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L'arche de Jackie
13 février 2022

Dimanche 13 février - L’histoire de la Samaritaine, fontaine de Paris...

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Nous fêtons les Béatrice, Béatrix, Gilbert ! 

Béatrice d'Ornacieux fonda la Chartreuse d'Eymeu (Dauphiné) en 1290. Son prénom, très populaire à la fin du Moyen Âge, fut en particulier porté par la jeune fille qu'aima Dante et à ce titre, il a été immortalisé par le poète florentin. 

Le prénom Béatrice vient du latin "beatus" qui signifie "heureuse", "comblée".

Le prénom Gilbert est fêté en l'honneur de Saint Gilbert, évêque de Meaux mort vers 1009 et il signifie "brillant", "valeureux" (étymologie germanique).

🖋 Le dicton du jour : "S'il tonne en février, point de vin tiré"

📕 La citation du jour : "On n’est heureux que par l’amour." Pierre Choderlos de Laclos

Cela s'est passé un 13 février 

13 février 1715 : démolition de la première pompe de la Samaritaine

 

Les eaux fournies par les aqueducs du Pré-Saint-Gervais et de Belleville ne pouvaient suffire aux fontaines de Paris, sans cesse épuisées par de nouvelles concessions, ni aux besoins toujours croissants du palais du Louvre et des Tuileries ; besoins que le réservoir de la fontaine du Trahoir ne pouvait entièrement satisfaire. On pensa à procurer de l’eau à ces deux palais par un moyen nouveau.

Un Flamand, nommé Jean Lintlaër, proposa d’élever, par le jeu d’une pompe, les eaux de la Seine dans un réservoir construit à une hauteur suffisante, pour être, de là, conduites dans les bâtiments du Louvre et des Tuileries. Cette proposition fut admise par Henri IV. Le mécanicien flamand s’occupa à établir près et au-dessous de la seconde arche du Pont-Neuf, du côté du nord, les pilotis de sa pompe

Pompe-Samaritaine

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 L’ancien Pont-Neuf et la Samaritaine

En 1603, le prévôt des marchands y mit opposition, motivée sur la gêne que l’établissement de cette machine apporterait à la navigation. C’est à ce sujet que Henri IV, le 23 août 1603, écrivit à Sully la lettre suivante : « Sur ce que j’ai entendu que le prévôt des marchands et eschevins de ma bonne ville de Paris font quelque résistance à Lintlaër, Flamand, de poser le moulin servant à son artifice en la deuxième arche du côté du Louvre, sur ce qu’ils prétendent que cela empêcherait la navigation, je vous prie les envoyer quérir et leur parler de ma part, leur remontrant en cela ce qui est de mes droits ; car, à ce que j’entends, ils les veulent usurper, attendu que ledit pont est fait de mes deniers et non des leurs, .... » (Œconomies royales de Sully, tome III, édition de 1663).

On pouvait avantageusement opposer à cette raison des raisons meilleures ; mais le prévôt des marchands ne pouvait les faire valoir, il fut obligé de céder au vœu du roi. Les travaux de cette pompe furent continués, et achevés en 1608.

La pompe devint un objet de curiosité pour les Parisiens. Elle était la première qui fût établie dans cette ville. Le bâtiment, supporté par des pilotis, et dont l’étage inférieur se trouvait au niveau du trottoir du Pont-Neuf, était fort simple, dans sa construction primitive.

Cependant la façade du côté du Pont-Neuf offrait une décoration qui lui donna un nouvel intérêt : on y voyait un groupe de figures en bronze doré, représentant Jésus-Christ et la Samaritaine auprès du puits de Jacob. Entre ces deux figures, tombait d’une vaste coquille une nappe d’eau, reçue dans un bassin pareillement doré ; au-dessous était cette inscription :

Fons hortorum

Puteus Aquarum Viventium

Cela signifie "Fontaine des jardins, puits d'eaux vives"

Ces paroles de l’Écriture recevaient une application heureuse, parce que les eaux élevées par cette mécanique alimentaient les jets du jardin des Tuileries. On y voyait aussi un cadran et une horloge. Ces divers objets flattaient les yeux des passants : leurs oreilles étaient encore réjouies par le son d’un carillon, qui, dans l’origine, jouait différents airs à chaque heure du jour.

