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L'arche de Jackie
10 juillet 2021

Samedi 10 juillet - le fameux "Coup de Jarnac"

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Nous fêtons les  Ulric, Ulrich, Numa !

Saint Ulric, bénédictin fondateur de deux monastères : en Suisse à Rüggisberg et à Zell, dans la Forêt Noire. 

Le prénom Numa est un prénom d'origine latine, indissociable de la fondation de Rome. En effet, le deuxième roi légendaire de Rome, qui régna de 715 à 672 avant J.-C, s'appelait Numa Pompilius. Il est à l'origine de l'organisation religieuse de la cité ainsi que l'établissement du calendrier liturgique. Il est l'un des principaux fondateurs de la ville de Rome, et il recevait dans une grotte les conseils de la nymphe Égérie.

En France, c'est en Provence qu'il a continué d'être attribué, comme en témoigne le roman d'Alphonse Daudet, "Numa Roumestan" , publié en 1881. Numa est devenu un prénom provençal que l'on retrouve aussi en Suisse : un des présidents de la confédération Numa Droz portait ce prénom que l'on retrouve dans beaucoup de grandes familles aristocratiques Suisses et Françaises.


🖋 Le dicton du jour : "Pluie du dix juillet, mouille sept fois, du moissonneur le bonnet"

📕 La citation du jour : "Le difficile n’est pas d’être avec ses amis quand ils ont raison, mais quand ils ont tort." André Malraux

Cela s'est passé un 10 juillet : tout le monde connaît cette expression,  mais savez-vous d’où elle vient... 

10 juillet 1547 : Le « coup de Jarnac »

Le 10 juillet 1547, le roi de France Henri II rétablit officiellement le duel judiciaire, une pratique interdite depuis Saint Louis, pour solder une querelle entre François de Vivonne, seigneur de La Châtaigneraie, et Guy Chabot, par ailleurs baron de Jarnac.

Ce dernier, en mauvaise posture, vainc son adversaire par surprise.

L'expression «coup de Jarnac» va ainsi devenir synonyme d'habileté mais sera détournée de son sens à la fin du XVIIIe siècle par le Dictionnaire de Trévoux qui préfèrera y voir une manoeuvre traîtresse et déloyale...

Maîtresse femme

À l'origine du duel se tient l'une des plus singulières maîtresses royales qu'ait connues la Cour de France, Diane de Poitiers.

DianedePoitiers

Née en 1499, Diane est mariée à 16 ans à Louis de Brézé, grand sénéchal de Normandie, de 40 ans plus âgé qu'elle.

C'est dès lors sous le nom de Diane de Brézé qu'elle est connue de ses contemporains (l'appellation Diane de Poitiers, plus accrocheuse, lui vient d'Alexandre Dumas).

Veuve à 32 ans, Diane devient, croit-on, la maîtresse du roi François Ier puis, vers 1536, celle de son deuxième fils Henri d'Orléans, qui règnera sous le nom d'Henri II.

Henri a connu dans son enfance la captivité à Madrid et en a gardé une grande mélancolie. Aussi trouve-t-il du réconfort auprès de cette femme supérieure et de vingt ans plus âgée que lui.

Après la mort de François Ier, le 31 mars 1547, Diane veut prendre sa revanche sur la dernière maîtresse du défunt roi, Anne de Pisseleu, duchesse d'Étampes...

Elle se souvient opportunément d'une rumeur répandue à la cour deux ans plus tôt par le Dauphin selon laquelle le beau-frère de la duchesse, un  jeune écervelé du nom de Guy Chabot, par ailleurs baron de Jarnac, aurait été l'amant d'Éléonore d'Autriche, deuxième épouse de François Ier.

La rumeur était arrivée aux oreilles de François de Vivonne, seigneur de La Châtaigneraie, un colosse réputé pour sa force. Son père ne disait-il pas de lui : « S'il va jamais en enfer, il en chassera les diables et s'en rendra maître » !... La Châtaigneraie, indigné, avait publiquement accablé Jarnac de ses insultes mais ce dernier n'avait pas osé relever l'affront et l'affaire en était restée là.

Le retour du duel judiciaire

À l'avènement d'Henri II, Diane rappelle l'incident et convainc son royal amant d'autoriser un duel judiciaire entre les deux rivaux ; la mort devant désigner le coupable devant Dieu et les hommes. À titre exceptionnel, le roi autorise donc le duel judiciaire, une pratique médiévale interdite depuis... Saint Louis  !

N'ayant rien à perdre, le sieur de Jarnac se fait enseigner quelques bottes secrètes par un vieux maître italien. Arrive le jour du duel. Sur la terrasse du château de Saint-Germain-en-Laye où s'est réunie la cour, Vivonne se présente en grande pompe, accompagné de 300 gentilshommes. Sûr de sa victoire, il a préparé un grand festin.

Après quelques passes d'armes « à toute outrance », surprise ! Jarnac se découvre et frappe son adversaire au jarret. Les leçons du maître italien n'auront pas été vaines. Le roi consent à rendre son honneur au vainqueur et accorde la vie sauve à La Châtaigneraie, qui n'en meurt pas moins pendant la nuit...

L'expression « coup de Jarnac » devient bientôt synonyme d'habileté mais elle est détournée de son sens à la fin du XVIIIe siècle par le Dictionnaire de Trévoux qui préfère y voir une manoeuvre traîtresse et déloyale.

NB : selon certains historiens, l'expression rappellerait plutôt la perfidie du capitaine de Montesquiou à la bataille de Jarnac (1569).

Maîtresse en majesté

Désappointée par la victoire du beau-frère de sa rivale, Diane de Poitiers ne tire pas du duel la vengeance qu'elle espérait. Elle n'en poursuit pas moins une carrière prestigieuse, forte de son charme et de son éternelle jeunesse, entourée d'une cour brillante.

Châtelaine d'Anet, à l'ouest de Paris, et heureuse propriétaire du château de Chenonceau, elle reçoit du roi le titre de duchesse de Valentinois.

Pendant tout le règne de son jeune amant, Diane, qui a arrangé le mariage de celui-ci avec Catherine de Médicis, a soin de tenir la Florentine dans l'ombre. La reine se vengera lorsqu'elle deviendra régente du royaume, à la mort d’Henri II en chassant Diane de la Cour et en lui retirant Chenonceau. La duchesse finira sa vie à 67 ans dans son château d'Anet.

Chenonceau, Diane et Catherine

Le château de Chenonceau porte le nom du village voisin, Chenonceaux, à une lettre près, le "x" final. Ce bijou de la Renaissance garde le souvenir de ces deux maîtresses femmes que furent Diane de Poitiers et sa rivale Catherine de Médicis.

Au château, situé sur la rive droite du Cher, un pittoresque affluent de la Loire, Diane, passionnée par la chasse, fait ajouter un pont pour gagner plus facilement la rive opposée et ses forêts giboyeuses.

Plus tard, Catherine ajoute au pont une somptueuse galerie à double étage de 60 mètres de long où vont désormais se dérouler fêtes et bals, faisant de Chenonceau un bijou architectural voué à la joie de vivre... et à notre bonheur.

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