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L'arche de Jackie
17 juin 2021

Jeudi 17 juin - La Liberté arrive à New-York 🗽

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Nous fêtons les Hervé, Hervine, Herwan, Herveline !

Saint Hervé, un Abbé mort en 568. Avec Saint Yves, Saint Hervé est un des saints les plus populaires en Bretagne. D'après la tradition, il serait né aveugle et durant sa vie d'ermite un loup lui aurait servi de guide. Une autre histoire à son propos explique également qu'il soit souvent représenté en compagnie d'un loup domestiqué : on dit qu'alors qu'il était en train de labourer, un loup tua son âne. Saint Hervé aurait sermonné le loup et obtenu de lui qu'il s'attelle à la charrue à la place de l'âne. Considéré comme un saint guérisseur, on l'invoque pour soigner les maladies des yeux mais aussi les maladies qui affectent les animaux et en particulier les chevaux. Le prénom Hervé vient du celte et signifie "fort et ardent".

🖋 Le dicton du jour : "Temps de Saint Hervé n'est pas toujours mauvais"

📕 La citation du jour : "Soyons reconnaissants aux personnes qui nous donnent du bonheur ; elles sont les charmants jardiniers par qui nos âmes sont fleuries." Marcel Proust

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Cela s’est passé un 17 juin : 

 17 juin 1885 - La Statue de la Liberté arrive à New-York
Le navire français Isère, parti du port de Rouen deux mois plus tôt, arrive à New-York, avec à son bord la statue appelée "la Liberté éclairant le monde". Symbole de l'amitié entre la France et les Etats-Unis depuis l'indépendance américaine, cette statue de bronze de 46 mètres de haut est l'oeuvre du sculpteur Frédéric Auguste Bartholdi, son armature de fer a été conçu par Gustave Eiffel. L'ouvrage est stocké dans 210 caisses. Le socle, à la charge des Américains, n'étant pas achevé, la statue ne sera inaugurée qu'en octobre 1886.

L’histoire de la statue de la Liberté commence en août 1834, à Colmar, en Alsace. En effet, c’est à cette date que naquit Frédéric Auguste Bartholdi. Agé de deux ans à la mort de son père, le jeune Auguste et son frère aîné furent élevés par leur mère, Augusta Charlotte. Cette dernière décida alors de quitter Colmar peu de temps après la mort de son époux afin de se rendre à Paris.

Après avoir étudié au lycée Louis le Grand à Paris, Auguste décida d’étudier l’architecture en rentrant à l’Ecole nationale supérieure des beaux arts en 1852. Le jeune Bartholdi y fréquenta ainsi les cours d’Ary Scheffer, un célèbre peintre français d’origine hollandaise. Ce dernier, proche de la famille royale, fut ainsi mis sur la sellette en 1852, suite à l’instauration de la II° République et l’avènement au pouvoir de Louis Napoléon Bonaparte, neveu (et petit fils.) de l’Empereur Napoléon Ier.

Bartholdi, âgé de 18 ans, décida de participer à un concours destiné à la création d’un phare. Cependant, bien que ne remportant pas l’épreuve, le jeune Auguste se vit commander une statue du général Jean Rapp, héros napoléonien de Colmar. Montrant ses ébauches à son ami Jean Léon Gérôme, peintre et sculpteur français, les deux jeunes hommes firent sensation lors de l’Exposition Universelle de Paris en 1855 : Bartholdi avec sa statue du général Rapp, Gérôme avec sa peinture Le siècle d’auguste et la naissance de Jésus Christ. Afin de célébrer ce succès, les deux vainqueurs décidèrent de faire un voyage en Egypte. Le jeune Bartholdi fut très impressionné par l’art monumental légué par l’ancienne civilisation égyptienne.
De retour à Paris, Auguste assista à l’inauguration de la statue du général Rapp à Colmar.

Mais le jeune homme ne resta pas longtemps dans sa ville natale, devant partir précipitamment pour Bordeaux afin de participer à un concours pour le projet d’une fontaine. Bartholdi, recevant le premier prix à Bordeaux, reçut alors la visite des édiles de Colmar. Ces derniers lui confièrent alors la tâche de construire une statue d’Armand Bruat, un amiral français né à Colmar, commandant en chef de la flotte française pendant la guerre de Crimée.
En 1864, Bartholdi fut félicité par Napoléon III pour avoir érigé cette statue, recevant la Légion d’Honneur.