Ce carillon et un jaquemart, qui accompagnait l’horloge et sonnait les heures, n’existaient déjà plus sous Louis XIV, comme on le voit par une pièce de vers intitulée : "Complainte de la Samaritaine sur la perte de son jaquemart et sur le débris de la musique de ses cloches", par le rimeur d’Assoucy. Il est parlé, dans plusieurs autres écrits du XVIIe siècle, de la Samaritaine, de son jaquemart, qui, depuis longtemps, avait disparu, et de son carillon, qui, dans les derniers temps, ne se faisaient entendre qu’aux grandes solennités.

Cette machine hydraulique était sujette à se déranger et exigeait de fréquentes réparations. Dans les années 1712, 1714 et 1715, elle fut presque entièrement renouvelée : on commença en effet la démolition du bâtiment et de la pompe le 13 février 1715, et la reconstruction à neuf fut achevée au mois d’août suivant. Les Français, qui plaisantent sur tout, firent alors des couplets sur cette fontaine reconstruite avec plus de magnificence que de goût.

En 1772, cette pompe-fontaine fut de nouveau reconstruite, et le groupe de figures redoré. Ce bâtiment avait le titre de "gouvernement". Le roi nommait et appointait richement l’inutile gouverneur de la Samaritaine.

Louis XVI la cède à la municipalité, les ornements finissent à la fonderie sous la Révolution. Les nouveaux moyens employés pour alimenter les fontaines et bassins des palais et jardin des Tuileries rendaient cette machine moins nécessaire : elle menaçait ruine ; ses produits ne valaient pas les frais de son entretien ni de sa restauration.

La machine n'est plus que l'ombre d'elle-même à l'avènement de Napoléon. Ce dernier donne le coup de grâce en ordonnant sa démolition en 1813.

Entre-temps, l'Empereur a multiplié les fontaines dans Paris et entrepris la construction du canal de l'Ourcq pour alimenter la capitale en eau potable, la Samaritaine n'a plus aucune utilité et menace de tomber en ruine. 

Mais le nom va rester.

Et va s'imposer rapidement à l'esprit du camelot Ernest Cognacq, qui s'installe au même endroit en 1868 pour vendre sous un parasol rouge des tissus aux passants… Quand il loue son premier local commercial à deux pas, rue de la Monnaie, il l'appelle tout naturellement la Samaritaine, en souvenir de la fameuse fontaine. L'endroit est modeste, mais le succès rapide, l'argent rentre, le magasin s'agrandit en grignotant peu à peu les locaux voisins jusqu'à Rivoli. Aidé par son épouse Marie-Louise Jaÿ, vendeuse au Bon Marché, l'entrepreneur révolutionne le commerce en imposant des prix bas mais fixes, la possibilité de manipuler les articles, le crédit à la consommation... L'aventure de la nouvelle Samaritaine peut commencer : ce n'est plus l'eau qui coule à flots, mais l'argent des Parisiens qui alimente la colossale fortune des Cognacq-Jaÿ.

A lire ou à relire  l”histoire des eaux de Paris ⤵️

lundi 16 mars - balade au fil de l'eau de Paris... - L'arche de Jackie

nous fêtons les Bénédicte et Bénédict ! Sainte Bénédicte, Clarisse au couvent de Saint Damien à Assise, qui succéda à Sainte Claire et est morte en 1260. Le prénom Bénédicte vient du mot latin "benedictus" qui signifie "bénie de Dieu", tout comme le prénom Benoîte que l'on fête cependant plutôt le 11 juillet à la St Benoît.

http://bonheursdararat.canalblog.com

 

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