Jeudi 4 novembre - Pierre-Simon Girard, du canal de l’Ourcq aux bords du Nil
Nous fêtons les Charles, Charley, Charlie, Charly, Charlot, Karl, Carlos, Carlo !
Saint Charles Borromée, Archevêque de Milan, infatigable travailleur au service des pauvres, mort en 1584. Saint Patron des catéchistes. Ce prénom est fêté deux fois dans l'année, le 4 novembre mais aussi le 2 mars en l'honneur de Bienheureux Charles le Bon. Le prénom "Charles" est issu d'un mot germanique qui désigne la force virile et qui fut porté par de nombreux souverains en Europe, dont le célèbre Charles le Grand, appelé aussi Charlemagne (742 - 814).
🖋 Le dicton du jour : "À la Saint Charles, la gelée parle"
📕 La citation du jour : "Le bonheur, c’est de le chercher." Jules Renard
Cela s'est passé un 4 novembre
4 novembre 1765 - naissance de Pierre-Simon Girard (ingénieur français)
Fils de Pierre Girard, orfèvre, Pierre-Simon Girard est né à Caen le 4 novembre 1765 dans une famille protestante. Lors de ses études il manifesta de grandes dispositions pour les Sciences.
Ingénieur des Ponts et Chaussées en 1789, il avait eu l'occasion de travailler au port du Havre avec son professeur Lamblardie. Il fut affecté à Paris.
En 1790, l'Académie des Sciences proposa pour sujet de concours la théorie des écluses applicable aux ports de mer et aux canaux de navigation et les meilleurs procédés à suivre pour la construction de ces ouvrages. Pierre-Simon Girard remporta le prix.
Remarqué par Bonaparte, il participa en 1798 à l'expédition d'Egypte, comme sous-directeur des Ponts et Chaussées. Il y prit la direction d'une équipe d'ingénieurs des Ponts et chaussées, d'ingénieurs militaires et d'ingénieurs géographes avec lesquels il dressa les plans de la ville d'Alexandrie, du port et de la côte environnante. À la création de l'Institut d'Égypte, il proposa d'étudier le Nil en remontant jusqu'aux cataractes. Il prit également part à l'étude des monuments antiques, notamment à celle du nilomètre de l'île d'Éléphantine (puits permettant de suivre la progression de la crue du Nil, probablement aménagé par les Romains, composé d'un escalier coudé dont les quatre-vingt-dix marches plongent dans le fleuve).
Il fournit de nombreuses contributions à la collection des Mémoires sur l'Egypte, notamment plusieurs dissertations relatives aux mesures agraires, à l'agriculture et à la contribution foncière. Promu au grade d'ingénieur en chef par Bonaparte, il entra à l'Académie des Sciences et fut chargé en 1802 de la direction des travaux de construction du canal de l'Ourcq.
Chevalier de la Légion d'honneur, élu Membre de l'Institut en 1813, il fut nommé Inspecteur Divisionnaire des Ponts et Chaussées pendant les Cent Jours. Mais il perdit ce titre, lorsque Louis XVIII frappa de nullité toutes les nominations effectuées pendant les Cent jours. Toutefois, il fut promu officier de la Légion d'Honneur en 1831.
Les difficultés techniques rencontrées avec les éboulements survenus dans la butte du Bois Saint-Denis, aggravées par les événements de 1814 et de 1815, avaient provoqué l'arrêt du chantier. Ces difficultés survenant en pleine alternance politique faillirent provoquer l'abandon définitif des travaux.
La butte du Bois Saint-Denis, dessin de P-S GIRARD (Atlas des travaux du canal de l'Ourcq, 1831, cliché SEHT d’après l’original des Archives Nationales)
Après de nombreuses discussions avec l'administration de la ville de Paris, Pierre-Simon Girard perdit la responsabilité des travaux. Après que la ville de Paris eut dépensé 20 millions, le chantier fut adjugé en 1818 à une société privée, la compagnie des Canaux, initialement représentée par deux banquiers, Vassal et Saint-Didier. La compagnie devait achever la construction des canaux moyennant la concession pour 99 ans des droits de navigation. Pour une dépense représentant à peine le cinquième de la participation de la ville de Paris, cette compagnie réalisa d'immenses profits.
Pour compenser la perte de la responsabilité des travaux du canal de l'Ourcq, Pierre Simon Girard fut chargé, en 1819, de diriger les travaux pour l'éclairage au gaz des grands théâtres et de plusieurs quartiers de Paris. De plus, il resta à la direction des eaux de Paris jusqu'en 1831.
Il est décédé à Paris le 30 novembre 1836.