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L'arche de Jackie
18 avril 2022

À la Mère de Famille", la plus vieille chocolaterie de Paris 🍫

Qui dit Pâques dit avant tout - pour la plupart d’entre nous -  "chocolats"  ! Et pour les plus jeunes... quoi que... 🤣 chasse aux œufs et autres friandises chocolatées !

C’est l’occasion rêvée pour nous de visiter "À la Mère de Famille", une adresse mythique, le 35, rue du Faubourg Montmartre, la plus ancienne chocolaterie de Paris, et de raconter une de ces histoires belles à croquer comme je les aime...

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Son ouverture fut célébrée en 1761.

Un jour de l’année 1760, un jeune garçon de Coulommiers débarque à Paris avec un diplôme d’épicier qu’il vient de recevoir des mains du procureur du Roi… Pierre Jean-Bernard est un jeune épicier originaire de Coulommiers. Au début des années 1760, il s’installe à Paris, au 35, rue du Faubourg Montmartre, pour y fonder son commerce puis sa famille. La boutique se trouve au cœur d’un quartier au charme encore tout campagnard, mais en plein développement et de plus en plus prisé par la belle société parisienne de l’époque.

Les Bernard ont trois filles, qui grandissent avec le quartier. En pleine tourmente révolutionnaire, Jeanne épouse le fils d’une grande famille d’épiciers de la rue Saint-Antoine, Jean-Marie Bridault. Celui-ci prend la succession de son beau-père à la tête de la boutique du Faubourg Montmartre.

En 1807, la Maison revient à Marie-Adélaïde Bridault. Commence alors un âge d’or grâce à celle qui restera dans l’histoire comme «La mère de famille».

Le grand critique gastronomique Grimod de la Reynière s’enthousiasme pour la Maison de la veuve Bridault dans son "Almanach des Gourmands".

Alexandre Grimod de la Reynière est le père de la critique gastronomique et le génial inventeur de l’Almanach des Gourmands, premier véritable guide culinaire. Dans son édition de 1810, il consacre une pleine page à la jeune et jolie veuve Bridault, dont il loue les qualités d’épicière autant que la grâce et l’amabilité de sa personne.

Il termine cet élogieux portrait en recommandant chaleureusement l’établissement à ses lecteurs. Sous la plume de Grimod, "À la Mère de Famille" vient de rentrer dans l’histoire gourmande de Paris.

Vers 1825, Ferdinand Bridault grandit dans la boutique et apprend le métier au contact de sa mère, la veuve Bridault, qu’il remplace lorsque celle-ci décide de se retirer. Aux côtés de son épouse Joséphine Delafontaine, ils font de la «Maison Bridault-Delafontaine» une épicerie fine à la mode, au cœur d’un quartier qui a désormais la faveur des écrivains et musiciens de la capitale.

 A compter de 1856, "À la Mère de Famille" se tourne de plus en plus vers la confiserie.

En 1895, Georges Lecœur acquiert "À la Mère de Famille", la boutique de ses rêves. C’est ce personnage hors normes qui va donner un nouvel élan à la boutique : Georges Lecœur fait rénover la façade, édite les premières publicités et brochures, fait installer le téléphone…

"À la Mère de Famille" est désormais prête pour la Belle Epoque, qui met Paris en effervescence. Le quartier devient un lieu incontournable de la fête à Paris grâce aux Folies Bergère, dont les danseuses raffolent des confiseries de la Maison depuis bientôt 150 ans !

Georges Lecœur ne transige pas sur la qualité de ses produits. Ses confitures surfines maison sont réputées et sont récompensées à deux reprises à l’Exposition Culinaire Internationale de Paris en 1906. Il va également encourager les innovations gourmandes et faire venir des produits exceptionnels du monde entier : Hopjes de Hollande, Thé de Chine, Ananas de Singapour, chocolat de la compagnie coloniale…

En 1920, Georges Lecœur transmet À la Mère de Famille à son apprenti, Régis Dreux. 