La réputation du jeune sculpteur lui valut de nombreuses commandes. Ainsi, Bartholdi reçut la visite d’Edouard de Laboulaye, juriste et homme politique français combattant la politique autoritaire du Second Empire et attentif à la vie politique américaine et admirateur de la constitution de ce pays (il commanda alors un buste le représentant à Bartholdi).

Laboulaye, se déclarant en faveur de l’union lors de la guerre de Sécession, apprit avec soulagement la victoire du Nord en avril 1865. Cependant, les festivités furent écourtées en raison de l’assassinat du président Abraham Lincoln au cours du même mois.
En 1866, alors que Bartholdi venait d’achever le buste de Laboulaye, ce dernier confia au jeune sculpteur la tâche d’élaborer un monument marquant l’amitié entre la France et les Etats Unis.

Bartholdi décida alors de se mettre au travail, se préparant pour l’Exposition Universelle de 1867, grande fête du Second Empire.
Au cours de l’évènement, Bartholdi rencontra alors Ismaïl Pacha, Khédive d’Egypte. Ce dernier décida alors de confier au sculpteur l’érection d’un monument sur l’estuaire du canal de Suez, dont l’inauguration était prévue en fin d’année 1869 mais en novembre 1869, à l’inauguration du canal de Suez, Bartholdi apprit alors avec désarroi que le trésor du Khédive étant à sec, son projet de statue sur l’estuaire ne resterait qu’à l’état de projet.

Cependant, l’Histoire prit un nouveau tournant, suite à la catastrophique guerre de 1870, opposant la France à la Prusse. Bartholdi, s’enrôlant dans la garde nationale, se retrouva alors sous les ordres de Giuseppe Garibaldi. En septembre 1870, les Français apprirent avec stupeur les nouvelles du front : le 2 septembre, l’armée française, retranchée à Sedan, décida de rendre les armes. Napoléon III, quant à lui, se retrouva contraint de se rendre aux Prussiens, alors qu’il était à la tête d’une armée de 80 000 hommes.

Le 4 septembre, les Parisiens décidèrent d’abolir le Second Empire et proclamèrent la III° République. La capitale, après un siège de cinq mois, se retrouva finalement contrainte d’ouvrir ses portes aux vainqueurs. Finalement, Français et Prussiens signèrent le traité de Francfort en mai 1871.

La France, sortant isolée diplomatiquement suite à cet échec, se devait donc de resserrer ses liens avec les Etats Unis.

Laboulaye, plus décidé que jamais à faire don à la jeune Amérique d’un monument marquant l’amitié entre la France et les Etats Unis, décida d’envoyer Bartholdi sur le nouveau continent afin qu’il choisisse l’emplacement du futur édifice. En juin 1871, Auguste quitta une France ravagée et débarqua peu de temps après à New York. Rencontrant le président américain Ulysses Grant, Bartholdi s’engagea dans une traversée des Etats Unis, visitant les chutes du Niagara, le grand canyon, les forêts des Redwoods, etc. C’est ainsi qu’Auguste en profita plaider la cause de son grand projet, la statue de la Liberté.

Mettant de côté son projet de statue pour les Etats Unis, Bartholdi se concentra sur un nouveau projet, le Lion de Belfort : l’œuvre symbolise la résistance héroïque menée par le colonel Denfert-Rochereau au cours du siège de Belfort.

La vie reprenant la normale en France, Adolphe Thiers, président de la République, demanda à Bartholdi de reprendre ses travaux sur la statue de la Liberté (février 1873.). Par la suite, au cours de l’été 1874, Bartholdi présenta un plâtre à ses concitoyens.
La III° République étant officiellement proclamée en janvier 1875, Laboulaye et Bartholdi participèrent à la création de l’Union franco-américaine, en novembre de la même année.

Recevant un conséquent financement, Bartholdi décida alors de s’installer au 25, Rue de Chazelles, afin de travailler à l’élaboration de sa statue. Il reçut alors l’aide d’Eugène Viollet le Duc, à qui fut confiée la tâche de choisir les cuivres devant être employés à la construction. Les fonds continuant à entrer, le projet prenait forme mois après mois.  Cependant, Auguste dut bientôt se rendre à l’évidence : la statue ne serait pas prête pour le centenaire des Etats Unis, en juillet 1876. Il décida donc de réaliser la partie la plus importante : la torche de la statue de la Liberté. Manquant de peu les festivités, le flambeau arriva aux Etats Unis en septembre 1876.

