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L'arche de Jackie
6 septembre 2020

dimanche 6 septembre - le mythe des taxis de la Marne

septembre

nous fêtons les Bertrand, Bertram !

Bienheureux Bertrand de Garrigues est originaire d'Avignon, figure parmi les premiers « Frères prêcheurs » de saint Dominique de Guzman. Dans la région de Toulouse, alors imprégnée de l'hérésie cathare, il s'est efforcé de ramener les hérétiques vers la foi catholique. Il a fondé le couvent dominicain de Saint-Jacques, à Paris, près de la rue du même nom. Il est mort en 1230.

Le prénom Bertrand est formé de deux mots d'origine germanique, "hramm" qui signifie "corbeau" et "berht" qui signifie "brillant" (Etymologie germanique).

cela s'est passé un 6 septembre :

6 septembre 1914 : l'épopée des taxis de la Marne

Retour sur l'histoire de ce qui est devenu ensuite une page emblématique de la Grande Guerre, l'épisode des Taxis de la Marne, taxis parisiens appelés par le général Gallieni les 5 et 6 septembre 1914, pour acheminer au front les derniers soldats encore disponibles

Début septembre 1914: l'armée allemande est aux portes de Paris après un mois de guerre, et la situation semble désespérée pour les forces françaises, mal équipées et mal commandées, qui battent partout en retraite avec leurs alliés britanniques.

La contre-offensive de la Marne

Le 6 septembre 1914, après avoir été sur le point de succomber face à l'offensive allemande, les troupes françaises lancent une contre-attaque de la dernière chance sur la Marne, aux portes de Paris.

La guerre, en passe de se terminer en quelques semaines, allait perdurer pendant plus de quatre ans.

Alors que l'armée française est en pleine déroute, un vent de panique souffle dans la capitale.

Le général Joffre, commandant en chef des armées françaises, et Alexandre Millerand, ministre de la Guerre, souhaitent déclarer Paris "ville ouverte" pour éviter le combat à Paris et les dégats qui vont avec. Mais René Viviani, le président du Conseil, refuse et nomme le général Gallieni gouverneur militaire de Paris. Celui-ci forme immédiatement une armée autonome chargée de la défense de la capitale.

Le 2 septembre, le gouvernement part s'installer à Bordeaux. Il ne veut pas, comme en 1870, se trouver dans un Paris encerclé par l'ennemi.

Mais le 3 septembre, des aviateurs français voient l'aile droite allemande arrivant par le nord délaisser Paris pour marcher vers le sud-est, là où se trouve le gros de l'armée française qui est parvenue à se replier en assez bon ordre sur la Marne: les généraux allemands croient à tort qu'elle est en pleine débandade, et ils pensent pouvoir lui porter le coup de grâce plus vite que prévu.
Or, en changeant de direction, la Première armée allemande dirigée par le général Von Kluck présente son flanc aux forces françaises massées autour de Paris, erreur que Joffre saisit immédiatement pour passer à l'attaque entre Senlis et Meaux.

Le mythe des « taxis de la Marne »

Dès lors, estimant que les risques pour Paris se sont éloignés, pour acheminer plus vite les hommes de la capitale vers le front, Gallieni prend de son côté l'initiative spectaculaire de réquisitionner des taxis parisiens, le 6 septembre 1914, afin de suppléer au manque de trains.

En l'espace d'une nuit, 630 taxis partis de l’esplanade des Invalides acheminent à une vitesse moyenne de 25 km/h trois mille soldats des 103e et 104e R.I. jusqu’à Silly-le-Long et Nanteuil-le-Haudouin, à une centaine de kilomètres de Paris. Ces fameux "taxis de la Marne" n'emmèneront donc que quelques milliers de combattants sur le front où se massent des centaines de milliers d'hommes, et ils ne joueront qu'un rôle militaire marginal.

marne1914

Les chauffeurs seront très correctement rémunérés par l'administration pour leur disponibilité. Magnifiée par la presse, cette opération somme toute très anecdotique va symboliser aux yeux des Français l'engagement de la Nation aux côtés de ses soldats car l'impact psychologique de l'opération, immédiatement exploitée par la propagande française, sera énorme.

