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L'arche de Jackie
3 avril 2021

Samedi 3 avril - Les Misérables

dicton10

 

Nous fêtons les Richard, Agapé, Nicétas, Nikita !

Saint Richard, Chancelier de l'université d'Oxford, évêque de Chichester, mort en 1253. Le prénom Richard est formé du mot "rik" qui signifie "roi" et du mot "hard" qui signifie "dur". (étymologie germanique). 

🖋 Le dicton du jour : "Le trois avril, le coucou chante, mort ou vif"

📕 La citation du jour : "Grand est celui qui n’a pas perdu son coeur d’enfant." Mencius

Cela s’est passé un 3 avril :

3 avril 1862 - Publication des Misérables
Le 3 avril 1862 sortent en librairie les deux premiers tomes d'un roman promis à un succès exceptionnel : "Les Misérables". L'auteur est un proscrit à barbe blanche, qui, de son exil de Guernesey, n'en finit pas de lancer des philippiques à l'encontre de l'empereur Napoléon III, alors à l'apogée de son règne.

Victor Hugo, car c'est de lui qu'il s'agit, a mûri pendant près de trente ans son projet romanesque. Le dernier roman qu'il ait écrit remonte à 1830 : Notre-Dame de Paris.  Depuis lors, il s'est voué à la poésie et s'est hissé aux plus hautes marches de la gloire, mais sans cesser d'être travaillé par le sort des plus humbles et l'injustice sociale.

Avec Les Misérables, sa gloire va atteindre une dimension planétaire inconnue jusque-là dans le domaine littéraire. Et, plus important encore, une nouvelle conscience sociale va émerger dans la société occidentale.

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Des Misères aux Misérables
Roman phare de Victor Hugo, Les Misérables sont le fruit d'une longue gestation.

Dans la courte préface qu’il écrit en janvier 1862, Victor Hugo (1802-1885) revendique l’utilité d’un roman comme Les Misérables : «Tant qu’il y aura sur la terre ignorance et misère, des livres de la nature de celui-ci pourront ne pas être inutiles». 
Effectivement, le jour de sa sortie, le 3 avril 1862, les librairies sont prises d’assaut. Son premier tome – Fantine – est aussitôt épuisé. Dans les ateliers, les ouvriers se cotisent pour l’acheter. Avec Les Misérables, une nouvelle conscience sociale émerge. Une révolution des esprits.
 
C’est le fruit d’un projet longtemps mûri. Dès 1828, le jeune Victor Hugo, tout royaliste qu’il soit, envisage d’écrire un roman intitulé Les Misères, et commence à se documenter : collecte de coupures de presse, visite de bagnes et d’usines, ou champ de bataille de Waterloo, (où il met le point final à son roman),  recueil de témoignages et de faits divers. L'écrivain aurait ainsi assisté à une altercation entre un bourgeois et une prostituée, épisode utilisé dans Les Misérables pour mener Fantine à la déchéance, ainsi qu'à l'arrestation d'un vagabond condamné en 1801 à cinq ans de  galères pour le vol d'un pain ("Choses vues", 9 janvier 1841 et 22 février 1846).
L’écrivain se met à l’écriture des Misères le 17 novembre 1845 pour un premier long jet jusqu’au 14 février 1848, date à laquelle il s’interrompt, surpris par la Révolution de 1848 et la naissance de la Seconde République. La politique interrompt l'œuvre de création d'Hugo qui assiste indigné à l'abdication de Louis-Philippe et plus tard au coup d'État de Louis-Napoléon Bonaparte (qu'il a d'abord soutenu).  Une déclaration du 29 mai 1848 résume toute sa pensée : "haine vigoureuse de l’anarchie, tendre et profond amour du peuple".
 
