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L'arche de Jackie
15 janvier 2021

Vendredi 15 janvier - la France s’organise administrativement

janvier

 

Nous fêtons les Rémi, Remy, Rachel ! 

Saint Rémi, évêque de Reims, mort en 530. Il est également fêté le 1er octobre au propre du diocèse de Reims. Il était un des conseillers du Roi Clovis le plus écouté et joua un grand rôle dans la conversion du peuple des Francs au Christ. Rémi et Rémy ont pour origine latine "remigius" qui est dérivé de "remex" qui signifie "rameur".

Le prénom Rachel vient de l'hébreu "ra'hel" qui signifie "brebis.

 "A la saint Maur, ne t’étonne pas si le vent souffle fort"

Il ne faut compter que sur soi-même. Et encore, pas beaucoup. Tristan Bernard

Cela s’est passé un 15 janvier  :

15 janvier 1790 : La France est divisée en 83 départements

Le 15 janvier 1790, l'Assemblée constituante établit la carte des départements et fixe leur nombre à 83. Les limites et le chef-lieu de ces nouvelles circonscriptions coïncident le plus souvent avec les anciens pays gaulois et les comtés carolingiens d'où leur succès immédiat.
Aujourd'hui, il est devenu de bon ton de revendiquer la suppression de ces départements, jugés trop petits bien qu'analogues en taille aux cantons suisses et aux shires anglais...

Confusion administrative
Les députés veulent mettre fin à la confusion administrative héritée d'un millénaire d'Histoire. Ils envisagent d'abord de créer des circonscriptions géométriques, à l'image des États américains.
Le sage Mirabeau s'y oppose avec véhémence : «Je demande une division qui ne paraisse pas, en quelque sorte, une trop grande nouveauté; qui, si j'ose le dire, permette de composer avec les préjugés et même avec les erreurs, qui soit également désirée par toutes les provinces et fondée sur des rapports déjà connus.»

Les nouvelles divisions sont baptisées «départements», d'un vieux mot français qui appartient au vocabulaire administratif depuis le roi François 1er. Leurs limites respectent les anciennes provinces. C'est ainsi que la Bretagne et la Normandie sont divisées en cinq départements chacune. Leur taille est telle que chaque citoyen puisse accéder à son chef-lieu en une journée de cheval au maximum (cette image traduit pour nos ancêtres le principe de proximité comme nous dirions aujourd'hui, à une époque où tout va plus vite, que l'on doit pouvoir se rendre au chef-lieu et en revenir en une demi-journée de voiture).

Sans le savoir, les députés recréent de la sorte les anciens pays... de la Gaule d'avant les Romains. De nombreux chefs-lieux rappellent en effet les tribus gauloises locales. Amiens évoque les Ambiens, Beauvais les Bellovaques, Cahors les Cadurques, Nantes les Namnètes, Paris les Parisii, Poitiers les Pictones, Reims les Rèmes, Soissons les Suessiones,Tarbes les Tarbelles, Vannes les Vénètes...
Ainsi le département est-il la circonscription la mieux enracinée dans l'Histoire de France, en concurrence avec la commune, héritière des anciennes paroisses.

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 carte de France en 1791 avec ses 83 départements

Né sous la Révolution, le département est la circonscription la mieux enracinée dans l'Histoire de France, en concurrence avec la commune, héritière des anciennes paroisses. Il plonge ses racines jusque dans l'ancienne Gaule comme l'attestent les noms de nombreux chefs-lieux, empruntés à des peuples gaulois.

Après deux siècles d'existence officielle, il demeure envers et contre tout la principale circonscription de référence pour tout ce qui concerne l'ordre public et la cohésion sociale et territoriale.

Lorsque le gouvernement institue une nouvelle aide - par exemple l'assistance aux personnes dépendantes -, c'est aux conseils généraux des départements qu'il délègue leur gestion. Lorsque le gouvernement lance un énième « plan banlieue », c'est sur les préfets qu'il s'appuie pour leur mise en oeuvre et il se verrait mal demander à la Région Île-de-France de se pencher sur les problèmes spécifiques de la Seine-Saint-Denis ou du Val-de-Marne comme sur ceux, très différents, des Hauts-de-Seine.

Le département serait-il devenu trop petit pour assumer ces tâches ? Les énarques, les hommes politiques et beaucoup de concitoyens avancent les économies d'échelles qui pourraient, en théorie, advenir du remplacement de 95 administrations départementales par 22 ou 13  administrations régionales.

C'est faire fi de la nécessité d'avoir des administrations de proximité : on ne peut pas, par exemple, gérer les routes des Hautes-Alpes à partir de la capitale régionale, Aix-Marseille, sans disposer d'un relais au chef-lieu du département... Si l'on remplaçait les directions départementales par des directions régionales, il faudrait inéluctablement créer des sous-directions plus proches du terrain, ce qui annulerait l'économie escomptée de la suppression des départements !

À ceux qui font valoir les exemples étrangers et notamment les Länder, je suggère de considérer deux pays dont l'expérience démocratique n'est pas moindre que l'Allemagne : le Royaume-Uni et la Suisse.

Le territoire de Sa Majesté est découpé en plus de 65 comtés (ou shires) qui remontent à Guillaume le Conquérant. Ces circonscriptions de référence ont une population comparable à celle de nos départements et une superficie deux fois moindre. Que je sache, les Britanniques ne se plaignent pas de leur petite taille... La Suisse, quant à elle, a 26 cantons ou demi-cantons qui s'enracinent dans la nuit des temps, avec des compétences très étendues, une population moyenne deux fois inférieure à celle de nos départements et une superficie cinq fois inférieure ! Serait-elle pour autant mal administrée ?

Le département, un échelon sentimental et vital
Au fond d'eux-mêmes, les Français restent très attachés à cette circonscription héritée de la Révolution. Elle demeure la principale circonscription de référence (administrations de proximité, plaques minéralogiques, statistiques...). Grâce à elle se maintient tant bien que mal le vieux maillage urbain et rural face à la croissance débridée de quelques métropoles régionales.

« Les citoyens ont besoin de se raccrocher à une échelle de territoire où ils peuvent avoir l'impression de contrôler les organes de décision. Une échelle de solidarité. D'une certaine façon, cela explique la réussite administrative et psychologique des départements, qui bénéficient d'un attachement de leurs habitants d'autant plus grand à l'heure de la mondialisation », note Michel Collardelle, directeur du musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée (Mucem), spécialiste des patrimoines culturels locaux.

« Et puis regardez ce qui se passe en Seine-Saint-Denis, où les jeunes ne disent même plus qu'ils habitent le 93 mais le neuf-trois. C'est un phénomène extraordinaire. Ne se sentant pas reconnus par la société, ils se sont inventé une identité à partir de leur département pour exister en tant qu'individus », insiste-t-il (« Des départements protestent contre la réforme des plaques d'immatriculation », La Croix, 28 janvier 2008, page 5).

 

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Commentaires
J
et nous ne sommes peut-être pas au bout de nos surprises avec les "bonnes idées" de certains !! bises
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M
Que d'évolution depuis 1791 et même depuis Guillaume le Conquérant
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