Vendredi 29 avril - un petit "zip"

Nous fêtons les Catherine, Katia, Ava, Avelaine, Aveline, Aviva !

Sainte Catherine de Sienne, dominicaine, Docteur de l'Eglise, morte en 1380. Le prénom Catherine vient du mot grec "katharos" qui signifie "pur" et fait partie des prénoms qui sont fêtés de nombreuses fois dans l'année : le 24 mars en l'honneur de Sainte Catherine de Suède, le 29 avril en l'honneur de Sainte Catherine de Sienne, le 25 novembre en l'honneur de Sainte Catherine d'Alexandrie et le 28 novembre en l'honneur de Sainte Catherine Labouré. C'est le 25 novembre qu'a lieu la célèbre fête des jeunes filles célibataires, les Catherinettes.

Sainte Ava. Née au 4ème siècle après J.C., Ava est aveugle. Lorsque ses prières sont exaucées et qu'elle recouvre la vue, elle donne sa fortune aux pauvres et devient moniale. Le prénom Ava vient du mot latin "avis" qui signifie "oiseau".

🖋 Le dicton du jour : "Avril a trente jour, si trente et un il avait, personne ne s'en plaindrait"

📕 La citation du jour : "Il faut rire avant que d’être heureux de peur de mourir sans avoir ri." Jean De La Bruyère

cela s'est passé un 29 avril :  j'ai découvert, grâce à cet objet passé dans le quotidien de chacun, une part d'histoire qui a pris naissance en 1924, près de Rouen, à Petit-Quevilly, et que je ne connaissais pas !

29 avril 1914 - Gideon Sundbäck obtient le brevet de la fermeture Eclair, après de nombreuses tentatives depuis 1906.

Objet omniprésent dans notre quotidien, la "fermeture éclair" dont la dénomination exacte est "fermeture à glissière" ou "fermeture à crémaillère", est un système mécanique d'ouverture et de fermeture à l'aide de dents d'engrenage. Elle a été inventée aux Etats Unis à la fin du XIXe siècle.

A l'origine :
Le premier système de fermeture à glissière a été imaginé par l’Américain Elias Howe en 1851. Mais ce dernier n’a jamais exploité son invention.

En 1890, un autre inventeur américain, Whitcomb Jusdson, qui reprend son projet puis dépose un brevet pour une invention similaire en 1893. Son invention est présentée au public en 1893 à la foire mondiale de Chicago. Il fonde ensuite sa propre entreprise, afin de produire la fermeture à glissière en grande quantité. Il s’agissait déjà d’un système de fermeture à glissière basé sur le croisement de petites dents.

 

En 1894, Whitcomb Judson s’associe avec Lewis Walker pour fonder la société Universal Fastener Co en Pennsylvanie et commercialise les premiers exemplaires de fermeture à glissière. A l’époque, ce système n’est pas toujours fiable et ne rencontre pas un grand succès auprès du public.

Evolutions de la fermeture éclair
Il a fallu attendre 1912 pour que l’ingénieur suédois, Gideon Sundback, employé par la firme Universal Fastener Co, améliore l’invention de Judson.

Gideon Sundbäck n’était pas heureux. La petite histoire veut que, lorsque sa femme Elvira est morte en 1911, l’Américain d’origine suédoise se soit jeté dans le travail pour oublier sa peine. Il s’est particulièrement intéressé à cette drôle d’invention brevetée en 1851 : un système pour attacher deux morceaux de textile avec de petits crochets qui s’emboîtaient dans des œillets. Mais ce n’était pas au point, les crochets décrochaient et les manufacturiers boudaient.

En 1914, Gideon Sundbäck a revu le concept : cette invention consiste en deux bords de tissus avec des dents décalées ; il a remplacé les crochets par de petites dents liées et déliées les unes aux autres grâce à un curseur mobile permettant de les emboîter ou de les séparer... C’est ce fameux curseur que l’inventeur a fait breveter le 29 avril 1914, une première étape vers la mise au point (1917) et la commercialisation de ce qui allait devenir...

Les soldats américains l’adoptent sur leur blouson et leur portemonnaie. En France, la fermeture à glissière est commercialisée en France par la société "Éclair Prestil" sous le nom "fermeture Éclair " en 1924. Le nom est resté dans l’usage et s’écrit maintenant avec une minuscule. La société Éclair a d’ailleurs été rachetée par l’entreprise allemande Prym en 1999, celle-là même qui a inventé le bouton pression en 1885.

Le Canada a souvent mis la fermeture à glissière sur la liste des inventions imaginées au pays. Mais Sundbäck était-il canadien ? Chose certaine, il a émigré aux États-Unis en 1905. Sur le brevet de 1913, il déclare être « sujet du roi de Suède » et résider à Hoboken, au New Jersey.

En 1917, il habite à Meadville, en Pennsylvanie, où vient de déménager son employeur. Après avoir fait breveter sa dernière version de la fermeture éclair, Sundbäck ouvre une manufacture à Saint Catharines, en Ontario, juste de l’autre côté du lac Érié.
Sundbäck est mort en 1954 et sa société canadienne, qui s’était entêtée à fabriquer ses fermetures éclair en métal au lieu de passer au plastique, a fermé en 1981.

Petit clin d'oeil à la société "Eclair Prestil" qui est née en Normandie, près de Rouen, berceau de mon enfance... La naissance de la société "Eclair Prestil" après la première guerre mondiale

La France a toujours été le centre mondial de la mode. Créateurs et maisons de mode y trouvaient et y trouvent encore un contexte propice à l’inspiration et à la créativité. Ce n’est donc pas un hasard si le groupe ECLAIR s’est mis à la conquête du monde depuis la France, berceau de la mode. Le site de production près de Rouen fut l’un des plus grands au monde.