D’abord élu à droite à l’Assemblée, Victor Hugo ne tarde pas à se rapprocher de la gauche républicaine, et à réprouver la dérive autoritaire du régime de Napoléon III qu’il a d’abord soutenu. Opposant farouche au coup d’État du 2 décembre 1851, il tente en vain d’organiser avec d’autres députés une insurrection populaire. Avant d'être obligé de fuir, il court de barricade en barricade, expérience qui deviendra un des temps forts de son roman où il met en scène le petit Gavroche, tout droit sorti de La Liberté guidant le peuple d'Eugène Delacroix, peinte en 1830. Mais recherché par la police, il doit quitter Paris pour Bruxelles. Le décret du 9 janvier 1852 signe officiellement son expulsion hors de France.
L'exil lui offre le calme pour reprendre la plume, de 1860 à 1862.
Le 24 avril 1860, il note dans son carnet : « J’ai tiré aujourd’hui Les Misérables de la malle aux manuscrits ».  La première étape consiste en une relecture intégrale du texte des Misères. 
Entre-temps, le projet a évolué, ses idées sociales étant devenues plus claires. Il ne s'agit plus des Misères, abstraction de l'état de pauvreté d'une partie de la population, mais des "Misérables", incarnation du peuple souffrant à travers quelques personnages-types. La phase de réécriture des Misérables s’enchaîne ensuite sans interruption, du 12 mai 1860 au 30 juin 1861 :  « Ce matin 30 juin à huit heures et demie, avec un beau soleil dans mes fenêtres, j’ai fini Les Misérables ».

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Réfugié à Bruxelles, puis à Jersey, et enfin à Guernesey, lorsque paraissent simultanément à Paris et à Bruxelles, d’avril à juin 1862, les dix tomes des Misérables, l’écrivain est dans sa onzième année d’exil. Il a refusé l’amnistie de 1859 accordée par Napoléon III aux condamnés du coup d’État, et a refusé de rentrer en France  : « Quand la liberté rentrera, je rentrerai ». C’est alors, en 1860, dans le calme de l’exil, qu’il peut retrouver et reprendre son grand roman, abandonné depuis douze ans.

Il faut trois mois, d'avril à juin 1862, pour publier les dix volumes des Misérables. La campagne de lancement est menée de main de maître. D'aucuns la comparent à celle qui accompagne aujourd'hui la sortie d'un épisode d'Harry Potter !

Le jour de la sortie, les librairies sont prises d'assaut, la première partie est aussitôt épuisée, les traductions s'enchaînent : le succès est immense. Hugo a pris soin de demander la création d'une édition illustrée de petit format, au prix abordable, pour toucher un large public rendu impatient par les centaines d'affiches annonçant la publication.

Le peuple est séduit. On dit que dans les ateliers, les ouvriers se cotisent pour acheter les ouvrages et se les passer de main en main.  Mais les lettrés font la grimace. Peut-être parce que l'attente était énorme, la désillusion se révèle cruelle.

Les Misérables est un des premiers romans centré sur le peuple, non pour faire peur aux lecteurs, mais pour dénoncer les conditions de vie des plus humbles. Il n’a été précédé dans cette voie que par "Les Mystères de Paris" d’Eugène Sue, et, en Angleterre, par "David Copperfield" (1849, Charles Dickens).

On est plongé avec les « infortunés » au cœur de la première moitié du XIXème siècle avec sa pauvreté, sa cruauté envers femmes et enfants, sa justice parfois tellement injuste et cruelle, mais aussi ses espoirs aperçus du haut des barricades. Mais Hugo n'a pas voulu faire un simple document sociologique ou historique ; il a souhaité signer une grande épopée sur l'humanité elle-même.

À travers ses personnages, c'est l'homme dans sa diversité et sa fragilité qu'il dépeint : Jean Valjean (Jean « V'la Jean ») le courageux, Fantine (« l'enfant ») la victime, Cosette (« la petite chose ») et Gavroche, les enfants martyrs, les Thénardier et Javert, la cruauté et l'acharnement...

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Pour moi, la plus belle interprétation de cette histoire forte et émouvante de la condition humaine, fut celle de Jean Gabin et tous les magnifiques acteurs qui l'entouraient à l'époque (Bourvil, Blier, Ledoux...) !

D'autres versions ont existé ; celle de Lino Ventura est également magnifique ! j'ai vu, à sa sortie, la comédie musicale de Robert Hossein ! grand spectacle et superbes voix mais bien sûr elle ne m'a jamais fait oublier ce film magnifique !

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