Jeudi 23 septembre - La Reine de Montmartre đš
Nous fĂȘtons les Constant, Lino, Line, Lina !
Saint Constant, sacristain de l'église Saint Etienne d'AncÎne en Italie au 5Úme siÚcle. Le prénom Constant vient du mot "constantia" qui signifie "persévérance" en latin.
Saint Lin, qui fut pape au 1er siĂšcle de notre Ăšre.
On peut fĂȘter les Line et les Lina soit en l'honneur de Saint Lin le 23 septembre, soit en l'honneur de Sainte Adeline, le 20 octobre, selon que l'on considĂšre que Lina ou Line est un diminutif d'Adeline ou bien que ce prĂ©nom est le fĂ©minin de Lin, un prĂ©nom directement inspirĂ© par la plante qui porte le mĂȘme nom.
đ Le dicton du jour : "Brouillards d'automne, beau temps nous donnent"
đ La citation du jour : "Nous tenons le prĂ©sent dans nos mains; mais lâavenir est une espĂšce de charlatan qui, en nous Ă©blouissant les yeux, nous lâescamote." Fontenelle
Cela sâest passĂ© un 23 septembre
23 septembre 1865 - naissance de Suzanne Valadon, peintre française
Marie Clémentine Valadon, connue sous le pseudo Suzanne Valadon, née le 23 septembre 1865, de pÚre inconnu, à Bessines-sur-Gartempe, dans le Limousin.
La mĂšre de Maurice Utrillo, aprĂšs avoir Ă©lu diffĂ©rents domiciles, sâĂ©tablit impasse Guelma, Ă Montmartre. Un choix qui nâallait pas ĂȘtre sans consĂ©quence, puisque la lingĂšre installait son « commerce » de blanchisserie Ă proximitĂ© dâateliers dâartistes nouvellement construitsâŠ
TrĂšs vite elle apprit Ă maĂźtriser sa condition de femme, sâefforçant dâen convertir les handicaps en atouts. Attentive Ă plus de sĂ©curitĂ© matĂ©rielle, elle se rapprocha de Puvis de Chavannes : elle devint son modĂšle, il devint son amant.
ClĂ©mentine Valadon, Suzanne pour les intimes, câest Nana de Zola que lâon convoite pour son charme et sa beautĂ©. Dans lâacte de naissance de son fils, elle se dit « couturiĂšre ». On peut supposer quâelle passait plus de temps Ă tisser ou Ă dĂ©nouer des aventures sentimentales quâĂ tirer lâaiguille ou tenir le fer.
Avant de devenir le modĂšle (et la maitresse) de Puvis de Chavannes, elle avait fait la rencontre de Miguel Utrillo y Morlius. Au bas dâun portrait Ă la mine de plomb quâil rĂ©alisera dâelle, on pouvait lire : "Souvenir de la guerre de sept ans !" DĂ©dicace Ă©loquente en guise dâĂ©pitaphe !
LassĂ© des amours tumultueuses, lâamant blessĂ© retournera en Espagne pour plusieurs annĂ©es. De retour Ă Paris, il reconnaissait, en 1891, Maurice Valadon comme son fils en demandant pour lui la nationalitĂ© française. Puis celui qui fit dĂ©couvrir Montmartre et Paris Ă Pablo Picasso disparut, dĂ©finitivement cette fois.
A frĂ©quenter les peintres, ClĂ©mentine, devenue Suzanne Valadon, se dĂ©couvrit du talent. Prenant son fils ou la fille de sa concierge comme modĂšles, elle produisit de trĂšs beaux dessinsâŠ.Suzanne se lança avec frĂ©nĂ©sie dans le monde des arts. On la surnomma dâailleurs "la terrible Maria" !
Elle posa pour Toulouse-Lautrec et Renoir. Elle fit la connaissance de Degas grĂące au sculpteur BartholomĂ©. Degas, le maĂźtre dĂ©couvrit ses dessins avec enthousiasme : « Ma fille, câest fait. Vous ĂȘtes des nĂŽtres », sâĂ©cria-t-il. Tout sâenchaĂźna trĂšs vite pour Suzanne. Elle peignit ses premiĂšres huiles, dont le cĂ©lĂšbre portrait dâErik Satie, avec qui elle eut une courte liaison. Et puis, en 1895, ce fut la consĂ©cration : elle Ă©tait admise Ă exposer Ă la NationaleâŠ
Suzanne Valadon meurt le 7 avril 1938 à Paris, entourée de ses amis peintres André Derain, Pablo Picasso, Georges Braque et Georges Kars, lequel dessine son ultime portrait ce jour-là . Elle est inhumée au cimetiÚre parisien de Saint-Ouen.