La Première Guerre mondiale éclate et Régis Dreux, apprenti et ami de Georges Lecœur, est envoyé au front. Il survit aux tranchées et prend la direction de l’établissement à son retour à Paris. La famille Dreux veille ainsi sur la boutique et fait vivre ses vitrines au gré des saisons : animaux en chocolat à Pâques, fruits secs et confits à Noël, bonbons de toutes les régions de France en été…

Régis Dreux décède en 1931 et la boutique revient à sa fille et son mari, les Legrand. Sans enfants, ceux-ci accueillent trois ans plus tard leur petite cousine orpheline, Suzanne, afin de lui transmettre leur savoir-faire et lui confier plus tard la précieuse Maison. Suzanne ne quittera la rue du Faubourg Montmartre qu’en 1985, après une vie au service de la boutique.

À l’issue de la Deuxième Guerre mondiale, le quotidien reprend ses droits. Suzanne épouse Albert Bretonneau, arrivé comme apprenti en 1946. Ils reprennent "À la Mère de Famille" aux Legrand en 1950 et font de la Maison un temple de la tradition gourmande : la plupart des produits vendus par Georges Lecœur au début du siècle le sont toujours près de cinquante ans après.

Intacte depuis la fin du XIXe siècle, la boutique attire tous les gourmands, mais aussi les nostalgiques et les passionnés d’histoire. Elle inspire toujours les artistes, comme les acteurs à l’affiche des théâtres du quartier, qui lui sont fidèles, ou encore le peintre André Renoux, qui lui consacre même une toile. La même année, la devanture est inscrite aux monuments historiques.

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En 1985, l’heure de la retraite arrivée, les Bretonneau choisissent avec attention leur successeur. Il s’agit de Serge Neveu, tombé lui aussi sous le charme authentique du lieu. Il poursuit l’aventure de l’établissement en y imprimant durablement son amour du chocolat. Ses créations prennent alors place dans les vitrines, aux côtés des références intemporelles de la boutique.

La succession de Serge Neveu est encore une fois une histoire de coup de cœur. En 2000, Étienne Dolfi et ses quatre enfants, Sophie, Jane, Jonathan et Steve, perpétuent la tradition de la boutique : le travail en famille, la recherche permanente de savoureuses nouveautés et le respect pour ce lieu unique et chargé d’émotions. En 2017, la famille Dolfi est fière d’associer son avenir à celui de la Maison Stohrer et célèbre l’union de la plus ancienne pâtisserie de Paris (1730) avec À la Mère de Famille, plus ancienne chocolaterie de Paris,

Pâques est une époque de partage et de gourmandise hors des idées de régime et de contraintes... une bonne nouvelle pour les chocolatiers, qui plus est, à l'approche de Pâques. Durant cette période, la boutique reçoit jusqu'à 1 200 clients par jour.

Ce succès est avant tout celui d'une famille. Celui de deux frères et deux sœurs bien décidés à sauver le savoir-faire des confiseurs français. Pour cela, ils reproduisent minutieusement quelque 1 200 recettes dans leur atelier, en misant surtout sur la qualité. Et la fratrie veut aussi sauver les institutions régionales qui vendent tous leurs chocolats, comme l'explique Sophie Dolfi, copropriétaire d'"À la Mère de Famille".

L'entreprise a la chance d'acquérir d'autres maisons de chocolat en France qui ont une identité particulière. C'est le cas notamment de l'une de ses dernières acquisitions à Tours. Le nom de la chocolaterie reste le même ainsi que les spécialités proposées.

En passant la porte de la boutique, soudain, nous avons l'étrange impression d'avoir remonté le temps. À vrai dire, c'est assez logique, puisque nous sommes dans la vieille chocolaterie de Paris et l'une des plus anciennes de France.

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Commentaires
J
Merci Lali 😘 <br /> <br /> Exceptionnellement cette année, nous n’avions pas vraiment l’esprit à cette fête gourmande et printanière comme je les aime... mais le beau temps était bien réconfortant. <br /> <br /> Belle journée à toi ! Bisous 😘
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L
Coucou Jackie<br /> <br /> Merci pour cette belle histoire.<br /> <br /> J'espère que ton week-end de Pâques s'est bien passé et que tu vas bien.<br /> <br /> Bisous et belle soirée
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J
Merci Magali 😘 c’est vrai que cette passation de famille en famille est pleine de charme et d’amour tant du chocolat que du partage !<br /> <br /> Bisous 😘
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M
Quelle jolie histoire de "la mère de famille", merci pour cette belle découverte, elle est à croquer.😘
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M
Quelle belle histoire que voici, merci de cette belle découverte à croquer.<br /> <br /> 😘
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