Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
L'arche de Jackie
6 décembre 2020

Anis de Flavigny : recette d’un bonbon de légende 🍬

Anis de Flavigny : recette d’un bonbon de légende

À Flavigny, en Bourgogne, ce sont des moines qui les premiers ont imaginé des bonbons qu’ils offraient alors aux papes et aux évêques de passage. Mais ils n’ont rien inventé… Ils se sont inspirés des Romains ! Histoire d’une entreprise qui a réussi à moderniser une recette ancestrale, et donne la parole à Catherine Troubat, sa dirigeante actuelle, qui défend une vision du management qui met la patience et le soin au centre de tout.

Louis XIV en raffolait. L’espion préféré de Louis XV, le chevalier d’Eon, s’en est également servi pour convaincre le roi George III d’Angleterre de signer un traité de paix avec la France. Les anis de Flavigny, ces petits bonbons blancs fabriqués à l’origine par des moines bénédictins, ont su se faire une place jusque dans le cœur des puissants.

Mais avec la Révolution française, la fabrication de ces friandises a bien failli être stoppée. Il faudra la volonté de huit habitants déterminés à perpétuer eux-mêmes cette tradition et celle d’un entrepreneur pour que les Anis de Flavigny, devenus une entreprise au XXe siècle, perdurent et se modernisent.

Affiche-du-berger-et-de-la-bergere-a-la-fontaine-BD--AnisdeFlavigny

Une histoire qui remonte à la nuit des temps...

52 avant JC - Alésia : César installe sur la colline 3 camps militaires dont l’hôpital et l’infirmerie. Il rapporte avec lui des graines d’anis vert pour soigner ses troupes des troubles digestifs. Après la victoire de César, celui-ci offre la colline à Flavinius, l’un de ses vétérans, qui donne son nom au bourg.

Les Burgondes, tribu germano-scandinave, envahissent la région. Rome les autorise officiellement à s’installer dans cette région à laquelle ils laisseront leur nom : la Bourgogne.

Corbon, seigneur burgonde, fit alors construire à Flavigny un castellum (place forte chargée de la sécurité et de la surveillance des voies de communication) sur les lieux de la villæ de Flavinius. Sous le règne de Clovis (465-511), est fondée la première abbaye à Flavigny. La Bourgogne sera ensuite annexée en 534 au royaume Franc.

En 812, Charlemagne ordonne que l’anis soit cultivé dans les couvents et les monastères. Est-ce à ce moment-là que les moines eurent l’idée d’enrober la graine d’anis dans du sirop de sucre pour devenir petit à petit la dragée que l’on appellera Anis de Flavigny ?

En 864 ou 866, translation des reliques de sainte Reine à l’abbaye de Flavigny pour les protéger des invasions normandes. Flavigny-sur-Ozerain deviendra le 3e lieu de pèlerinages le plus important de France.

En 1591, les Anis de Flavigny sont distribués aux hôtes de marque par la ville de Semur-en-Auxois. 

1644 : installation des bénédictins de Saint-Maur qui entreprennent de nombreux travaux de rénovation dans l’abbaye. À la même époque, le Duc de Saint-Simon rapporte que Louis XIV aimait sucer des bonbons à “l’anisse” qu’il conservait précieusement dans un drageoir de poche rond et assez plat.

Anne d’Autriche (1601-1666), en pèlerinage à Apt en 1660, se voit offrir “6 livres de confitures sèches, 4 livres de dragées, et 3 livres et demie d’Anis enrobés dans du sucre”.

En 1700 , lors de son séjour à Dijon, le Prince de Condé reçoit 4 douzaines d’Anis de Flavigny pesant trente-huit livres, à raison de 28 sols la livre. En 1703, il reçoit à nouveau 24 boîtes d’Anis. En 1701, Monsieur de Creancey, lieutenant du Roi pour l’Auxois, et son épouse reçoivent à Semur-en-Auxois 12 boîtes d’Anis de Flavigny, d’une valeur globale de vingt-deux livres et dix sols.

Le Chevalier d’Eon, espion du Roi Louis XV né à Tonnerre, contribue à la signature d’un traité de paix avec le Roi George III d’Angleterre, en 1763, en lui offrant des Anis de Flavigny.

En 1792, les moines fuient et le bâtiment est vendu comme bien national. Une partie de l’église est alors détruite. Certaines pierres sont réemployées dans la construction de maisons du bourg. Huit habitants de Flavigny poursuivent la fabrication des Anis, la plupart au cœur de l’ancienne abbaye.

En 1896, Monsieur Galimard achète l’abbaye et la totalité des fabriques d’Anis pour n’en faire qu’une seule au cœur de l’abbaye.

Jean Troubat reprend la fabrique d’Anis, en 1923, succédant ainsi à la famille Galimard. Il a l’idée de vendre les anis dans les premiers distributeurs automatiques des gares et des métros. Il les vend aussi dans les premiers “grands magasins” de Paris, dans les fêtes foraines et les cinémas. En 1928, il fabrique 80 tonnes d’Anis, et les distribue déjà aux États-Unis, au Canada, en Algérie et un peu partout en Europe.

En 1965, Nicolas Troubat prend la relève de son père Jean. Il fait passer la production d’Anis de 80 à 250 tonnes par an, suivant la même méthode de fabrication, toujours au sein de l’ancienne abbaye. Les Anis de Flavigny® sont alors distribués sur les autoroutes et dans les grandes surfaces de Bourgogne.

En 1988, la marque reçoit le “Ruban bleu Intersuc”, récompensant la longévité des Anis de Flavigny.

Nicolas Troubat recevra en 1997 le “Prix Montgolfier” pour avoir su allier tradition et modernité dans le développement de l’entreprise.

Publicité
Publicité
Commentaires
J
J’avoue que j’ai horreur de l’anis 😒 mais ce bonbon bourguignon ne pouvait m’échapper 😉
Répondre
M
délicieux petits bonbons, mes beaux parents en avaient toujours dans une bonbonnière.
Répondre
Newsletter
26 abonnés
Publicité
L'arche de Jackie
Archives
Pages
L'arche de Jackie
Visiteurs
Depuis la création 329 662
Publicité