou de loin, à l'univers de la couture, des passementeries et autres ornements.
 
A Saint Just Saint Rambert à côté de St Etienne, l'entreprise Julien Faure reste à la pointe de la fabrication des rubans ! les rubaniers ont un métier magnifique et probablement inconnu d'une grande majorité de personnes malgré leur utilisation ! bien sûr cette entreprise fait partie des artisans d'exception et leurs rubans sont exécutés dans les règles ancestrales de l'art ! des machines qui ont traversé les siècles, des techniques et des ouvriers spécialisés d'exception !
quel bonheur de découvrir que cela existe encore de nos jours ! alors rendons leur hommage et faisons le savoir !

Histoire de la rubanerie

L'origine de la Rubanerie est trés ancienne. C'est au début du XVIème siècle, sinon dès le XIIe, comme le prétendent certaines chroniques, que la fabrication du ruban a été importée dans cette région montagneuse du Forez.

Les Maîtres "Ribandiers" ont conservé pendant bien logtemps à Izieux, près de Saint-Chamond, un métier à Rubans qui portait la date de 1515, et l'on peut affirmer avec preuves, qu'au XVIième siècle l'industrie rubanière avait déjà conquis à Saint-Etienne droit de cité. En 1605 on trouve trace de la création en l'église de Saint-Etienne d'une confrérie d'ouvriers du Ruban dont la constitution atteste l'importance prise par cette fabrication dans l'économie régionale.
Au XVIIIème siècle, des fabricants de Saint-Chamond y introduisirent des métiers suisses à plusieurs pièces dits à la "zurichoise" ou métiers à la barre.
Vers 1756, la Fabrique de Rubans de Saint-Chamond exportait à l'étranger et particulièrement en Autriche presque les 2/3 de ses produits, elle était à peu près seule à fabriquer les articles en broché et les rubans de mode. Pour les autres genres, elle était concurrencée par la Fabrique de Saint-Etienne.
Le Gouvernement royal encouragea l'établissement des métiers à la zurichoise en accordant en 1770 une prime de 70 frs annuellement pendant huit ans pour chaque nouveau métier introduit.
Vers le même temps, Saint-Didier-en-Velay était également un centre de fabrication du ruban.

Mais à partir de 1830 cette fabrication se concentra de plus en plus dans la région stéphanoise. Le métier à ruban fut supplanté à Saint-Chamond par le métier à lacets, et dès 1862, la fabrication des rubans y avait totalement disparu pour se fixer à Saint-Etienne où elle avait acquis déjà une trés grande importance.
Depuis, l'industrie rubanière a connu dans cette ville une florissante prospérité et a porté bien loin la réputation de Saint-Etienne, première ville du monde, pour la fabrication du ruban.

A la veille de la guerre, la Fabrique stéphanoise de rubans et de rubans-velours comprenait 250 maisons, quelques unes trés anciennes, occupant 30.000 employés, ouvriers et ouvrières, mais faisant vivre avec l'ensemble des industries annexes plus de 80.000 personnes des deux sexes, réparties dans les usines et magasins et les ateliers familiaux des arrondissements de Saint-Etienne, de Montbrison et d'Yssingeaux qui constituent la région stéphanoise.
L'opération la plus importante de la fabriction du ruban, le tissage, se fait, soit en usines qui appartiennent à un certain nombre de fabricants, 35 environ, possédant au total près de 2000 métiers, soit dans les ateliers de tissage à domicile ou ateliers familiaux appartenant à des façonniers communément désignés passementiers, et occupant ensemble près de 8000 métiers.
Il est intéressant de remarquer que la production de ces ateliers de famille représente à peu près 75% de la production totale de la Fabrique stéphanoise.
Cette extrême dispersion et la forme en quelque sorte atisanale qu'à conservée la fabrication du Ruban caractérisent cette industrie et donnent à sa production une souplesse qui convient admirablement à sa nature.

Le ruban est en effet souvent un produit de luxe, et presque toujours un article de mode dont la fabrication est en grande partie saisonnière et la demande sujette aux variations les plus capricieuses.
Les variétés de rubans sont aussi nombreuses que multiples les emplois qu'on peut en faire. Leur histoire est écrite dans les arts, la peinture et la sculpture depuis des siècles.
Les grands musées tels que Le Louvre nous montrent quelle place les XVIIe et XVIIIe siècles surent lui donner dans les toilettes féminines et même masculines. Plus près de nous l'extrême simplification de la mode au lendemain de la première guerre mondiale fit oublier quelques temps le charme du ruban, mais celui-ci eut bien vite sa revanche. A cet égard, 1937 fut presque une révolution; le ruban reparut alors comme une grande nouveauté.
Les reproductions des grands périodiques parisiens montraient le ruban partout.
Dans la mode, sous toutes les formes, petits ou grands noeuds et jusqu'aux chapeaux à brides de larges rubans souples firent sensation.

