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L'arche de Jackie
30 mars 2022

Mercredi 30 mars - Giono, d’Angélique à l’iris...

mars 2

Nous fêtons les Amédée, Amadeus, Amédine !

Amédée était le fils du bienheureux Amédée de Clermont. Il naquit en 1110 à Chatte (Dauphiné) et fut éduqué par les bénédictins de Bonnevaux et de Cluny. Il séjourna à la cour de Franconie avant d'entrer dans l'ordre bénédictin où il adopta la réforme cistercienne sous la férule de Saint Bernard à Clairvaux.

Il fut élu abbé de Hautecombe puis nommé évêque de Lausanne (1145), avant d'être distingué par l'empereur Frédéric Ier (Barberousse) qui l'appela à la Diète d'Empire. Contemporain du comte Amédée III de Savoie, il avait été nommé tuteur du prince héritier Humbert. Il mourut en 1159.

Bienheureux Amédée IX, Duc de Savoie, mort en 1472. Epoux de la soeur du roi Louis XII, il souffrait d'épilepsie et abdiqua en sa faveur. Sa charité envers les pauvres le rendit célèbre. En Savoie, c'est le 27 avril et non le 30 mars qu'on le fête. Le prénom Amédée vient du prénom latin "Amadeus" qui signifie "aimé de Dieu".

🖋 Le dicton du jour : "Souvent la Saint Amédée est de mars la plus belle journée"

Comme quoi les dictons ne sont pas toujours fondés 🤣☔

📕 La citation du jour : "Celui qui obéit est presque toujours meilleur que celui qui commande." Ernest Renan

Cela s’est passé un 30 mars

30 mars 1895 - naissance de Jean Giono, écrivain 

Né le 30 mars 1895 à Saint-Chamas, près de Manosque, à côté de l’étang de Berre, Jean Giono est le fils unique de Jean-Antoine Giono (1845-1920), cordonnier anarchiste d’origine piémontaise et de Pauline Pourcin (1857-1946) qui dirige un atelier de repassage. Giono a évoqué son enfance et la figure libertaire marquante de son père dans "Jean Le Bleu" : ce dernier aurait accueilli nombre de proscrits et d’exilés.

En 1911, la mauvaise santé de son père et les faibles revenus de la famille le contraignent à abandonner ses études un an avant le bac. Il trouve alors un emploi dans une banque, Le comptoir National des escomptes. Sa soif d’instruction le conduit à se former en autodidacte : il devient un lecteur passionné et entreprend de se constituer une bibliothèque dans laquelle figure les grands auteurs de l’antiquité grecque et latine. C’est donc naturellement qu’il commence alors à écrire : il débute "Angélique", un roman médiéval, dont il abandonnera la rédaction finalement en 1923 mais 1980, Gallimard publiera cette ébauche.

En 1914, alors qu’il a 19 ans et qu’il va être mobilisé, il fait la rencontre d’Elise Maurin, professeur suppléant au collège de Manosque. Giono lui fait découvrir ses poèmes et un amour réciproque nait de cette rencontre. Alors que la guerre fait rage, il se marient civilement en juin 1920, peu après le décès de son père. De cette union naîtront deux filles qui deviendront écrivaines : Aline et Sylvie.

Mobilisé fin 1914, Jean Giono est envoyé comme élève aspirant à Montségur dans la Drôme. Mais il ne tiendra jamais ce poste, n’ayant ni le sens de l’armée, ni le goût des activité militaires. En janvier 1915, il est affecté au 140e régiment d’infanterie : envoyé sur le front, il participe aux plus terribles des batailles (Artois, Champagne, Verdun, la Somme, le Chemin-des-Dames) et sort traumatisé par ces épreuves. Il a vu mourir son meilleur ami et ses camarades à ses côtés. En 1916, présent dans les tranchées, sa compagnie est décimée par l’explosion d’un obus. Il s’en sort mais commotionné. Plus tard, en 1918, il est légèrement gazé lors de la bataille du Mont-Kemmel (Belgique). Choqué par ces années d’horreur, de barbarie et d’atrocités, il devient pacifiste convaincu comme beaucoup d’anciens poilus et sera démobilisé en 1919. 

