Mercredi 28 juillet - de la tente au club... une histoire de famille 🏕

 

Nous fêtons les Samson, Nazaire

Saint Samson, évêque de Dol en Bretagne, mort en 565. Gallois d'origine, il vécut en Irlande et fut disciple de Saint Patrick avant de venir en Bretagne armoricaine et de fonder les monastères de Pental et de Dol-de-Bretagne.

Le prénom Samson nous est connu également par la célèbre histoire de Samson et Dalila, racontée dans l'Ancien Testament. Samson est un Juif d'une force hors du commun. Il lutte pour l'indépendance de son peuple, qui est alors sous la domination des Philistins. Les princes philistins lui envoient Dalila afin qu'elle le séduise et lui fasse révéler le secret de sa force prodigieuse. Harcelé par Dalila, Samson finit par lui révéler que sa puissance réside dans ses cheveux. Après lui avoir coupé les cheveux, Dalila le livre alors aux Philistins. Le prénom Samson vient du mot "shemesh" qui signifie "soleil" (étymologie hébraïque).

Saint Nazaire, martyr à Milan.

🖋 Le dicton du jour : "Si le jour de Saint Samson, le pinson boit au buisson, l'amour peut chanter sa chanson"

📕 La citation du jour : "Le sourire que tu envoies revient vers toi." Sagesse hindoue

Cela s’est passé un 28 juillet :

28 juillet 1920 - naissance de Gilbert Trigano (entrepreneur du tourisme français)

Né le 28 juillet 1920 à Saint-Maurice (Val-de-Marne), Gilbert Trigano est contraint, faute de moyens financiers, d'arrêter ses études après son brevet. Il espère alors se consacrer à sa passion : le théâtre. Ses copains ont pour nom Jean Carmet, Serge Reggiani, Jean-Marc Thibault, Daniel Gélin. De cours d'art dramatique en auditions, Gilbert rejoint le cours Simon, au printemps 1939. Mais la guerre brise les rêves de carrière théâtrale de Gilbert Trigano.

Commence alors une deuxième vie.

Sa famille étant réfugiée en Ariège, il rejoint la Résistance, en 1943, avec son frère André, puis l'organisation communiste des Forces unies de la jeunesse patriotique. Le jeune Gilbert rédige et transporte des tracts et des journaux clandestins. De ces années sombres, il sort animé d'une nouvelle vocation, qui fera elle aussi long feu : le journalisme. A la Libération, il devient rédacteur à l’Avant-garde, organe de la Jeunesse communiste, puis grand reporter à L'Humanité. Des articles censurés parce qu'ils n'étaient pas dans la ligne du Parti le pousseront à démissionner dès 1948.

L’histoire familiale remonte à 1935, quand le patriarche, Raymond Trigano, pied-noir venu d'Algérie, crée le premier atelier de toile de bâche dans le Paris d'avant-guerre. En 1945, début de l'époque bénie des Trente Glorieuses et de la société des loisirs, avec l'allongement des congés payés, il fonde une entreprise spécialisée dans la distribution d'articles de plein air. Neuf ans plus tard, tout le monde connaît le slogan : Le camping, c'est Trigano.

Héritier de l'usine familiale de bâches, il la transforme en entreprise de camping. En 1950, il crée, avec un diamantaire belge, Gérard Blitz, le premier village du Club Méditerranée aux Baléares, sous des tentes.

Des vacances pour tous...

Autodidacte, Gilbert Trigano invente la formule des villages de vacances tous frais compris, en cherchant à brasser les classes sociales. Il impose ainsi le tutoiement, baptisant ses clients « gentils membres » (GM), tandis que les « gentils organisateurs » (GO) complètent une image insouciante.

Les premiers villages accueillaient ainsi les « GM » dans des tentes des surplus de l'armée et les invitaient à préparer eux-mêmes leurs repas. « Le vrai succès du Club n'était certainement pas dû à la qualité de service, mais à la façon dont il correspondait aux idées de l'époque. Nous étions jeunes, survivants de la guerre et avions un désir incroyable de découverte », écrira-t-il plus tard.

En 1959, Gilbert Trigano devient PDG de la Société des Villages de Vacances puis, en 1963, PDG du Club Méditerranée pour trois décennies. Il multiplie alors les « villages », sortes d'enclaves protégées, où l'argent est remplacé par des perles de collier, et où les touristes peuvent profiter de climats et d'environnements exotiques, sans trop s'embarrasser des législations ou des contraintes locales.

Avec la baisse des prix des voyages, et la hausse des niveaux de vie, les créations de villages se multiplient, de plus en plus luxueux, sur tous les continents, s'octroyant les sites les plus paradisiaques : de Bali à Cap Skirring (Sénégal), de Cancun (Mexique) à Kusadasi (Turquie).

Dans les années 90, avec la crise, le Club Med commence à perdre de la vitesse, d'autant plus qu'un grand nombre de villages commence à souffrir d'obsolescence.

En 1993, Gilbert Trigano, père de quatre enfants, nomme son fils Serge PDG à sa place, bien qu'il ne détienne plus que 1 % du capital. Son fils hésitera à rompre avec le passé social du Club pour redresser la barre. En 1997, à la suite de l'annonce surprise de 130 millions de dollars de pertes, la famille Agnelli (groupe Fiat), qui contrôle alors 19 % du Club, décide d'évincer les Trigano et nomme un manager, Philippe Bourguignon, venu d'Euro Disney, à la présidence du Club.

Depuis, Gilbert Trigano s'était engagé dans le rapprochement entre pays méditerranéens, par la fondation de l'Université du tourisme et de la culture pour la paix.

Ami personnel de l'ancien président François Mitterrand, cet entrepreneur aventurier et dynamique avait été l'initiateur de la création d'ateliers informatiques pour les jeunes des cités défavorisées.