Dans la couture, on vit les applications dans le bas des robes, des drapés ou des noeuds aux corsages, des ceintures.
Depuis, tous ces emplois n'ont pas cessé d'être en vogue, on trouve aussi des rubans dans la lingerie moderne, dans la coiffure des jeunes femmes et les coiffures d'enfants.
De tous les charmants accessoires de la toilette féminine, le ruban est celui qui se prête le plus facilement à toutes les fantaisies et qui permet à chaque élégante d'y ajouter une note de goût personnel, un charme particulier.
Mais à coté des emplois qu'en font la mode et la couture, il en est d'autres auxquels le ruban convient parfaitement : dans la décoration des appartements, le ruban apporte là aussi une note personnelle du plus heureux effet, soit qu'il orne un coussin, relève ou borde un rideau ou que le ruban tubulaire de couleur vive, soit employé à soutenir des tableaux donnant ainsi une note claire sur des murs sombres.
Le ruban revêt les cadeaux qui se dissimulent sous les plis de la couleur des jours de fête : les confiseurs, les fleuristes, les parfumeurs connaissent bien tous les effets que l'on peut en tirer. Mais tous ces rubans unis ou façonnés, alertes et frivoles sont loin d'être les seuls qui répondent à la définition du ruban : celle-ci s'applique aussi bien à de nombreux articles utilitaires qui constituent une part importante de la production rubanière stéphanoise, ruban cache-couture, galons régences, marques et étiquettes tissées, ruban pour la décoration, ornements d'église, etc...
Le ruban est couramment employé dans la chapellerie, la confection, la chaussure. Il en est de même pour des usages industriels.
Rubaniers, passementiers...
Ce n'est pas le lieu d'étudier de manière approfondie l'organisation professionnelle de ces corporations. Il nous faut juste souligner leur ancienneté, et leur diversité. De trés nombreux documents anciens des statuts de ces métiers en témoignent.

Retenons qu'il y eut d'abord les crespiniers.

Le mot crespine désigne une frange tissée et ouvragée par le haut. Ce mot trés ancien servait à désigner des franges trés courtes à brins fins, trés rapprochés rt même touffus. Après les crépiniers apparaissent les laceurs de fil d'or, les dorelotiers ou frangers-dorelotiers, les sayetteurs, mais aussi parmi les professions voisines, les faiseurs de rubans d'or, les faiseurs de drap d'or, les fileresses de soie, les chasubliers, les coutepointiers, brodeurs...

A la suite des transformations successives, les ouvriers d'or et de soie, se divisent en deux branches bien distinctes: ceux qui tissent au métier et à la navette des étoffes en petite largeur qui prendront le nom de rubaniers (statuts en 1404) et ceux qui travaillent à la main, brodant les étoffes, les galons et principalement les boutons et qui prendront le nom de passementiers ou passementiers-boutonniers (statuts en 1559). Les statuts continuèrent à se modifier, ce qui fait que ces appelations de passementiers, de rubaniers, et toutes les autres ne recouvraient jamais exactement la même chose.

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Les Fabricants ("maîtres faisant fabriquer") - concentrés au centre-ville, à l'origine place du Peuple où avait été installée la première Condition des Soies - imposèrent leur prépondérance politique et déterminèrent l'évolution de l'architecture du centre-ville stéphanois. Les passementiers, soumis à leurs exigences, tentèrent d'imposer un Tarif, ce qui en fit les ouvriers parmi les mieux payés. La crise de 1850-1871 aboutit à une concentration industrielle d'où émergèrent notamment les maisons Colcombet et Giron. Le travail à domicile ne disparut pas pour autant. On comptait alors dans la sphère d'influence de la Fabrique jusqu'à 70.000 ouvriers et artisans. Confrontés à une situation économique en dent de scie et à l'électrification des métiers, les passementiers s'organisèrent bientôt en syndicats professionnels, chrétiens ou révolutionnaires.

La rubanerie, figée dans son corporatisme, se chercha longtemps une place dans le XXe siècle. Dans l'entre-deux-guerres, les nouvelles générations abandonnèrent l'atelier pour l'usine de tissage ; leur statut risquait de les exclure des nouveaux droits sociaux réservés aux salariés. Le système de la Fabrique déclinait.
Après la seconde guerre mondiale, la rubanerie stéphanoise, plus ouverte et appuyée par l'Etat, s'orienta vers la fabrication d'étoffes, d'articles de mode bon marché ou de mercerie, ... ce qui n'enraya pas un déclin symbolisé par une main d'oeuvre vieillissante.
Si "le ruban" traditionnel issu de la Fabrique a bien disparu, tout comme les emplois qui y étaient associés, la production en usine se poursuit par branches spécialisées : mode, confection, décoration, étiquettes, mercerie, sangles, écharpes, rubans techniques et tissus.

La précision du geste
La préparation du fil (moulinage, teinture) est faite chez des partenaires locaux ; la conception, l’ourdissage, le tissage et la finition sont réalisés dans leurs ateliers.
Entre modernité et tradition, Julien Faure met à profit une expérience transmise de générations en générations. Chaque fil compte, chaque détail a son importance : cette quête d’excellence s’appuie sur la précision des gestes d'un personnel hautement qualifié.
Pour parvenir à ce résultat, les métiers Jacquard utilisés sont âgés de plus de 150 ans et entièrement restaurés, que des métiers de notre conception et fabrication reproduisant le tissage de ces anciens métiers.

Musée d'Art et d'Industrie de la ville de Saint-Etienne - Julien Faure créateur de Ruban depuis 1864

Les rubans Julien Faure

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