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L'arche de Jackie
31 janvier 2021

Lundi 1er février - un appel d’insurrection à la bonté 🕊

fevrier

 

Nous fêtons les Félicité, Perpétue, Ella !

🖋 Le dicton du jour : "Février neigeux, été avantageux"

📕 La citation du jour : "Pourquoi prendre la vie au sérieux ? Nous n'en sortirons pas vivant !" Alphonse Allais

 cela s'est passé un 1er février : je l’ai déjà évoqué pour lui rendre hommage, mais comment ne pas citer cet évènement qui a troublé tant de personnes à l'époque et qui, malheureusement, est toujours d'actualité ! tout comme Coluche, plus tard, l'Abbé Pierre n'aurait jamais voulu pensé que son action de solidarité aurait encore et toujours un impact au XXIème siècle !

ne jamais oublier pour essayer, un jour..., de ne plus avoir à y penser ! un rêve... je veux croire en ce rêve là et si il n'y en a plus qu'un seul à avoir, que ce soit celui-là !

1er février 1954 : Appel de l'abbé Pierre

Une série de drames pousse l’abbé Pierre à se faire entendre auprès des politiques. Le 1er février 1954, il lance son célèbre Appel, sur les ondes de Radio Luxembourg, créant ce qu'on appellera "l'insurrection de la bonté".

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Le 1er février 1954, lors d'un hiver désastreux qui a occasionné de grandes souffrances parmi les sans-abri de France, l'abbé Pierre lance un appel pathétique sur de Radio Luxembourg et dans les journaux :

"Mes amis, au secours... Une femme vient de mourir gelée, cette nuit à trois heures, sur le trottoir du boulevard Sébastopol, serrant sur elle le papier par lequel, avant hier, on l'avait expulsée...

Chaque nuit, ils sont plus de deux mille recroquevillés sous le gel, sans toit, sans pain, plus d'un presque nu. Devant tant d'horreur, les cités d'urgence, ce n'est même plus assez urgent !

Écoutez-moi : en trois heures, deux premiers centres de dépannage viennent de se créer : l'un sous la tente au pied du Panthéon, rue de la Montagne Sainte Geneviève ; l'autre à Courbevoie. Ils regorgent déjà, il faut en ouvrir partout. Il faut que ce soir même, dans toutes les villes de France, dans chaque quartier de Paris, des pancartes s'accrochent sous une lumière dans la nuit, à la porte de lieux où il y ait couvertures, paille, soupe, et où l'on lise sous ce titre « centre fraternel de dépannage », ces simples mots : « Toi qui souffres, qui que tu sois, entre, dors, mange, reprends espoir, ici on t'aime »

La météo annonce un mois de gelées terribles. Tant que dure l'hiver, que ces centres subsistent, devant leurs frères mourant de misère, une seule opinion doit exister entre hommes : la volonté de rendre impossible que cela dure. Je vous prie, aimons-nous assez tout de suite pour faire cela. Que tant de douleur nous ait rendu cette chose merveilleuse : l'âme commune de la France. Merci ! Chacun de nous peut venir en aide aux « sans abri ». Il nous faut pour ce soir, et au plus tard pour demain : cinq mille couvertures, trois cents grandes tentes américaines, deux cents poêles catalytiques.

Déposez-les vite à l'hôtel Rochester, 92, rue de la Boétie. Rendez-vous des volontaires et des camions pour le ramassage, ce soir à 23 heures, devant la tente de la montagne Sainte Geneviève. Grâce à vous, aucun homme, aucun gosse ne couchera ce soir sur l'asphalte ou sur les quais de Paris.

Merci !

Une série de drames pousse l’abbé Pierre à se faire entendre auprès des politiques 

Nuit du 3 au 4 janvier : Conformément à sa promesse, Léo Hamon présente à l’Assemblée l’amendement proposé par l’abbé Pierre. Il s’agit de prélever un milliard, sur les 90 prévus pour la reconstruction, afin d’édifier des cités de première nécessité. Hélas, après 72 heures de débat, le projet est rejeté. Cette même nuit, à quelques kilomètres de l’Assemblée, un bébé de trois mois meurt de froid dans le car qui abrite sa famille au milieu d’un campement de fortune.

7 janvierDéterminé à frapper l’opinion, l’abbé Pierre écrit à Maurice Lemaire, le ministre de la Reconstruction et du Logement. Une lettre ouverte que Le Figaro publie le matin du 5.
"Monsieur le Ministre, le petit bébé de la cité des Coquelicots, à Neuilly-Plaisance, mort de froid dans la nuit du 3 au 4 janvier, pendant le discours où vous refusiez les “cités d’urgence”, c’est à 14 heures, jeudi 7 janvier, qu’on va l’enterrer. Pensez à lui. Ce serait bien si vous veniez parmi nous à cette heure-là. On n’est pas des gens méchants..."
12 janvierUn peu avant les obsèques du petit Marc, on annonce à l’abbé Pierre que le ministre a décidé d’assister à l’enterrement. À l’heure dite, Maurice Lemaire suit le cortège funèbre qui traverse le camp des Coquelicots avant de gagner le cimetière. Bouleversé par une misère qu’il n’avait pas imaginée, il accepte de suivre l’Abbé à Pontault-Combault, où les compagnons d’Emmaüs ont déjà construit une trentaine de pavillons avec l’argent des dons. Le ministre promet alors à l’abbé Pierre l’édification de cités d’urgence.
 
Nuit du 30 janvierL’hiver a redoublé de violence. Tous les abris, tous les hospices sont pleins, même les commissariats accueillent les sans-abri la nuit, mais il reste des centaines d’hommes et de femmes qui dorment dans la rue. L’Abbé et ses compagnons reprennent leurs tournées dans Paris pour distribuer couvertures et vivres aux “couche-dehors”. Faute de mieux, on a dressé rue de la Montagne-Sainte-Geneviève une grande tente militaire prêtée par un marchand de surplus américains. On y a disposé un peu de paille sur le sol. En moins d’une heure, une soixantaine de sans-abri y ont déjà trouvé refuge. L’Abbé a dormi parmi eux.
 
1er février : Dans la nuit du 30 janvier, une femme a été retrouvée morte, boulevard de Sébastopol. On venait de l’expulser. Au matin, un journaliste suggère à l’Abbé de lancer un appel à la solidarité à la radio. L’abbé Pierre griffonne quelques mots improvisés — « Mes amis, au secours... » — qui seront diffusés au Journal parlé de la RTF et que l’Abbé Pierre lira lui-même sur Radio-Luxembourg.

Les Français se mobilisent.

C'est le début d'un immense mouvement charitable, l'« insurrection de la bonté ». Il va conduire le gouvernement à intensifier ses efforts pour la construction de nouveaux logements.

De son vrai nom Henri Grouès, l'abbé Pierre (1912-2007) entre dans la Résistance et devient député à la Libération.

En 1949, il crée près de Paris "la communauté des Compagnons d'Emmaüs" : les déshérités qu'elle accueille ne se contentent pas de la charité publique mais se prennent en charge, construisant de leurs mains des maisons, se faisant chiffonniers et retrouvant leur dignité à travers la solidarité et le travail.

À trois siècles de distance, l'abbé Pierre est comme Saint Vincent de Paul une lumière dans un monde ténébreux, en manque de repères spirituels. Comme « Monsieur Vincent », il a servi les humbles et partagé leurs souffrances, côtoyé les puissants... et su mobiliser les médias pour ses bonnes oeuvres.

 

et un film magnifique à voir et à revoir !

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