Estelle est née à Saintes (aujourd'hui en Charente-Maritime) au IIIe siècle, dans l'empire romain finissant. Elle a été convertie par l'évêque Eutrope et a, comme lui, subi le martyre. Estelle a été rendue célèbre par le poète Frédéric Mistral. Ce dernier avait fondé en 1854 une association littéraire avec six autres poètes provençaux pour assurer la sauvegarde de la langue d'oc, le Félibrige (en langue d'oc lou Felibrige). Il avait mis le Félibrige sous le patronage de Sainte Estelle. Le prénom Estelle vient du mot "stella" qui signifie "étoile" (étymologie latine). Sainte Estelle a remplacé dans le calendrier liturgique saint Mamert, premier des trois "saints de glace".
Saints de glace
Les 11, 12 et 13 mai, la France connaît souvent des gelées tardives et l'on parle à cette occasion des "Saints de glace". Il s'agit des anciens saints de ces jours : Mamert, Pancrace et Servais.
"gare s'il gèle à la Sainte Estelle "
Depuis hier soir, le temps a considérablement changé ! deux jours à plus de 30° et vers 19H00, orage assez fort, pluie diluvienne et vent fort... et cela n'a pas changé aujourd'hui mais avec une température de... 7° à 12H00 !! horreur....
et nous voilà dans la période de Saints de glace... redoutés par les jardiniers et tous ceux que la nature intéresse ! Saints de glace ou Cavaliers du froid : le risque de gelées Une certaine confusion règne entre les Grands Chevaliers (ou Cavaliers du froid) et les Saints de glace. Les premiers correspondent à la période du 25 avril au 6 mai alors que les seconds sont fêtés à partir du 11 mai. Certains de ces Saints ont même disparu du calendrier actuel, mais la tradition populaire les garde toujours en mémoire.
Grands chevaliers ou Cavaliers du froid Nombre de dictons populaires font référence aux "Grands chevaliers" ou "Cavaliers du froid" en les citant parfois par trois, le plus souvent par quatre et plus rarement par cinq. "Gelées de Saint-Georges, Saint-Marc, Saint-Robert, Récoltes à l'envers." "Entre Saint-Georges et Saint-Marc, Est un jour d'hiver en retard." Les Cavaliers du froid sont les Saints Georges, Marc, Robert, Philippe (ou Colinet) dont les fêtes sont toujours dans le calendrier actuel, les 23, 25, 29 avril et 1er mai respectivement, mais aussi Vital, Eutrope et Jean-Porte-Latine, autrefois fêtés les 28, 30 avril et 6 mai. "Marquet, Georget, Philippet, Croiset, Tous Saints dont il faut se méfier." Ces dates correspondent en effet à une période de transition entre l’hiver et l’été à la météorologie capricieuse. Les gelées peuvent encore se produire et faire des dégâts importants, notamment sur la vigne.
Les Saints de glace Faisant suite aux Cavaliers du froid ou Grands Chevaliers, les Saints de glace les plus connus et cités sont Saint-Mamert, Saint-Pancrace et Saint-Servais, aujourd’hui disparus de nos calendriers mais autrefois fêtés les 11, 12 et 13 mai. Saint-Boniface (14 mai) et Saint-Urbain (25 mai) étaient les derniers parfois nommés. "Les Saints-Servais, Pancrace, Mamert, Font à eux trois un petit hiver." "Au printemps ramène l'hiver, Pancrace, Servais et Mamert." "Mamert, Pancrace, Boniface, Sont les trois Saints de glace, Mais Saint-Urbain, Tient tout dans sa main." "Le bon Saint-Boniface, Entre en brisant la glace."
Dans la tradition populaire, ces dates marquaient l’ultime période d’offensive du froid, sauf dans les régions de montagne toujours sujettes aux gelées tardives. Ces jours étant passés, l’usage voulait qu’il soit possible de semer et planter sans crainte les fleurs annuelles ou bulbeuses d’été dans le jardin d’ornement et les légumes frileux au potager. Cela reste plus que jamais d'actualité !
cela s'est passé un 11 mai : 11 mai 1865 : ouverture du magasin "Le Printemps" Le 11 mai 1865 ouvre à l'orée de Paris, sur les Grands Boulevards, près de la gare Saint-Lazare, un grand magasin qui va devenir un pôle d’attraction pour le monde entier : "Le Printemps".
À l’origine de ce projet, on trouve un ancien vendeur de vêtements pour dames, Jules Jaluzot. Dix ans plus tôt, sont apparus "Le Bon Marché" et "Les grands magasins du Louvre".
Fils de notaire, nivernais d'origine, après des études classiques, il est admissible à l’Ecole militaire de Saint-Cyr. C’est alors qu’il change de voie et se fait embaucher comme simple commis dans une maison de commerce "Aux villes de France", puis entre aux magasins d'Aristide Boucicaut "Le Bon Marché", dont il gravit les échelons, pour devenir chef du rayon soieries.
C’est là qu’il rencontre, parmi ses clientes, sa future épouse, actrice sociétaire de la Comédie Française. Augustine Figeac a 13 ans de plus que Jules et apporte une confortable dot de mariage (300 000 francs or) et tout un réseau de connaissances très utiles en affaires. En cette époque d’ardeur commerciale inhérente au Second Empire, Jules, ainsi nanti, peut se mettre à son compte, en grand. En effet, Paris se modernise sous l’impulsion de l’intrépide préfet Haussmann, dirigeant les travaux voulus par Napoléon III, et les grands magasins apparaissent dans les nouvelles voies larges et prestigieuses.