La lecture de Virgile et Homère l’amène à l’écriture : son ami peintre Lucien Jacques lit ses poésies et en publie certains dans sa revue "Les Cahiers de l’artisan". Son premier livre, "Colline", est publié en 1929 : il reçoit le prix américain Brentano pour ce titre. L’écriture prend alors de plus en plus de sa vie et profitant de la liquidation de la banque dans laquelle il travaillait, il peut alors s’y consacrer pleinement.

Grace au succès des trois romans suivants, il peut acheter sa maison, Le Parais, à Manosque : en 1930, le prix Northcliffe lui est décerné pour "Regain" et en 1932, il est nommé chevalier de la Légion d’honneur.

Dans l’agitation politique du début des années 1930, il adhère à l’Association des écrivains et artistes révolutionnaires (mouvance communiste) mais s’en désengage rapidement par méfiance.

En avril 1935, il publie "Que ma joie demeure" : le livre rencontre un grand succès auprès de du lectorat jeunesse. Le titre, référence à la Cantate de Jean Sébastien Bach, "Jésus que ma joie demeure", avait pour vocation l’expression d’une foi en une communauté des hommes au-delà des religions. Traducteur de "Moby Dick" en français, il publie dans la foulée "Pour saluer Melville".

Mais les prémices d’une nouvelle guerre se font déjà ressentir : Giono rédige et publie ses suppliques dans "Refus d’obéissance", "Lettre aux paysans sur la pauvreté et la paix", "Précisions" et "Recherche de la pureté".

A l’entrée de la France dans le second conflit mondial, Jean Giono se rend au centre de mobilisation à Digne :  pacifiste reconnu, il est arrêté le 14 septembre 1939 puis relâché après un non-lieu, il se voit libéré de ses obligations militaires. Il possède alors deux fermes et dispose de ressources alimentaires abondantes, ce qui, selon une de ses filles lui permet d’accueillir nombres de personnes sur les chemins de l’exode.

Faisant fi de la directive du Comité National des écrivains, il continue à publier mais le passage obligatoire par la censure de l’occupant le conduit à avoir des contacts avec les autorités allemandes. Enrichi par le succès de ses romans, il s’occupe longuement de sa fille atteinte de tuberculose et séjourné avec elle à la montagne à Lalley.

A la fin de la guerre, on lui reproche sa collaboration avec l’occupant : il a écrit pendant trois ans dans le journal "Aujourd’hui", journal collaborationniste et il a été l’objet d’un reportage dans un journal nazi (Signal). Il a aussi été une des voix de Radio-Paris. Vantant son «"néo primitivisme" et son "tarzanisme", sa pensée a été utilisée de manière simpliste par le régime de Vichy pour vanter le retour à la terre ou à l’artisanat.

En septembre 1944, il est emprisonné, accusé de collaboration : il a publié "Deux cavaliers dans l’orage" dans "La Gerbe", journal pétainiste et collaborationniste. Il est libéré en janvier 1945 sans avoir été inculpé. Cependant, il est inscrit sur la liste noire et donc interdit de publication en France par le Comité national des écrivains issu de la Résistance : cette mise à l’index prend fin en 1947.

Il est cependant avéré que Jean Giono a bel et bien caché et entretenu dès 1940 des réfractaires, des Juifs, des exilés et des communistes. 

Dès 1947, Giono publie "Un Roi sans divertissement", puis "Mort d’un personnage" en 1949, "Le Hussard sur le toit" en 1951 et "Le Moulin de Pologne" et "L’homme qui plantait des arbres" en 1953. Ecrivain à succès, il est alors à nouveau considéré comme l’un des grands écrivains du 20è siècle. Il reçoit en 1953 le Prix littéraire du Prince Pierre de Monaco pour l’ensemble de son œuvre et est élu en 1954 au sein de l’Académie Goncourt.

De plus, très intéressé par le cinéma, il préside le jury du Festival de Cannes en 1961, un an après la sortie de son film "Crésus" avec Fernandel et Rellys en tête d’affiche.

Alors que la guerre d’Algérie fait rage, il parraine un comité, crée par Louis Lecoin, militant pour le droit à l’objection de conscience. Il est accompagné dans cette démarche par André Breton,  Albert Camus, Jean Cocteau et l’Abbé Pierre. Ce comité obtient un statue, certes restreint, pour les objecteurs.

Son dernier roman intitulé "L’iris de Suse" paraît en l’année de sa mort. Il est emporté par une crise cardiaque le 19 octobre 1970 et est enterré à Manosque.  

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