Avant la fermeture à glissière, le bouton était roi.  L'existence de la fermeture "Eclair" est due à la première guerre mondiale.  Le premier objet équipé de fermeture "éclair" à être produit en grande quantité fut une ceinture-porte-monnaie conçue par un tailleur new-yorkais ; elle eut beaucoup de succès auprès des marins durant la première guerre mondiale. La plupart des 24 000 fermetures vendues cette année-là équipaient ces ceintures.

En 1918, ces fermetures furent incorporées dans quelques 10 000 tenues de vol pour l’armée américaine. Peu après, l’utilisation de fermetures à glissières sur les gants et les blagues à tabac popularisa ce nouveau mécanisme. Cependant, le plus grand "boom" vint certainement de l’introduction, en 1923, de fermetures à glissière dans l’industrie de la chaussure.
Ce n’est qu’en 1924 que naît la société sur le site de Petit–Quevilly (à côté de Rouen).
La société Davey Bickford Smith, qui fabriquait des cordons de détonateurs a exploité le brevet de la fermeture anglaise "Ligthing Fastener", d’où mon nom de naissance : "Fermeture Éclair"

L’esprit paternaliste de l’entreprise
Au début de son existence à Petit-Quevilly, la société ne réalisait que des fermetures éclair en métal de diverses grosseurs et coloris. En 1925, elle produit 200 000 fermetures. Ces fermetures étaient réalisées sur des petites machines, elles-même conçues et mises au point dans les ateliers de mécanique et d’électricité.
La réalisation de ces machines de précision était accomplie par un personnel technique de haut niveau.

Le recrutement de ce personnel était fait dans les centres d’apprentissage ou collèges de la région rouennaise. A cette époque, le chômage n’existait pas dans les mêmes proportions qu’aujourd’hui et les jeunes sortant d’apprentissage trouvaient vite du travail.
Les ouvriers et ouvrières affectés à des travaux simples, répétitifs étaient souvent du personnel recruté à partir de parents ou amis déjà à l’entreprise.

La renommée locale de la société était : "A Fermeture Éclair on est bien payé. A Fermeture Éclair quand on y rentre c’est pour y faire carrière jusqu’à la retraite." Parallèlement à son développement, des jeunes qui y étaient embauchés y trouvaient l’âme sœur. C’était comme une grande famille qui travaillait dans les ateliers.

L’esprit paternaliste était entretenu par la direction de l’époque et apprécié de l’ensemble du personnel. Le comité d’entreprise se composait d’élus sans étiquette syndicale. De nombreuses fêtes étaient organisées par le CE et la direction : Fête des médaillés (après vingt ou trente années de travail) fête d’Éclair Sport, réunissant sportif, famille, amis. Fête des catherinettes et en fin d’année le Noël des enfants du personnel.

En 1970, c'était la seule entreprise à posséder un choix aussi complet de fermetures en métal, nylon, valable pour toutes les applications du marché, faisant vivre 1500 salariés dont plusieurs centaines en dehors de mes murs. Des travaux simples étaient effectués à domicile par de nombreuses mères de famille.L’ensemble des travaux manuels était rémunéré suivant le rendement journalier, puis en 1963, la rémunération est  établie par période de trois mois suivant trois critères: le niveau d’activité, la qualité du travail, la coopération suivant un barème. Le niveau de salaire est alors devenu plus régulier, notamment pour l’ensemble du personnel féminin. Les salaires des professionnels, techniciens, agents de maîtrise sont alors révisés chaque année. Pour tous, une gratification de fin d’année était perçue avant Noël.

La première société à essuyer les plâtres de la mondialisation.
Durant l’année 1969, afin de compenser les pertes d’emploi dans les bassins miniers et de la sidérurgie qui commencent dans le Nord, le gouvernement permet l’implantation d’une nouvelle société sur une zone franchisée à Seclin. Celle-ci est en concurrence directe avec la société Eclair.

Cette entreprise japonaise YKK. a une stratégie assez simple. Elle fabrique au Japon, à faible coût de main d’œuvre,  les composants de base des fermetures à glissière, puis assemble ces composants en France à Seclin, ainsi le prix de revient est toujours inférieur à Fermeture Éclair. Aux clients Fermeture Éclair, YKK. propose systématiquement des prix inférieurs, prenant ainsi de plus en plus souvent des parts de marché. Progressivement, les salariés vont ressentir les conséquences et les méfaits de cette politique du moindre coût. D’année en année, les salaires vont baisser, les promotions se ralentir et les conditions de travail se dégrader notamment par une augmentation considérable des cadences.

Malgré les sacrifices imposés, le travail continue de baisser. Le chômage partiel s’installe. La production mondiale de fermeture d’YKK dépassera pendant la période 1975/1976 la production des Fermetures Éclair.

Changement de nom : "je deviens Eclair-Prestil"
En 1976, la famille s’agrandit. Le groupe Fermeture Éclair prend le contrôle des usines Prestil de Choisy-le-Roi en région parisienne et de Bernay dans l’Eure. Par cette restructuration, il change de nom. Désormais il s’appelle Éclair-Prestil.
En 1989, la société Eclair Prestil est rachetée par le groupe belge Bonduel Industrie. Puis en 1998, le rapprochement entre le groupe Prym Fashion et le groupe Bonduel Industrie, donne naissance à la société Eclair Prym.

Comments

[Jackie89]

Et elle n’a pas fini de monter et de descendre 🤣

Bon week-end ! Bisous Magali 😘

[mag69]

Un petit zip qui zippe toujours, belle invention.