Situé au cœur d’un Paris modernisé et prestigieux, le magasin prospère et innove
Ainsi, le boulevard Haussmann et la rue du Havre nouvellement ouverts, sont l’emplacement choisi pour profiter du futur public attiré par l’Opéra et la gare Saint-Lazare en construction. C’est là que Jules fonde son magasin « Le Printemps ». Nous sommes en 1865 et Jules a 30 ans.
Dans ce magasin de belle taille, les marchandises d’abord rangées sur les étagères ne sont déployées qu’à la demande de la clientèle. Jules adopte très vite une technique de vente moderne : la marchandise est étalée, les draperies et tapis exposés au balcon. Les clientes peuvent palper et voir de près "l’objet de leur désir".
Rapidement, cet établissement devient l’un des trois plus importants magasins de la capitale.
Jules, à la barbe grandiose et soigneusement peigné, est un visionnaire habité par le génie des affaires.
Il officialise les soldes, invente le rayon "épargne", synonyme d’achat à crédit, ainsi que la vente par correspondance avec des catalogues en plusieurs langues pour la France et l’Europe. Pour ses employés, il fonde une caisse de retraite.
S’adressant à une clientèle féminine, il sait judicieusement faire de la réclame et adopte la devise : Toute femme élégante est cliente du Printemps. Zola s’inspire de cette réussite quand il écrit "Au Bonheur des Dames".
Dès 1874, il fait installer des ascenseurs et en vante le confort dans sa publicité. Seulement trois ans après l’invention de l’électricité, tous les étages de son magasin sont dotés de l’éclairage électrique, grâce à cinq machines à vapeur disposées dans les sous-sols. En 1905, il est équipé d’un standard téléphonique.
Le 9 mars 1881, un gigantesque incendie détruit tout le magasin. L’origine serait due à une mauvaise manœuvre de l’employé préposé à l’allumage du gaz qui aurait mis le feu à un rideau. Jaluzot et sa femme, ainsi que les commis et le personnel féminin habitent au 4e étage et échappent de justesse au sinistre grâce à la célérité de Jules qui dirige l’évacuation.
En habile administrateur, Jules Jaluzot fait reconstruire un magasin grâce à une société par actions dont il est le gérant et le principal intéressé. Cette bâtisse majestueuse s’orne de quatre tourelles.
En 1883, un deuxième magasin voit le jour boulevard Haussmann.
La même année que "Le Printemps", alors que le Second Empire brille de tous ses feux, naît aussi "La Samaritaine", en plein coeur de la capitale, sur les bords de la Seine.
"Le Printemps" (Visites privées)
Chefs-d’oeuvre de l’Art nouveau, le bâtiment actuel du "Printemps" et sa grande coupole en vitrail sont érigés en 1908. Le Printemps est aujourd’hui une étape incontournable pour toute visite de la capitale.
Les Grands Magasins parisiens à travers " Au bonheur des dames "
Jaluzot, fondateur de magasin, mais aussi député, chef d’industrie et patron de presse
Jaluzot possède également de nombreuses propriétés industrielles dans le Nivernais, cordonnerie, passementerie, cimenterie, et, dans l’Aisne, distillerie et raffinerie de sucre. Il peut se flatter alors de donner du travail à 10 000 ouvriers.
Il s’adonne aussi à la politique, avec autant de succès, puisque, devenu maire de Corvol, il est élu député de Clamecy, dès le 1er tour des élections législatives de septembre 1889. Réélu plusieurs fois, il est un député conservateur, antidreyfusard, rallié au boulangisme et opposé à la loi sur la séparation des Eglises et de l’Etat. Il prend une part active aux travaux parlementaires.
Il se montre"toujours le même, indépendant, libéral, respectueux du gouvernement de la République, ennemi de toute révolution, entendant défendre sous le gouvernement de la République, l'ordre, la liberté, et donner l'exemple de la probité politique".
En outre, il est à la tête de plusieurs organes de presse nationaux et locaux dont "La Presse" et "La Patrie".
La fin de sa vie est minée par des affaires et une partie de sa fortune est engloutie pour payer ses créanciers, notamment à la suite de compromissions lors du krach du sucre en 1905. Inculpé pour abus de confiance, il est condamné à une peine de prison avec sursis par le Parquet de Paris.
C’est alors qu’il renonce, à la fois à la politique, à la presse et au commerce.Après ces déboires, Jaluzot part, semble-t-il, au Maroc où il achète des milliers d’hectares de terrain à des fins spéculatives.
Jules Jaluzot, par son ambition, sa réussite et sa démesure, est représentatif du monde des affaires de la IIIe République.
Ainsi, en 1908, il abandonne la gérance des "Grands Magasins du Printemps" et se retire dans ses propriétés de la Nièvre.
A la Grande Guerre, son fils meurt lors de la bataille de la Marne en septembre 1914. Jules Jaluzot décède chez sa fille à Paris, le 21 février 1916.
L’enseigne du Printemps continue de prospérer puisqu’en 1912, un magasin ouvre à Deauville et en 1930 un 3e magasin ouvre à Paris. En 1923, une coupole et des vitraux bleus viennent orner le Printemps de Paris.