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L'arche de Jackie
6 avril 2021

Les cloches sont reparties... les expressions restent !

Ce week-end, elles ont sonné pour Pâques. Mais les cloches retentissent dans plusieurs expressions que nous employons tous un jour ou l'autre... et plusieurs n'ont qu'un lien très éloigné avec la religion...

par exemple...

cloche

Qui n'entend qu'une cloche n'entend qu'un son !

Lorsque l’on frappe ou agite une cloche, il n’en sort qu’un seul son, une même note. Il en de même d‘un débat ou d’une discussion entre deux personnes. Si vous n‘écoutez que l’une d’elles, autrement dit si vous n’entendez "qu’un seul son de cloche", c’est comme si vous n’entendiez rien.

Cette vérité populaire est souvent illustrée en matière de justice avec l’instance devant un juge sur un différend entre deux parties. Pour se forger une opinion, le juge doit entendre les deux sons de cloche, avant de rendre sa décision. Autrement dit, il doit toujours écouter les arguments de chacune des deux parties en présence.

Qu'est-ce qui cloche ?

Ici, la cloche ne fait pas référence à l'instrument mais au verble "clocher" issu du latin "cloppus" qui signifie "boîter, être défectueux". Lequel a donné naissance à l'expression "être à la cloche, au clochard" mais aussi au "cloche-pied"

Déménager à la cloche de bois

Au XIXème siècle, pour quitter furtivement son logement sans payer le loyer, meux valait ne pas alerter le concierge en faisant tinter la cloche en métal accrochée aux portes cochères !

D'où cette métaphorique "cloche de bois" dont le son étouffé symbolisait la discrétion nécessaire à la réussite de l'opération. Et une échappée moins risquée que de déménager "à la ficelle", précédente expression liée à la corde utilisée pour filer par la fenêtre, ni vu, ni connu !

Se taper la cloche !

Issue de l'argot du XIXème siècle, cette façon de faire bombance résulte d'un joyeux mélange de locutions où il s'agissait de se remplir, soit de nourriture soit de boisson. "Se taper" signifiait "s'enivrer" ; "taper la tête" bien manger. La cloche étant un synonyme de tête, premier réceptacle de ces libations, de là est né "se taper la cloche", réunissant l'abondante ingestion de solides et de liquides.

Se faire sonner les cloches !

C'est bien plus violent que de se faire remonter les bretelles ! A fortiori quand la puissance sonore se conjugue au pluriel. "Sonner les cloches" à quelqu'un, c'est donc le "frapper verbalement" aussi fortement que le battant de la cloche frappe sa paroi. Au XVIIème, "faire sonner la plus grosse cloche" signifiait "laisser tonitruer celui ayant le plus d'autorité".

Querelle ou esprit de clocher !

Ces locutions ont pour point commun, l'église et le clocher d'un village ! "Avoir l'esprit de clocher", c'est être exclusivement attaché à cette vie locale. Ce qui peut engendrer des querelles de clocher : des luttes intestines nommées ainsi pour en réduire l'importance ou parce qu'elles sont réellement anodines.

Quelle cloche !

Dans cette expression polie, la cloche qualifie "une tête aussi creuse" que celle dans laquelle le battant va et vient sans rencontrer de résistance, autrement dit de raisonnement. Au XVIIIème siècle, elle désignait simplement les gens indécis ; depuis le XIXème siècle, toute personne jugée idiote, maladroite, incapable.

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