De tous ces taxis mythiques, quelques-uns existent encore: certains ont été rachetés par des associations d'anciens combattants américains, d'autres sont allés au musée de l'Armée dans l'Hôtel des Invalides à Paris, ou au musée de la Grande Guerre inauguré en 2011 à Meaux, tout près du théâtre des opérations. Quelques collectionneurs particuliers en possèdent également encore.

Retour sur un désastre imminent

Défait dans la "batiaille des frontières" (14-24 août) faute d'avoir su anticiper les intentions ennemies, le commandant en chef des armées du nord et du nord-est, Joseph Joffre (62 ans) organise toutefois une retraite générale en bon ordre...

Et déjà la propagande se met en branle pour atténuer l'impact du drame sur les esprits, avec, le 28 août, un communiqué du grand quartier général signé de Joffre qui énonce : « la situation de la Somme aux Vosges est restée ce qu'elle était hier », une façon de révéler sans le dire que l'ennemi avait franchi la frontière !

Le 30 août, Paris connaît le premier bombardement aérien de l'Histoire : un modeste monoplan allemand survole la ville et largue une banderole avec la mention : « Parisiens, rendez-vous, les Allemands sont à vos portes » ainsi que quelques bombes qui ont fait deux morts !

Les Français voient se profiler le spectre d'une nouvelle défaite comme en 1870.

Les civils du nord de la France suivent les troupes sur les routes de l'exode. Cinq cent mille Parisiens les imitent et quittent la capitale, qui ne compte plus que 1,8 million d'habitants.

Le gouvernement lui-même donne le mauvais exemple en partant pour Bordeaux le 3 septembre et en laissant les clés de la capitale au général Joseph Gallieni (65 ans), gouverneur militaire.

Celui-ci rassemble toutes les troupes disponibles et constitue hâtivement une sixième armée, sous le commandement du général Maunoury, pour assurer la défense de Paris. Les Allemands sont à ce moment-là à Chelles, à 30 kilomètres au nord-est.

Le péché d'orgueil allemand

Alors survient la faute. Les Allemands, sûrs de leur victoire, retirent deux divisions pour les envoyer vers le front russe où se livre la "bataille de Tannenberg". Du coup, le général Alexander von Kluck, qui commande la 1ère armée allemande, à l'extrémité de l'aile droite, renonce à contourner Paris par l'ouest et encercler la capitale. Il infléchit sa marche vers la Marne et l'Ourcq, au sud-est. Erreur fatale. En présentant son flanc à l'ennemi, l'armée allemande se met en position de faiblesse.

Le 31 août, un officier de cavalerie français, le capitaine Lepic, constate au cours d'une reconnaissance au nord-ouest de Compiègne, que l'avant-garde de von Kluck a infléchi sa marche vers Meaux, à l'est de Paris. Le 4 septembre, un avion de reconnaissance confirme ses observations.

Gallieni, aussitôt informé, y voit l'opportunité d'une contre-offensive de la dernière chance. Il convainc Joffre de lancer sur le flanc ennemi une contre-attaque avec la VIe armée de Maunoury, à peine formée.

L'invasion est stoppée net par cette contre-offensive de la Marne, du 6 au 9 septembre, avec des pertes énormes des deux côtés et au prix d'un effort surhumain de la part des fantassins français, épuisés par la retraite. Les Français, soulagés, échappent à une défaite sans rémission.

Les 1ère et IIe armées allemandes de von Kluck et von Bülow battent à leur tour en retraite vers l'Aisne, où elles vont s'enterrer dans de solides tranchées pour ne plus reculer. Les Français, faute de pouvoir les déloger, font de même.

Les troupes allemandes et françaises tentent de se déborder l'une l'autre par l'ouest. C'est la « course à la mer ». Mais personne n'arrive à percer le front. Le front franco-allemand se stabilise dans la boue, de la mer du nord aux Vosges, sur 750 km.

On ne sait pas encore que cette situation va durer quatre longues et terribles années !... Notons qu'un morceau de la Belgique reste hors de portée des Allemands grâce à la résistance héroïque des Belges sur le front de l'Yser (16-31 octobre), sous le commandement du « roi-chevalier » Albert 1er.

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