Début 1877, Bartholdi rentra en France, continuant l’élaboration de sa statue.

Lors de l’Exposition Universelle de Paris en 1878, Auguste présenta la tête de son œuvre, mais des problèmes financiers le contraignirent à mettre fin aux travaux peu de temps après.  Bartholdi décida alors d’organiser une loterie afin de réunir les fonds nécessaires à la poursuite des travaux.

Parvenant à empocher une somme conséquente, les travaux reprirent dès le printemps 1880. Viollet le Duc étant décédé quelques mois auparavant, Bartholdi apprit que Gustave Eiffel acceptait de reprendre la place du défunt. L’architecte décida ainsi de faire reposer la statue sur un pylône (quatre pieux en acier reliés entre eux pour former une tour.), afin que ce dernier reste indépendant de la couverture de cuivre.

Mais en mars 1883, le congrès américain refusa de financer le piédestal de la statue. A New York, alors qu’étaient inaugurés le pont de Brooklyn et le Metropolitan Opera, l’on ne se souciait plus guère de la statue de la liberté.

C’est alors que Joseph Pulitzer, fondateur du journal le New York World, décida de s’attaquer aux classes aisées qui refusaient de récolter les fonds afin d’élaborer la statue. Finalement, la campagne de Pulitzer porta ses fruits, car de nombreux donneurs privés issus des classes moyennes acceptèrent de participer financièrement à l’élaboration de la statue.

Pendant ce temps là, Bartholdi continuait son ouvrage, qui fut finalement achevé en juillet 1884. En août 1884, les fonds nécessaires à l’élaboration du socle de la statue furent finalement rassemblés. Sous une pluie battante, la première pierre du piédestal fut posée en  août 1884.

En France, voyant que les travaux du socle étaient en cours, il fut donc décidé d’entreprendre les travaux de démontage de la statue dès janvier 1885.

Le transport vers New-York 

En mai 1885  chaque section, chaque pièce, chaque rivet fut numéroté, empaqueté et prêt à être remonté avec la même méticulosité. De la gare Saint Lazare, la statue fut envoyée en train jusqu’à Rouen, puis elle descendit la Seine afin de s’embarquer au Havre où on chargea le tout à bord de l'Isère, d'une frégate française dont le commandement était assuré par le comte de Saune.

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L'Isère est une frégate, c'est un bâtiment de transport militaire dirigé par 5 officiers et 60 marins, fonctionnant à la fois à la voile et à la vapeur. Avec sa chaudière de 550cv, elle pouvait atteindre la vitesse de 8 nœuds par temps calme.

A son bord prirent place Frédéric Bartholdi, accompagné de son épouse, et des messieurs Gadget et Gauthier. L'Isère leva l'ancre le 21 mai 1885 pour son voyage à travers l'Atlantique, avec le soutien du croiseur amiral "Le Flore", le vaisseau de commandement de la division navale Atlantique Nord. Entre les 27 et 29 mai elle rencontra une forte houle et dû rejoindre Horta, aux Açores, pour se mettre à l'abri.

Le 5 juin l'Isère reprit sa route en direction du port de Sundy Hook puis elle s'arrêta à Gravesend près du pont de Varrazano. Elle parvient finalement à New-York le 17 juin 1886, où une grande foule l'acclama.

L'arrivée dans le port fut marquante car de plus en plus de navires s'étaient joints au convoi, à son approche. Finalement c'est un ensemble de 90 bateaux, toutes tailles confondues, qui entrèrent au port de New-York sous une salve d'artillerie destinée à souhaiter une bonne arrivée à l'Isère. Le débarquement de la statue se déroula avec beaucoup d’enthousiasme de la part des Américains en présence du Contre-Amiral Lacombe, commandant le "Flore". Une fois la statue déchargée, l'Isère rejoignit son port d'attache, Brest, le 3 juillet 1885.

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Débarquant à New York en juin, les travaux de reconstruction de la statue ne commencèrent toutefois qu’au printemps 1886, lorsque la dernière pierre du piédestal fut mise en place.

Le 28 octobre 1886, la statue de la Liberté, qui avait couté en tout la bagatelle de 2 250 000 francs, fut inaugurée en présence du président Grover Cleveland, devant plusieurs milliers de spectateurs.

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