Vendredi 4 juin - Rodin le génie de l’Alma
Nous fêtons les Clotilde, Marthe !
Sainte Clotilde, épouse de Clovis, roi des Francs, qu'elle convertit au christianisme, morte en 545.
Sainte Marthe, disciple du Christ et soeur de Lazare. Elle nous est connue par l'évangile avec la parabole de Marthe et Marie : "Comme ils étaient en route, il entra dans un village et une femme du nom de Marthe le reçut dans sa maison. Elle avait une soeur nommée Marie qui, s'étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole. Marthe s'affairait à un service compliqué. Elle survint et dit : "Seigneur, cela ne te fait rien que ma soeur m'ait laissée seule à faire le service ? Dis-lui donc de m'aider." Le Seigneur lui répondit : "Marthe, Marthe, tu t'inquiètes et t'agites pour bien des choses. Une seule est nécessaire. C'est bien Marie qui a choisi la meilleure part ; elle ne lui sera pas enlevée. "Luc 10, 38 - 42.
🖋 Le dicton du jour : "À la Sainte Clotilde, de fleur en buisson, abeille butine à foison"
📕 La citation du jour : "Dans votre ascension professionnelle, soyez toujours très gentil pour ceux que vous dépassez en montant. Vous les retrouverez au même endroit en redescendant." Woody Allen
Cela s’est passé un 4 juin :
4 juin 1900 : Exposition des oeuvres de Rodin
Le 4 juin 1900 sont exposées les oeuvres d'Auguste Rodin. Vilipendé quelques années plus tôt à propos de la statue de Balzac qui figure aujourd'hui sur le boulevard Raspail (à Paris), le sculpteur est enfin honoré comme il le mérite. Mais son réalisme continue de faire peur. À preuve la polémique sur la statue de Victor Hugo, que certains le soupçonnent d'avoir moulé sur nature.
Pavillon de l’Alma
En 1900, Rodin a 60 ans. À ses frais il organise une rétrospective dite « de l'Alma » de son œuvre dans un pavillon sur la place de l'Alma en marge de l'Exposition universelle de Paris, ce qui lui vaut une consécration internationale. Il est nommé chevalier de l'ordre de Léopold de Belgique. Cette même année, il fait la connaissance de Hélène von Beneckendorff und Hindenburg, nièce du futur maréchal et président du Reich, Paul von Hindenburg, qui épousera, en 1904, Alfred von Nostitz. Rodin se rend en Italie avec elle, reprenant ainsi contact avec les chefs-d'œuvre sculptés de Pise, Lucques, Florence et Rome. Le portrait d'Hélène von Beneckendorff qu'il exécute en marbre sera envoyé à Berlin et à Vienne, où il sera admiré et loué par les artistes du mouvement de la Sécession.
À la clôture de l'exposition, en 1901, le pavillon est démonté et transféré dans sa propriété de Meudon (la villa des Brillants) et devient son atelier. En 1902, le jeune poète autrichien Rainer Maria Rilke le rencontre, écrit un essai "Sur Rodin" et devient son secrétaire, de 1905 à 1906. En 1903, il est fait commandeur de la Légion d'honneur. En 1904, Rodin devient l'amant de la peintre et femme de lettres britannique, Gwendolen Mary John (sœur du peintre Auguste John), qui lui servira de modèle pour la pour la "Muse Whistler" et "Iris", puis il rencontre la duchesse de Choiseul (née Claire Coudert, issue d'une très riche famille américaine), dont il devient l'amant jusqu'en 1912. Claire de Choiseul le mettra en contact avec de nombreux Américains fortunés et aura une certaine influence sur lui.
Dans son atelier, il reçoit les visites de nombreux artistes et célébrités (le roi d'Angleterre Edouard VII lui rendra visite le 6 mars 1908).
Rodin s'installe en 1908 à l’hôtel Biron que Rilke lui a fait découvrir, où il rencontre Vaslav Nijinsky et Henri Matisse, entre autres. Rodin voyage en Espagne avec Rilke et le peintre basque Ignacio Zuloaga, son ami.
En 1911, l'État lui commande un buste de Pierre Puvis de Chavannes pour le Panthéon de Paris et l'Angleterre acquiert Les Bourgeois de Calais, pour les jardins du palais de Westminster de Londres (Parlement du Royaume-Uni). L'homme qui marche est installé au palais Farnèse (ambassade de France à Rome). Cette même année, la presse française annonce son départ forcé de l'hôtel Byron pour habiter au Palais-Royal. La salle Rodin du Metropolitan Museum de New York est inaugurée en 1912. Cette même année a lieu une exposition Rodin à Tokyo.
En 1914, il voyage à nouveau en Angleterre avec Rose Beuret. En 1915, il commence le buste du pape Benoît XV, lors d'un voyage à Rome, au cours duquel il croise Albert Besnard (qui doit également honorer la commande d'un portrait du pape), mais en désaccord avec le souverain pontife sur les temps de pose, Rodin part sans achever l'œuvre. Il publie "Les Cathédrales de France", ouvrage reproduisant 100 dessins en fac-similé. Sa santé se dégrade. La sculptrice Jeanne Bardey devient une intime.
Il est victime d'une nouvelle attaque fin mars 1916, suivie d'une congestion cérébrale en juillet. Il fait en septembre trois donations successives de son hôtel particulier, de son atelier et de ses collections d'art à l'État, dans la perspective de la création d'un musée Rodin. La Chambre des députés et le Sénat votent l'établissement du musée Rodin à l'hôtel Biron, aboutissement de la démarche de Judith Cladel, future biographe du sculpteur. Il reçoit une commande pour un monument à la mémoire des combattants de Verdun.
« Et c'est la fin dérisoire et solitaire des deux vieillards dans la maison mal chauffée » (en pleine guerre de 1914-1918, il n'y a plus de charbon) que représente la photographie d'A. de Combettes, publiée dans L'Illustration, montrant à cette époque un Rodin, debout et massif, dans le parc de la villa, tenant la main de sa vieille compagne au regard perdu.
Le 29 janvier 1917, âgé de 77 ans, alors que les facultés mentales du sculpteur sont altérées, et « poussé par Loïe Fuller », il épouse Rose Beuret à Meudon, après cinquante-trois ans de vie commune. Elle est très affaiblie et meurt d'une pneumonie le 14 février 1917, à 73 ans, suivie le 17 novembre par Rodin, qui est inhumé à ses côtés à Meudon, le 24 novembre. Leur sépulture est surplombée par Le Penseur.
Et comment ne pas évoquer Camille Claudel